chu teh chun - portrait

Chu Teh-Chun

(1920-2014)

Peintre franco-chinois, Chu Teh-Chun forme avec Zao Wou-ki et Wu Guanzhong, le trio des « Trois Mousquetaires » de l’Art moderne chinois. Avec eux, les techniques traditionnelles de la peinture asiatiques sont intégrées à la peinture gestuelle, libre, de l’Abstraction lyrique occidentale.

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Les années de formation de Chu Teh-Chun

Le peintre Chu Teh-Chun naît en 1920 dans la province du Jiangsu en Chine, dans une famille de médecins, collectionneurs. Très tôt, il apprend la calligraphie et se passionne pour la peinture chinoise : son père l’encourage dans cette voie. En 1935, seulement âgé de quinze ans, il entre à l’Académie des beaux-arts de Hangzhou alors dirigée par le célèbre peintre Lin Fengmian. C’est une école avant-gardiste où Chu Teh-Chun se forme à la peinture occidentale moderne et à ses techniques. L’année suivante, le peintre chinois Chu Teh-Chun se lie d’amitié avec le futur peintre Wu Guangzhong avec qui il va peindre des aquarelles autour du Lac de l’Ouest.

Installé à Chongqing dès 1941, capitale provisoire et nouveau foyer culturel et intellectuel qui réunit les Académies de Pékin et Hangzhou, Chu Teh-Chun, nouvellement diplômé, est nommé professeur assistant de l’Académie nationale des beaux-arts. Ses huiles sont fortement inspirées par Cézanne, Matisse ou Derain. A Chongqing, Chu Teh-Chun participe à deux expositions collectives : en 1945 avec son ami Zao Wou-Ki et en 1946 avec son aîné, le peintre Liu Keran. En 1947, alors que l’Université centrale nationale dont il est devenu professeur de dessin, quitte Chongqing pour revenir à Nankin, Chu Teh-Chun fait de même et rejoint en bateau Nankin par le fleuve Yantse : ce voyage fluvial à travers ses paysages majestueux se révèle être pour le peintre chinois une grande source d’inspiration. A Nankin, Chu Teh-Chun se marie avec Liu Hanfu, une ancienne camarade de l’Académie des beaux-arts de Hangzhou ; ils auront une fille, Kate.

En 1949, ils partent pour Taipei où Chu Teh-Chun devient professeur de dessin à l’Institut national de Technologie puis à l’Université normale nationale, au département architecture : Tung Ching-Chao compte parmi ses élèves ; elle sera par la suite sa deuxième épouse. Chu Teh-Chun côtoie et expose avec le peintre Lee Chun-Shan qui deviendra une figure pionnière de l’art abstrait à Taiwan. La première exposition personnelle du peintre Chu Teh-Chun, organisée au Hall Sun Yatsen de Taipei en 1954, est un succès : ses œuvres, des huiles figuratives de paysages montagneux de Taiwan, de nus et de natures mortes, sont toutes vendues, lui permettant de financer son voyage pour la France en 1955 et ses premières années à Paris.

Un peintre moderne chinois à Paris

« Je suis venu à Paris au printemps 1955 pour y trouver la réponse à une aspiration profonde. Je devais y découvrir ma propre voie, grâce à la connaissance et à la pratique de la peinture occidentale » confie Chu Teh-Chun.

Installé dans le quartier latin, le peintre chinois fréquente l’Académie de la Grande Chaumière où il dessine des nus sur modèle vivant. Il retrouve son ami Zao Wou-Ki et rencontre d’autres artistes chinois exilés à Paris : les peintres Sanyu et Pan Yuliang et le sculpteur Xiong Bingming.

L’année 1956 marque un tournant dans l’œuvre de Chu Teh-Chun. Ce dernier est profondément frappé par l’œuvre de Nicolas de Staël qu’il découvre lors de sa rétrospective au Musée d’Art moderne à Paris. Pour le peintre chinois, c’est un véritable choc esthétique qui va l’orienter vers l’abstraction. Cette même année, Chu Teh-Chun expose une toile « semi-abstraite » à l’exposition Peinture d’Aujourd’hui dans les jardins du Palais Royal, aux côtés de Picasso, Miró, Cocteau ; une autre œuvre semi-abstraite de Chu Teh-Chun est exposée au Salon Comparaison l’année suivante.

