Roberta González & Sergio de Castro
Face à face

Exposition : 7 juillet – 27 septembre 2025

Si Roberta González et Sergio de Castro ne se sont a priori jamais rencontrés, il y a entre eux des trajectoires biographiques et artistiques parallèles qu’il est intéressant de mettre en lumière. Cette exposition les place donc Face à face et ambitionne de faire découvrir l’œuvre de ces deux artistes autour de la figure humaine dans les années 1950.

DEUX ARTISTES HISPANIQUES À PARIS

Roberta González et Sergio de Castro sont des artistes hispaniques qui ont vécu et travaillé principalement à Paris. Roberta González est née en France, élevée dans la communauté catalane de Montparnasse. Sa participation en 1936 à l’exposition L’art espagnol contemporain au Musée des Écoles Étrangères contemporaines, montre bien qu’elle est immédiatement assimilée à la scène artistique franco-espagnole. Elle manifeste également sa solidarité avec l’Espagne républicaine dès 1936.

Sergio de Castro lui, est né en Argentine à Buenos Aires, de parents d’origine espagnole. Il passe sa jeunesse entre l’Europe (la Suisse et l’Italie) et l’Amérique latine (l’Uruguay et l’Argentine). Il devient boursier du gouvernement français en 1949 et s’installe définitivement à Paris cette année-là, également dans le quartier de Montparnasse. Il est naturalisé français en 1979.

DES MAÎTRES HISPANIQUES

Les premiers mentors artistiques de Roberta González et de Sergio de Castro sont également de grands artistes hispaniques : l’espagnol Julio González (1876 – 1942) pour Roberta et l’uruguayen Joaquín Torres García (1874 – 1949) pour Sergio. De ces enseignements essentiels, nos deux artistes en tirent une géométrisation des formes et un intérêt fondamental pour la ligne.

Il est intéressant de souligner que Julio González, le père de Roberta, avait également des liens forts avec Joaquín Torres García, d’un point de vue artistique et amical. Julio González était proche de son mouvement constructiviste «Cercle et Carré» même s’il n’y adhère jamais officiellement. Roberta González, elle, était très amie avec Olimpia Torres, la fille de Torres García. Elle loge avec elle à Madrid lors d’une visite de l’Espagne en 1936, juste avant la guerre. Il faut relever également une influence commune capitale entre Roberta González et Sergio de Castro : le peintre espagnol Pablo Picasso. Présent très tôt dans la vie de Roberta González, Picasso est un ami de son père Julio et fréquente régulièrement le domicile familial. Il aurait encouragé la jeune artiste dans la pratique du dessin. Roberta González adopte naturellement un style influencé par le cubisme dès les années 1930.

Pour Sergio de Castro, la rencontre avec le maître cubiste espagnol a lieu en 1952. Ils exposent ensemble à la Galerie Charpentier en 1955. L’admiration entre les deux artistes est mutuelle, Picasso s’intéresse notamment à deux petites gouaches de Castro représentant son atelier. Les deux peintres ont des sources d’inspirations communes, comme l’art précolombien. La simplification des formes admirée dans les œuvres d’art premier encouragent chez les deux peintres la géométrisation des visages.

L’ARCHITECTURE

L’intérêt pour la ligne et la géométrie des peintres Roberta González et Sergio de Castro les amènent tous les deux à l’architecture : Sergio de Castro l’étudie pendant un an en 1939 à la demande de son père. Cela influencera son travail pictural, mais aussi l’aménagement de son atelier dans le 14e arrondissement de Paris. Lieu essentiel à sa création, Castro occupera cet atelier de 1953 à 2012.

Roberta González, de son côté, conçoit les plans de sa maison-atelier à Bormesles-Mimosas (Var) en 1960. Elle y passera beaucoup de temps pendant les quinze dernières années de sa vie.

PORTRAITS DE FEMMES

La figure féminine tient une place importante dans l’œuvre de Roberta González et de Sergio de Castro. Dans les années 1930, Roberta González peint des hommages aux femmes catalanes avec des tableaux de paysannes et de maternités. Pendant

la Seconde Guerre mondiale, elle peint des figures féminines déformées, portant les traces de la violence du conflit.

En 1950, Sergio de Castro souffre de graves crises d’asthme qui entraînent un long séjour à l’hôpital Necker. Alité, il y dessine beaucoup. Il est alors inspiré par les figures des infirmières coiffées de voiles blancs. On retrouve ainsi beaucoup de figures féminines dans ses œuvres des années 1950.

ENTRE ABSTRACTION ET FIGURATION

Enfin, Roberta González et Sergio de Castro font preuve d’une grande indépendance face au débat abstraction /figuration qui marque la scène artistique française d’après-guerre.

Roberta González est la fille du sculpteur Julio González qui soutenait que l’art doit toujours prendre ses racines dans la nature. De 1939 à 1952, elle est l’épouse de Hans Hartung, l’un des pionniers de l’Abstraction lyrique qui prône une abstraction pure, sans aucune référence au réel. Roberta cherche ainsi à synthétiser ces deux conceptions artistiques qui semblent irréconciliables. En 1951, elle écrit : « Les problèmes que posent l’abstraction me hantent au même titre que ceux posés par la figuration. Le plus difficile c’est d’établir une sorte de synthèse des deux expressions. Je suis à la recherche d’un certain équilibre.» Deux ans plus tard, elle ajoute qu’elle ressent « la nécessité de juxtaposer, d’entremêler, la forme figurée avec des formes géométriques. Ainsi un personnage, un animal voisinent à côté d’un triangle, d’un cercle, d’un carré, de lignes obliques, ou bien s’imbriquent en elles… La forme géométrique exprime la permanence, la forme immuable – la forme figurée, la mobilité, la plasticité, la forme en mouvement se transformant sans cesse. En les opposant sur la toile l’équilibre instabilité-stabilité est créé». Les compositions de Roberta González se construisent ainsi sur les dualités abstraction / figuration et immobilité / mouvement.

L’œuvre de Sergio de Castro est ancrée dans son quotidien : son entourage, ses objets, son atelier… Néanmoins, il démontre une autonomie certaine vis-à-vis de la réalité formelle des sujets. «S’il opte pour un style narratif, tout sujet pour lui, est avant tout un sujet plastique.» écrit l’historienne de l’art Lydia Harambourg. Les sujets sont prétexte à l’expression de la ligne et de la couleur. André Chastel affirme à propos de Sergio de Castro : « Il ne s’est donc pas senti mis en cause par le grand débat d’actualité sur l’antinomie abstrait-figuratif, objet-image. Il prétend aller de l’avant sans prendre une décision inutile ; il n’en éprouve pas la nécessité. »

L’exposition Face à face révèle les résonances profondes entre Roberta González et Sergio de Castro. Leurs parcours respectifs, leurs influences communes, leur intérêt pour la figure humaine et l’architecture, mettent en lumière une similarité artistique. La confrontation de leurs œuvres offre une perspective intéressante de la scène artistique parisienne d’après-guerre, marquée par une quête d’équilibre entre abstraction et figuration.

Carte postale envoyée par Olimpia Torres à Roberta González, 1942

Julio et Roberta González devant leur résidence, Arcueil, 1937 ca.

Exposition de groupe à la Galerie Charpentier, Paris, 1955
Une œuvre de Sergio de Castro est accrochée à côté d’une œuvre de Picasso.

Œuvres exposées

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

LE REGARD FIXE, 1952
Fusain sur papier
72,1 x 48,8 cm
Daté et signé « 4 Août 1952 Roberta Gonzalez » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

DUO, 1953
Encre sur papier teinté
61 x 50 cm
Signé et daté « Sergio de Castro 53 » en haut à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

VISAGE ATTRACTIF, 1956
Plume et encre sur papier
32,7 x 25,2 cm
Signé, daté et titré «Roberta Gonzalez 2-nov-1956 visage attractif» en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1951
Gouache sur papier
17,5 x 14 cm
Inscrit « SC 51.58 » en bas à gauche – Signé et daté «CASTRO 51 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

MASQUE BLANC ET VERT, 1965
Gouache et encre sur papier teinté
41,5 x 24,7 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 23-7-65 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

DE L’UN À L’AUTRE UNE CROIX, 1957
Encre et plume sur papier
31,9 x 47,9 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 11-12-57 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

LES PARQUES, 1953
Encre sur papier teinté
50 x 65 cm
Signé et daté «CASTRO 53 » en bas à gauche

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

PETITE LÉDA, 1960
Encre et lavis d’encre sur papier
25,3 x 32,9 cm
Daté, signé et titré « 1960 Roberta Gonzalez Petite Léda » en bas à gauche

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1951
Gouache et encre sur papier teinté
25,5 x 20 cm – 10 1/16 x 7 7/8 in.
Signé et daté «CASTRO 51 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

PROFILS AUX OMBRES, 1966
Gouache et encre sur papier
29,1 x 21,2 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 30 déc 1966 » bas à gauche

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1954
Gouache et feutre sur papier
31 x 52 cm
Signé et numéroté «CASTRO 2b.2.54 » en haut à gauche

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

SANS TITRE, 1962
Pastel et encre sur papier
31,4 x 23,8 cm
Daté « 1962 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

MASQUE FACE, 1962
Encre, gouache et pastel sur papier
36,4 x 28,5 cm
Signé, titré et daté «Roberta Gonzalez Masque face Juillet 1962 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

UN COUPLE, 1965
Gouache et encre sur papier
32,5 x 24,8 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 15-7-65 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1952
Encre sur papier
36 x 26 cm
Signé et daté « Sergio de Castro 52 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

CRÉPUSCULE N°3, 1966
Encre et gouache sur paper
39,5 x 58,1 cm
Signé, daté et titré «Roberta Gonzalez 12-5-66 Crépuscule n°3 » en bas à gauche

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

MASQUE INQUIET AU SOLEIL, 1967
Gouache et encre sur papier
39,4 x 29 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 4-1-67 » en bas à gauche

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1951
Gouache et encre sur papier
42 x 36 cm
Signé et daté « Sergio de Castro 53 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

VISAGE ET SES OMBRES, 1967
Gouache, encre et plume sur papier
50 x 32,7 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 1-9-67 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1953
Encre et gouache sur papier
35 x 26 cm
Signé et daté « Sergio de Castro 53 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

PROFILS, SOLEIL ET OISEAUX, 1968
Gouache et encre sur papier
38 x 56 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 29-12-68 » en bas à gauche

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

MUJER Y PALOMA, 1952
Gouache et encre sur papier
24 x 31 cm
Signé et daté «CASTRO 52 » en bas à gauche

ROBERTA GONZÁLEZ (1909 -1976)

IL FAUT BIEN Y ALLER, 1968
Gouache et encre sur papier
38 x 56,5 cm
Signé et daté «Roberta Gonzalez 28.12.1968 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1954
Encre sur papier
27 x 20,5 cm
Signé et daté «CASTRO 54 » en bas à gauche

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1951
Encre sur papier
34 x 25,5 cm
Signé et daté « Sergio de Castro 51 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1952
Gouache et encre sur papier
36 x 32 cm
Signé et daté «CASTRO 52 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

LUCHADORES, 1951
Encre sur papier
26,5 x 30,5 cm
Signé et daté « Sergio de Castro 51 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1952
Encre sur papier
24 x 31 cm
Signé et daté «CASTRO 52 » en bas à droite