En 1958, Chu Teh-Chun signe un contrat d’exclusivité de six ans avec la Galerie Legendre à Paris, ce qui va permettre au peintre de se concentrer uniquement sur son œuvre et sur ses recherches picturales. Il y rencontre d’autres artistes comme Paul Revel, Albert Féraud, Francis Bott, Ladislav Kijno, James Pichette… Grâce à la Galerie Legendre, de nombreuses expositions de Chu Teh-Chun sont organisées en France et à l’étranger comme à Pittsburg au Carnegie Art Museum en 1964, à Athènes et à Jérusalem.

Ching-Chao, son ancienne élève, le rejoint à Paris. Ils se marient et auront deux fils, Yi-Hwa et Yvon.

En 1961, la première exposition personnelle de Chu Teh-Chun à Paris est présentée à la Galerie du Haut-Pavé où seuls des tableaux abstraits sont exposés.

Puis les expositions s’enchaînent en France et en Europe : en Suisse, Espagne, Italie, Allemagne et au Luxembourg, entre 1965 et 1978. Le peintre Chu Teh-Chun expose aussi en 1969 à la 10ème Biennale de Sao Paulo où il dispose d’un stand pour représenter la Chine. Lors d’un séjour à Amsterdam la même année, il est marqué par l’œuvre de Rembrandt qui l’émeut profondément.

En 1971, Chu Teh-Chun et sa famille s’installent à Bagnolet où l’artiste dispose d’un atelier. Il renoue à cette époque avec la pratique de la calligraphie. En 1982, le Musée des beaux-arts du Havre lui consacre une exposition : Chu Teh-Chun, Peintures et dessins, 1955-1982.

La notoriété internationale du peintre Chu Teh-Chun

Chu Teh-Chun retourne en Chine après 35 ans d’absence, en 1983 : le peintre chinois est alors invité comme juré à l’Université de Hong Kong, puis par l’Association des Artistes de Chine. Il profite de cette occasion pour poursuivre son voyage, accompagné du peintre Kijno et de sa femme, à travers la Chine, des tombes impériales près de Xi’an et des grottes bouddhiques de Yungang aux Montagnes Jaunes qui l’inspirent tant. À cette époque, Chu Teh-Chun réalise une série de lavis d’encre sur papier chinois.

De retour en France, Chu Teh-Chun se met à peindre de très grands formats qui seront exposés notamment au Musée d’Art Moderne de Liège en 1988, et réalise sa célèbre série des Neiges, inspirée par la tempête de neige à laquelle il assiste en Suisse en 1985.
C’est aussi à cette époque le début de la reconnaissance de l’œuvre de Chu Teh-Chun à Taiwan. Ce dernier y retourne pour la première fois depuis son installation en France. Sa première rétrospective à Taiwan a lieu au Musée national d’Histoire de Taipei en 1987, tandis que plusieurs galeries exposent son travail. S’ensuit une longue exposition itinérante entre 1988 et 1989 à travers quinze centres culturels municipaux et départementaux de Taiwan. À cette époque, il rencontre aussi Michael Sullivan à Oxford, grand critique et historien de l’Art moderne chinois, qui écrit sur le travail du peintre Chu Teh-Chun.

Au début des années 1990, Chu Teh-Chun et sa famille déménagent à Vitry-sur-Seine où l’artiste dispose d’un grand atelier pour réaliser de très grands formats. Il continue aussi ses travaux de calligraphie et ses lavis. Ses expositions se poursuivent en France, en Europe et à Taiwan.

En 1993, Pierre Cabane lui consacre une première monographie, éditée par Cercle d’art ; une seconde monographie suivra en 2000, publiée chez Flammarion.

En 1994, Chu Teh-Chun retourne en Chine avec sa famille, son ami Albert Féraud et sa femme. Il découvre de nouveaux paysages, comme Dunhuang, ses grottes de Mogoa et la rivière Li.

L’Association Française d’Action Artistique (AFAA) organise deux vagues d’expositions itinérantes des œuvres de Chu Teh-Chun à travers l’Asie : la première entre 1997 et 1998 à Pékin, Hong Kong, Kaosiung (Taiwan) et Taipei, une seconde en 2000 qui voyage à Shanghai, Canton et Pusan (Corée du sud).