SERGIO DE CASTRO (1922 -2012)

SANS TITRE, 1954
Gouache et crayon sur papier
55,5 x 42,5 cm
Signé et daté «CASTRO 54 » en bas à droite

ROBERTA GONZÁLEZ
(1909-1976)

JEUNESSE ET FORMATION DE ROBERTA GONZÁLEZ

Roberta González, fille unique du sculpteur catalan Julio González (1876-1942), naît à Paris le 13 septembre 1909. Roberta grandit au sein de la communauté catalane de Paris. L’art y a une place déterminante : en plus d’un père sculpteur, son oncle Joan González (1868-1908) est dessinateur et ses tantes Lola et Pilar travaillent dans la mode et l’artisanat. Pablo Picasso, ami de longue date de Julio, fréquente régulièrement le domicile familial et aurait encouragé la jeune Roberta dans la pratique du dessin. Roberta González poursuit naturellement la vocation artistique familiale, soutenue par son père qui conserve précieusement ses dessins d’enfant et lui dit : « tu seras peintre et tu réaliseras en tant que peintre ce que ni ton oncle, ni moi-même, ne sommes parvenus à exprimer en peinture». Un dessin de Roberta de 1918 est même reproduit en 1924 dans la revue Les Feuilles libres : lettres et arts afin d’illustrer « Les Enfants » d’André Lhote. L’attention et les encouragements de son père sont d’autant plus importants que Roberta est très tôt abandonnée par sa mère Louise « Jeanne» Berton. Roberta écrira dans ses carnets : «Mes tantes, voilà mes vraies mères. L’autre m’est complètement indifférente».

À partir de 1927, Roberta González suit les cours libres de l’Académie Colarossi : une école d’art parisienne, fondée en 1870 par le sculpteur italien Filippo Colarossi. Cette académie mixte autorise les étudiantes à peindre et sculpter d’après des modèles masculins nus. Parmi les artistes les plus connues ayant fréquenté cette académie, on peut citer Camille Claudel par exemple. Réputée pour ses cours de sculpture d’après modèle, l’établissement attire des d’élèves du monde entier. En 1907, l’académie nomme sa première femme professeure, l’artiste néo-zélandaise Frances Hodgkins, confirmant ainsi son esprit progressiste.

LES GUERRES ET L’EXIL DE LA FAMILLE GONZÁLEZ-HARTUNG

Dans les années 1930, Roberta adopte un style influencé par le cubisme et le surréalisme. La guerre d’Espagne éclate en 1936 et Picasso, Julio et Roberta González manifestent dans leurs œuvres leur solidarité pour l’Espagne républicaine. Julio González et Pablo Picasso représentent ensemble l’Espagne démocratique au sein de l’Exposition universelle de Paris en 1937. En soutien au peuple espagnol, Picasso présente son chef-d’œuvre Guernica et González sa sculpture en fer La Montserrat. De son coté, Roberta González peint des maternités et des paysannes aux traits anguleux, hommages aux femmes catalanes.

En 1936, la seule sculpture en fer de Roberta est présentée avec son tableau Femme assise dans l’exposition L’art espagnol contemporain au Musée des Écoles Étrangères contemporaines (futur Musée du Jeu de Paume). La sculpture est acquise par l’État français. Bien que née en France, Roberta est donc immédiatement assimilée à la scène artistique franco-espagnole.

En 1937, le peintre abstrait Hans Hartung se présente à Julio González, dont il admire l’œuvre. Le sculpteur l’accueille dans son atelier à Arcueil et l’initie à sa technique signature : la soudure autogène. Cette technique permet un assemblage de pièces métalliques de même nature par fusion, sans besoin d’un apport de matériau extérieur. Si le respect entre ces deux artistes est mutuel, leur vision créative diffère : Hans Hartung est un défenseur de l’abstraction pure alors que Julio González défend la nécessité absolue de prendre la nature comme point de départ.

Roberta González et Hans Hartung se rapprochent et tombent amoureux. Roberta raconte : « J’ai d’abord aimé les œuvres et après l’homme, peut-être même ai-je aimé l’homme parce que j’ai aimé ses œuvres.» Roberta González et Hans Hartung exposent ensemble en 1939 à la Galerie Henriette Gomes à Paris. Ils se marient le 22 juillet 1939, mais leur bonheur est interrompu par l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Malgré son opposition au régime nazi, Hans Hartung est arrêté et interné. Libéré le 26 décembre, il s’engage dans la Légion étrangère et est envoyé en Afrique du Nord. Après la signature de l’armistice, il est démobilisé, quittant l’armée le 8 septembre 1940. La famille González-Hartung quitte alors le Paris occupé, pour se réfugier à Lasbouygues dans le Lot. Malgré des conditions matérielles très difficiles, Roberta, Julio González et Hans Hartung continent de produire des œuvres. Roberta réalise des portraits de sa famille, et des figures féminines déformées, portant les traces de la violence de la guerre.

En 1941, Julio González et sa deuxième femme, Marie-Thérèse Roux, regagnent Paris afin que Julio puisse reprendre la sculpture. Julio González meurt soudainement en mars 1942, c’est une terrible épreuve pour Roberta qui n’a pas pu être aux côtés de son père ni assister à son enterrement. De plus, son mari Hartung doit fuir l’invasion nazie et quitte le Lot en 1943. Le couple ne sera réuni qu’après la fin de la guerre.

L’APRÈS-GUERRE ET LA SYNTHESE FIGURATION-ABSTRACTION

En 1945, le couple Hartung-González est de retour à Paris. Roberta peint des femmes mélancoliques et contemplatives, reflet de ses années noires de guerre et de son désir de trouver son identité artistique propre. Les angles cubistes font place aux courbes. Roberta s’affirme comme artiste indépendante, qui tente de faire la synthèse entre figuration et abstraction. Elle définit son vocabulaire iconographique : femmes, masques, oiseaux, soleils, flèches, yeux… et aplats géométriques. Elle écrit : « Les problèmes que posent l’abstraction me hantent au même titre que ceux posés par la figuration. Le plus difficile c’est d’établir une sorte de synthèse des deux expressions. Je suis à la recherche d’une sorte d’équilibre.»

Roberta González bénéficie de ses premières expositions personnelles dans des galeries parisiennes prestigieuses : Jeanne Bucher en 1948, Colette Allendy en 1951, Nina Dausset en 1954 et Paul Mary en 1955. Elle participe également aux salons parisiens et à des expositions collectives en France et à l’étranger. Roberta González et Hans Hartung se séparent en 1952. En plus de son travail personnel d’artiste, Roberta doit également défendre et promouvoir l’œuvre de son père. Elle organise de nombreuses expositions et fait entrer des œuvres dans des collections prestigieuses. Grâce à ses efforts, Julio González est aujourd’hui reconnu comme grand pionnier de la sculpture moderne. Comme beaucoup d’héritières d’artistes, Roberta González a souvent mis son œuvre de côté pour privilégier la reconnaissance de son père.

À partir de 1960, Roberta González vit entre la région parisienne et sa maison-atelier à Bormes-les-Mimosas (Var) : une villa moderniste dont elle dessine elle-même les plans. Sa peinture devient plus colorée et plus dynamique. Le principe de dualité prend beaucoup d’importance dans ses compositions : figuration/abstraction, immobilité/mouvement, ombre/lumière… Ses œuvres sont poétiques et joyeuses. La première exposition familiale a lieu en 1965 : Les Trois González est présentée à la Galerie de France à Paris puis à Los Angeles. En 1969, Roberta est récompensée pour les nombreux dons des œuvres de son père, elle est nommée Grande Donatrice aux Musées nationaux de France. Deux ans plus tard, elle reçoit le titre de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. En 1971, Catherine Valogne écrit une biographie de l’artiste, publiée aux éditions Le Musée de Poche. Roberta González décède le 10 juillet 1976.

Roberta González, 1938-1941 ca

Collections publiques (sélection)

Allemagne
Nürtingen, Sammlung Domnick

Espagne
Alicante, Museo de Arte Contemporáneo de Alicante – MACA>
Barcelone, Musée national d’art de Catalogne
Valence, Institut valencien d’art moderne

France
Antibes, Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman
Nantes, Musée des arts de Nantes
Paris, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Paris, González Administration
Paris, Centre national des arts plastiques
Pau, Musée des Beaux-Arts
Roubaix, La Piscine
Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght
Vézelay, Musée Zervos – Maison Romain-Rolland

États-Unis
Wellesley, MA, Davis Museum at Wellesley College

Expositions (sélection)

Exposition collective, Galerie Castelucho, Paris, France, 1933
Salon des Surindépendants, Paris, France, 1934, 1951
Exposition collective, L’art espagnol contemporain, Musée des Écoles étrangères contemporaines, Jeu de Paume, Paris, France, 1936
Exposition collective, Dessins et pastels par Roberta González et Hans Hartung, Galerie Henriette, Paris, France, 1939
Exposition collective, Art de l’Espagne républicaine : les artistes espagnols de l’École de Paris, Salle Manes, Prague, République Tchèque, 1946
Exposition collective, Premier salon d’art catalan, Galerie Reyman, Paris, France, 1946
Exposition personnelle, Galerie Jeanne Bucher, Paris, France, 1948
Exposition collective, Prix Hallmark, Galerie Wildenstein et Galerie des Beaux-Arts, Paris, France, 1949
Exposition personnelle, Galerie Colette Allendy, Paris, France, 1951
Exposition collective, Prix de la critique, Galerie Saint-Placide, Paris, France, 1951
Exposition personnelle, Galerie Nina Dausset, Paris, France, 1954
Exposition personnelle, Galerie Otto Stangl, Munich, Allemagne, 1954
Exposition personnelle, Galerie Peggy de Salles, Birmingham AL, États-Unis, 1954
Exposition collective, Hommage des artistes espagnols au poète Antonio Machado, Maison de la Pensée française, Paris, France, 1955
Exposition personnelle, Galerie Paul Mary, Paris, France, 1955
Exposition personnelle, Club Urbis, Madrid, Espagne, 1960
Exposition personnelle, Galerie Syra, Barcelone, Espagne, 1960
Exposition collective, Les Trois González, Galerie de France, Paris, France, puis Galerie Landau, Los Angeles, CA, États-Unis, 1965
Exposition personnelle, Roberta González, Ombres et lumières, Galerie de France, Paris France, 1968
Exposition collective, Les Trois González, Galerie del Ateneo, Madrid, Espagne puis Palau de la Virreina, Barcelone, Espagne, 1968
Exposition collective, Julio González en famille, Château de Tours, France, 2007
Exposition personnelle, Roberta González : Le Regard et la mémoire, Musée d’Histoire et d’Art, Bormes-les-Mimosas, France, 2012
Exposition collective, Roberta y Julio González, IVAM Centre Julio González, Valence, Espagne, 2012
Exposition collective, Hans Hartung : Les années de guerre, Musée Zervos, Vézelay, France, 2018
Exposition collective, Picasso et l’exil. Une histoire de l’art espagnol en résistance, Les Abattoirs, Toulouse, France, 2019
Exposition collective, De Miró a Barceló. Un siglo de arte español, Centre Pompidou, Málaga, Espagne, 2020
Exposition personnelle, Roberta González, l’art de voler de ses propres ailes, Galerie Espace des Femmes, Paris, France, 2022
Exposition personnelle, Roberta González, une collection madrilène, Centro de cultura contemporanea Conde Duque, Madrid, Espagne, 2023
Exposition personnelle, Roberta González dans les collections du Centre Pompidou, Centre Pompidou, Paris, France, 2024