En 1997, Chu Teh-Chun participe aussi à une exposition collective itinérante avec Kijno et Riopelle au Québec. Chu Teh-Chun voyage alors au Québec et découvre de nouveaux paysages. La même année, Chu Teh-Chun est élu à l’Académie des beaux-arts de Paris –il a obtenu la nationalité française en 1981 ; il est alors le premier peintre d’origine chinoise à entrer dans une telle institution. En 2001, Chu Teh-Chun reçoit la Légion d’honneur.

Au tournant des années 2000, Chu Teh-Chun travaille sur un projet spectaculaire : une toile de quatre mètres de haut par sept mètres de long à la demande de l’Opéra de Shanghai ; ce sera Symphonie Festive qui sera exposée à l’Opéra Garnier à Paris avant son inauguration à Shanghai en 2003.

Dans les années 2000, les expositions en Asie se succèdent : au Musée des beaux-arts de Shanghai en 2005, au Musée royal d’Ueno à Tokyo en 2007, au Musée national d’Histoire à Taipei en 2008, au Musée national de Chine (NAMOC) en 2010 à l’occasion de ses 90 ans. A Paris, une autre rétrospective a lieu à la Pinacothèque en 2013.

En 2006, le peintre chinois Chu Teh-Chun expose pour la première fois dans une galerie américaine : c’est à New York, à la Marlborough Gallery.

Son dernier grand projet est une collaboration avec la Manufacture de Sèvres entre 2007 et 2009 qui permet à Chu Teh-Chun de produire 58 vases qui seront par la suite exposés au Musée Guimet à Paris, entre 2009 et 2011. Chu Teh-Chun s’éteint en 2014.

© Galerie Diane de Polignac

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COLLECTION (SÉLECTION)

Collection (sélection)

Nantes, Musée des arts

Paris, Musée d’Art moderne de Paris

Vitry-sur-Seine, Musée d’art moderne et contemporain du Val-de-Marne (MACVAL)

EXPOSITIONS (SÉLECTION)

Expositions (sélection)

Hall Sun Yatsen, Taipei, 1954

Peinture d’Aujourd’hui, jardins du Palais Royal, Paris, 1956

Salon Comparaison, Paris, 1957

Exposition personnelle, Galerie du Haut-Pavé, 1961

30 gouaches de Chu Teh-Chun, Galerie Legendre, 1958

The 1964 Pittsburgh International Exhibition of Contemporary Painting and Sculpture, Carnegie Art Museum, Pittsburg, 1964

10ème Biennale de Sao Paulo, Sao Paulo, 1969

Chu Teh-Chun, Maison de la Culture et des Loisirs, Saint-Etienne, 1978

Chu Teh-Chun, Peintures et dessins, 1955-1982, Musée des beaux-arts André Malraux, Le Havre, 1982

Chu Teh-Chun, Musée d’Art moderne, Liège, 1988

Rétrospective, Musée national d’Histoire, Taipei, 1987

Chu Teh-Chun, Paysagisme des songes, La Malmaison, Cannes, 2004

Chu Teh-Chun, Arsenal, Metz, 2005

Chu Teh-Chun, Musée des beaux-arts, Shanghai, 2005

Chu Teh-Chun, Musée royal d’Ueno, Tokyo, 2007

Musée national d’Histoire, Taipei, 2008

Musée national de Chine (NAMOC), 2010

Chu Teh-Chun, Les Chemins de l’Abstraction, Paris, Pinacothèque, 2013

Marlborough Gallery, New York, 2006

De neige d’or et d’azur. Chu Teh-Chun et la manufacture de Sèvres, Musée Guimet, Paris, 2009-2011

Chu Teh-Chun, amours océanes, Fondation Monticelli, Marseille, 2015

BIBLIOGRAPHIE (SÉLECTION)

Bibliographie (sélection)

Hubert Juin, Hélène Jousselin, Xavier Longobardi, Chu Teh-Chun, Paris, Musée de Poche, 1979

Pierre Cabane, Chu Teh-Chun, Paris, Cercle d’art, 1993

Lydia Harambourg, L’Ecole De Paris, 1945-1965 : Dictionnaire Des Peintres, Lausanne, Ides et Calendes, 1993

Pierre Cabane, Chu Teh-Chun, Paris, Flammarion, 2000

Pierre-Jean Remy, Chu Teh-Chun, Paris, La Différence, 2006

Pierre Cabane, Marc Restellini, Chu Teh-Chun, Les Chemins de l’Abstraction, catalogue d’exposition, Paris, Pinacothèque, 2013

Faq Chu Teh-Chun

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