Bibliographie (sélection)

Ouvrages et articles

Catherine Valogne, Roberta González, Paris, Le Musée de Poche, 1971
Vicente Aguilera Cerni, Julio, Joan, Roberta González : Itinerario de una dinastía, Barcelone, Polígrafa, 1973
Amanda Herold-Marme, « Roberta González : une artiste de l’entre-deux », Mémoire de Master 2 sous la direction d’Arnauld Pierre, Université Paris – Sorbonne (Paris IV), 2010
Amanda Herold-Marme, « Roberta González : un parcours artistique forgé par la guerre », Lettre du séminaire « Arts et Sociétés », Centre d’histoire de Sciences Po, no 73, 15 avril 2014
Amanda Herold-Marme, « La Succession Gonzalez : 75 ans de promotion d’un patrimoine familial », dans J. Baiao (ed.), Artists’ Legacies : Preservation, Study, Dissemination, Institutionalization, Actes du colloque, Lisbonne, Fundação A. Szenes/Vieira da Silva, 20-21 mai 2021

Catalogues d’exposition

Luis González Robles, Roberta González, Madrid, Club Urbis, 1960
Pierre Descargues, Joan Gonzalez, Julio Gonzalez, Roberta Gonzalez, Peintures et dessins inédits, Galerie de France, Paris, 1965
Carlos Arean, Joan González, Julio González, Roberta González, Catalogue de l’exposition, Sala de Santa Catalina del Ateneo, Madrid, et Palacio de la Virreina, Barcelone, Cuadernos de arte, 1968
Pierre Descargues, Roberta Gonzalez : Ombres et Profils, Galerie de France, Paris, 1968
Artistas españoles de Paris : Praga 1946, Caja de Madrid : Sala de Exposiciones Casa del Monte, Madrid, 1993
Julio González en famille, Château de Tours, 2008
Roberta y Julio González, – Instituto Valenciano de Arte Moderno Centro Julio González (IVAM), Valence, 2012
Roberta González : Le Regard de la Mémoire, Musée d’Histoire et d’Art de Bormes-les-Mimosas, 2012
De Miró a Barceló. Un siglo de arte español, Centre Pompidou, Málaga, 2020
Roberta González, una pequeña colección madrileña, Museo de Arte Contemporáneo Conde Duque, Madrid, 2023

SERGIO DE CASTRO
(1922-2012)

JEUNESSE ET FORMATION DE SERGIO DE CASTRO

Sergio de Castro naît le 15 septembre 1922 à Buenos Aires et passe son enfance entre Lausanne et Turin. Il apprend l’espagnol en Uruguay et écrit ses premiers poèmes. En 1939, à 17 ans, Sergio de Castro remonte seul la côte uruguayenne à pied, de Montevideo jusqu’au Brésil. Il rencontre l’artiste Joaquín Torres García (1874–1949) dont l’enseignement sera déterminant. À la demande de son père, Sergio de Castro fera une année d’études d’architecture ; il est déjà compositeur et se met également à dessiner et à peindre.

SERGIO DE CASTRO ET LA MUSIQUE

Par ses multiples talents et artiste précoce, Sergio de Castro s’exprime également à travers la musique qu’il étudie de 1933 à 1938. Il écrit des œuvres musicales qui sont jouées pour la première fois en concert en 1940 à l’Université de Montevideo. Il est alors repéré par le chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler et le compositeur Alberto Ginastera.

En 1945, Sergio de Castro s’installe à Cordoba en Argentine où il devient l’assistant du compositeur Manuel de Falla pendant 18 mois jusqu’au décès de ce dernier. En 1947, l’actrice Cecilia Ingenieros, élève de la danseuse Martha Graham, monte un ballet au Teatro del Pueblo de Buenos Aires d’après les œuvres musicales Doce variationes breves de Sergio de Castro. Deux ans plus tard, il est engagé comme professeur d’Histoire de la musique au nouveau conservatoire de La Plata (Argentine). En 1949, grâce à une bourse de l’État français, Sergio de Castro s’installe à Paris dans un premier temps pour parfaire sa formation musicale. L’année suivante, il intègre le groupe de musique Zodiaque, animé par le compositeur Maurice Ohana.

Bien que Sergio de Castro mette la musique de côté pour se consacrer à la peinture, il sera régulièrement invité à des évènements musicaux. On peut citer par exemple le Centre Culturel Le Maillon (Strasbourg) qui expose un ensemble d’œuvres durant la semaine musicale consacrée à Maurice Ohana et la musique des Hespérides en 1986. La même année, Sergio de Castro est invité au Festival du M.A.N.C.A (Musique actuelle Nice Côte d’Azur). En 1992, Silvina Luz Mansilla publie en Espagne le premier volume de son Diccionario De La Musica Espanola E Hispanoamericana où figure un texte sur l’œuvre musicale de Sergio de Castro.

L’ARTISTE SERGIO DE CASTRO EN ARGENTINE

Sergio de Castro s’installe à Buenos Aires en 1942. Il bénéficie d’une première exposition à l’Ateneo de Montevideo. Il expose également dans l’atelier de Torres García: une organisation fondée par l’artiste Joaquín Torres García en 1943 qui donne accès à une formation aux jeunes artistes. L’année suivante, Sergio de Castro, Joaquín Torres García et ses élèves travaillent ensemble à des peintures murales pour le pavillon Martirené de l’hôpital Saint Bois de Montevideo. La même année a lieu l’exposition collective Pintura uruguaya à la Galerie Comte de Buenos Aires à laquelle Sergio de Castro participe. En 1946, il voyage au nord-ouest de l’Argentine et au sud du Pérou pour y étudier l’art précolombien. Les artistes peintres Gonzalo Fonseca, Julio Alpuy et Jonio Montiel l’accompagnent.

Sergio de Castro rentre à Buenos Aires en 1947. L’année suivante, il est présenté au Salon du Musée des Beaux-Arts de Santa Fe. Ses œuvres sont également présentées à la Galerie Viau, à la Galerie Bonino et à la Galerie van Riel. En 1987, le Museo de Arte Moderno de Buenos Aires organise une rétrospective Sergio de Castro qui présente une centaine d’œuvres.

L’ARTISTE SERGIO DE CASTRO EN FRANCE

Sergio de Castro devient boursier du gouvernement français en 1949 et s’installe définitivement à Paris en novembre. En 1950, l’artiste séjourne à l’hôpital Necker à cause de graves crises d’asthme. Il y dessine beaucoup. L’année suivante, il peint une huile sur toile monumentale de 160 x 300 cm qu’il nomme El Puerto. À partir de ce moment-là, il cesse son activité de compositeur pour se consacrer à la peinture et à l’art du vitrail. En 1952, Sergio de Castro bénéficie de sa première exposition personnelle à Paris, à la Galerie Jeanne Castel où il présente des natures-mortes. Il commence à pratiquer la peinture à l’œuf et exposera ces œuvres à la Galerie Pierre. Il est également représenté par la Galerie Max Kaganovich, la Galerie Rive-Gauche et la Galerie Charpentier.

Sergio de Castro rencontre de nombreux artistes dont Picasso. Il expose aux cotés de Bazaine, Picasso, Lanskoy et de Staël. En 1953, Sergio de Castro installe définitivement son atelier au 16 bis rue du Saint-Gothard dans le 14e arrondissement. Il y commence ses grandes compositions linéaires.

Sergio de Castro est naturalisé français en 1979 et devient Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1999. À partir de 2003, il prépare une donation d’œuvres au Musée de Saint-Lô (Normandie) avec le conservateur Michel Carduner. En 2006, la totalité de cette donation (220 œuvres) est présentée au Musée des Beaux-Arts et d’Histoire de Saint-Lô.

LE VITRAIL DANS L’ŒUVRE DE SERGIO DE CASTRO

Sergio de Castro est un artiste pluriel. En plus de la peinture et de la musique, il crée de nombreux vitraux. En 1956, Sergio de Castro commence à travailler sur un vitrail monumental: La Création du Monde. Cette œuvre mesure 6 x 20 mètres et est conçue pour l’église du Monastère des Bénédictines du Saint-Sacrement à Couvrechef-laFolie, près de Caen, édifice reconstruit après la guerre. En 1968, il crée un vitrail de 4,5 x 17 mètres pour le 1er temple luthérien Dietrich-Bonhöffer Kirche de Hambourg. En 1979, Sergio de Castro commence la composition de cinq vitraux pour la Collégiale de Notre-Dame de l’Assomption de Romont à Fribourg (Suisse) qui seront installés deux ans plus tard. En 1980, il est invité au 1er Salon du Vitrail qui a lieu au Centre International du Vitrail à Chartres où il présente Résurrection: un vitrail de 4,2 x 1,2 mètres.

Le 1er Festival d‘Art Sacré Contemporain de Bayeux organise une exposition Sergio de Castro réunissant 72 œuvres à sujets religieux des années 1948-1978 au Musée diocésain d’Art Religieux en 1988. Au sein du livre Les Trésors de la France, paru en 1988, l’auteur Michel Parent écrit deux textes dans la section «Vitraux Contemporains » : Audincourt et Fernand Léger et La Folie-Couvrechef et Sergio de Castro. En 2008, le Musée de Saint-Lô présente l’exposition 50 ans d’Art du Vitrail autour de Sergio de Castro puis inaugure les vitraux Abécédaire et Chiffres en 2012.

LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE POUR L’ARTISTE SERGIO DE CASTRO

Plusieurs rétrospectives lui seront consacrées dans de nombreux pays. Sergio de Castro se rend pour la première fois en Angleterre en 1957 et bénéficie à Londres d’une première exposition personnelle dans la Matthiesen Gallery l’année suivante. En 1962, le directeur de la revue Apollo, Denys Sutton, organise une exposition à la Leicester Gallery avant de publier une monographie Sergio de Castro en 1964. L’artiste bénéficie d’une exposition personnelle au French Institute de Londres en 1987 intitulée Homages and Variations, dans laquelle 30 œuvres de 1957-1975 d‘après Dürer, Holbein, Le Greco et Vermeer sont présentées.

Sergio de Castro a également un lien très fort avec la Suisse, son pays d’enfance. Son travail est présenté en 1958 à Lucerne au Kunst-Museum au sein d’une exposition collective intitulée Junge Maler aus Deutschland und Frankreich. En 1966, l’artiste bénéficie d’une grande exposition rétrospective au Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg où 103 œuvres sont exposées. En 2008, une exposition personnelle Sergio de Castro est organisée au Château de Gruyères.

L’œuvre de Sergio de Castro est également connue en Allemagne où elle est montrée en 1959 lors de la Documenta II de Cassel. Hans Platte organise la première rétrospective de Sergio de Castro à la Kunstverein de Hambourg en 1965 où 110 œuvres sont exposées. L’année suivante, l’exposition Variationnen über ein Thema organisée par Thomas Grochowiak à la Städtische Kunsthalle de Recklinghausen montre huit variations sur Le Greco de Sergio de Castro. Cette exposition regroupera entres autres, des œuvres de Francis Bacon, Paul Cézanne, Henri Matisse et Pablo Picasso.

En Italie, Sergio de Castro participe à la Biennale Francia-Italia au Palazzo delle Arte al Valentino à Turin en 1956. Le galeriste Bruno Lorenzelli présente ensuite 40 œuvres de l’artiste en 1963 à Milan et à Bergame en 1964. En 1980, Sergio de Castro participe à la 39ème Biennale de Venise et montre des grands formats des années 1970 dans le Pavillon argentin.

Sergio de Castro est également exposé aux États-Unis. En 1960, il remporte le quatrième prix de la Fifth International Hallmark Art Award avec les peintres Alechinsky, Marsicano et Charchoune. En 1995, il participe à une exposition collective à la Galerie Chac-Mool de Los Angeles.

Sergio de Castro décède à Paris le 31 décembre 2012. Il repose au cimetière Montparnasse.

Sergio de Castro, Córdoba, Argentine, 1946

COLLECTIONS (SÉLECTION)
Amsterdam, Fondation Peter Stuyvesant
Auxerre, Saint-Georges-sur-Baulche, Bibliothèque de l’Yonne
Berne, Bibliothèque Nationale Suisse, Fonds Georges Borgeaud
Brême, Kunsthalle
Caen, Monastère des Bénédictines du Saint Sacrement de Couvrechef –La Folie
Hambourg, Dietrich-Bonhoeffer-Kirche
La Défense, Hall d’accueil de la société Atochem
Luxembourg, Musée National d’Histoire et d’Art
Montevideo, Pavillon Martirené de l’hôpital Saint-Bois
Paris, Centre national des arts plastiques
Paris, Fond National d’Art Contemporain
Romont, Fribourg, Collégiale Notre-Dame-de-l’Assomption
Saint-Lô, Musée des Beaux-Arts
Sélestat, Frac Alsace
Vienne, Mumok
Vienne, Museum des 20 Jahrhunderts

EXPOSITIONS (SÉLECTION)
Taller Torres-Garcia, exposition collective, Ateneo de Montevideo, tous les ans de 1942 à 1949
Pintura Uraguaya, exposition collective, Galerie Comte, Buenos Aires, 1944
Augusto y Horacio Torres-garcia, Sergio de Castro, Jonio Montiel, exposition collective, Galeria Viau, Buenos Aires, 1947
Donation de los Santos, exposition collective, Museo provencial de Bellas Artes, Sante Fe, 1948
Concours Air France, exposition collective, Galerie des Beaux-Arts, Paris, 1951
Exposition personnelle, Galerie Jeanne Castel, Paris, 1952
Exposition personnelle, Galerie Bonino, Buenos Aires, 1952, 1956
Prix Buhrle, exposition collective, Galerie Kaganovitch, Paris, 1953
Exposition personnelle, Galerie Pierre (Pierre Loeb), Paris, 1954
Exposition personnelle, Galerie Van Riel, Buenos Aires, 1955
Dibujos de artistas argentinos, exposition collective, Galeria Bonino, Buenos Aires, 1955
Peintres contemporains présentés par René de Soliers, exposition collective, Centre Culturel International, Cerisy-La–Salle, 1955
Expositions collectives, Galerie Charpentier, Paris, 1955, 1956, 1957, 1958, 1960, 1961
Expositions collectives, Galerie Rive-gauche, Paris, 1955, 1958
Exposition personnelle, Galerie Rive-Gauche, Paris, 1956
Art Contemporain, exposition collective, Château d’Harcourt, Chauvigny, 1956
Sélectionnés de la Critique, exposition collective, Galerie Saint-Placide, Paris, 1956
Biennale Francia-Italia, Palazzo delle Arti al Valentino, Turin, 1957, 1959
Junge maler aus Deutschland und Frankreich, Kunstmuseum, Lucerne, 1958
Expositions personnelles, Matthiesen Gallery, Londres, 1958, 1961
Exposition collective, John Moore Foundation, Walker Art Gallery, Liverpool, 1959
Documenta II, Cassel, 1959
Peintres et Sculpteurs Argentins, exposition collective, Comité France-Amérique, Grand Palais, Paris, 1959
Recent Acquisitions, exposition collective, Arts Council, Londres, 1959
5th International Hallmark Art Award, Wildenstein Gallery, New York, 1960
Exposition collective, Sesquicentenario, Museo Nacional de Bellas Artes, Buenos Aires, 1960
Art Sacré, exposition collective, Musée d’Art moderne de Paris, 1960
Arte Argentina Contemporanea, Museum de Arte Moderna, Rio de Janeiro, 1961
Expositions collectives, Leicester Gallery, Londres, 1962, 1963
Expositions personnelles, Galeria Lorenzelli, Milan, 1963, 1964
Art Argentin actuel, Musée d’Art Moderne de Paris, 1963
Exposition personnelle, Galerie Bettie Thommen, Bâle, 1964
Rétrospective, Kunsteverein (110 oeuvres de 1955 à 1965), Hambourg, 1965
Art Contemporain, Palazzo Strozzi, Florence, 1965
Artes Visuales I, Museo Eduardo Sivori, Buenos Aires, 1965
Natures-Mortes, exposition collective, Obere Zaune Galerie, Zurich, 1965
Variationen über ein Thema, Städtische Kunsthalle, Recklinghausen, 1966
Rétrospective, Musée d’Art et d’Histoire (103 oeuvres de 1955 à 1966), Fribourg, 1966
Von Bauhaus bis zum Gegenwart, Kunsthalle, Hambourg, 1967
Zauberdes Lichtes, Städischeee Kunsthalle, Recklinghausen, 1967
De Lautrec à Matthieu, Musée d’Art et d’Histoire, Fribourg, 1968

Rétrospective itinérante (45 oeuvres de 1961 à 1966), Kunstforening – Holstebrö, Kunstforening
Oslo et Kunstindustrimuseet, Copenhague,1970
Racolta Pomini, exposition collective, Galeria Il Milione, Milan, 1970
Castro Landscape of Light, exposition personnelle, Wildenstein Gallery, Londres, 1972
Expositions personnelles, Galerie Jacob, Paris, 1972, 1974
Exposition personnelle, Château de Ville-d’Avray, 1973
Salon des Réalités Nouvelles, Paris, 1973, 1974
Expositions collectives, Galerie Jacob, Paris, 1973, 1996
Exposition personnelle, Galerie Monique Delcourt, Valenciennes, 1974
Foire de la Peinture, Düsseldorf, 1974
Exposition personnelle, Centre Culturel Français, Luxembourg, 1975
Rétrospective itinérante (91 oeuvres de 1965 à 1975), Kunsthalle de Brême, Tempelhof de Berlin et Kunstamt (Festival de Berlin), 1975
Rétrospective (68 oeuvres de 1956 à 1966), Musée des Beaux-Arts, Caen, 1975-76
Signe du Sacré au XXe siècle, exposition collective, Église Saint-Philibert, Dijon, 1977
Typographie-Écritures, exposition collective, Maison de la Culture, Rennes, 1978
Exposition collective, FRAC Alsace, Strasbourg, 1978
Le Regard du Peintre, exposition collective, Centre Georges Pompidou, Paris, 1978-79
Exposition personnelle, Galerie Valmay, Paris, 1979
Hommage à Pierre Loeb, Musée d’Art Moderne de Paris, 1979
1er Salon du Vitrail, Centre International du Vitrail, Chartres, 1980
Exposition personnelle, Association « Syn-Art », Paris, 1980
Rétrospective (12 oeuvres de grand format des années 1970), XXXIX Biennale, Pavillon de l’Argentine, Venise, 1980
Rétrospective (100 oeuvres de 1940 à 1974) Museo de Arte Moderno, Buenos Aires, 1987
Sergio de Castro à Atochem, exposition personnelle, Paris La Défense, 1987
Exposition personnelle, French Institute, Londres, 1987
Expositions personnelles, Galerie des Ambassades, Paris, 1988, 1989
Expositions personnelles, Galerie Galarté, Paris, 1988, 1995
Rétrospective (sujets religieux 1948- 1978), 1er Festival d’Art sacré contemporain, Musée diocésain d’Art Religieux, Bayeux, 1988
Rétrospective (48 oeuvres de 1972 à 1978), Hôtel de Ville, Sochaux, 1991
Donation Castro, exposition personnelle, Musée Suisse du Vitrail, Romont, 1991-92
Renaissance d’une Ville, Musée de Normandie, Caen, 1994
Artistas latino amaricanos en sus estudio, exposition collective, Museo Rufino Tamayo, Mexico, 1994
Exposition collective, Chac Mool Gallery, Los Angeles, 1995-96
Exposition personnelle, Galería Sur, Punta del Este (Uruguay), 1998
Salon d’Automne, Paris, 1999
Torres-Garcia et ses disciples, exposition collective, Galerie Ileana Bouboulis, Paris, 2002
Donation Castro, exposition personnelle, Musée de Saint-Lô, 2006-07
Exposition personnelle, Château de Gruyère (Suisse), 2008
50 ans de vitrail autour de Sergio de Castro, exposition collective, Musée de Saint-Lô, 2008-09
Exposition personnelle, Museo Gurvich, Montevideo, 2009
Francine Del Pierre et Sergio de Castro, exposition collective, Atelier Francine Del Pierre et Fance Franck, Paris, 2010
Mujeres esculturas – Varones pintores, exposition collective, Galerie Argentine, Paris, 2013
Hommage à Sergio de Castro, exposition collective, Galerie Orsay, Paris, 2013
Rayuela, el Parîs de Cortazar, exposition collective, Institut Cervantes, Paris, 2013
De l’Impressionnisme à l’abstraction. Festival Normandie Impressionniste, Musée des Beaux-Arts, Saint-Lô, 2013
Hommage à Jacques Thuillier, un historien d’art à Nevers, exposition collective, Musée de la Faïence et Médiathèque, Nevers, 2014
Otros cielos, exposition collective, Museo de Bellas Artes de Buenos Aires, 2014
Le vitrail contemporain de 1945 à nos jours, exposition collective, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris, 2015
Sergio de Castro, Figures et lignes, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2022
Sergio de Castro, Les choses simples, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2023

BIBLIOGRAPHIE (SÉLECTION)
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Franck Elgar Carrefour, Sergio de Castro, 1954
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Michel Hérold, Véronique David (dir.), Vitrail Ve – XXIe siècle, Paris, Centre des Monuments Nationaux, Éditions du Patrimoine, 2014
Sergio de Castro, Figures et lignes, cat. exp., Galerie Diane de Polignac, Paris, 2022
Isabelle Leroy-Jay, « Les choses simples » in cat. exp., Sergio de Castro, Les choses simples, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2023

ROBERTA GONZÁLEZ & SERGIO DE CASTRO
Face à face
Exposition du 7 juillet au 27 septembre 2025

Galerie Diane de Polignac
2 bis, rue de Gribeauval, Paris
www.dianedepolignac.com

Textes : Mathilde Gubanski
Traduction : Lucy Johnston
Conception graphique : Galerie Diane de Polignac

© Galerie Diane de Polignac, Paris, 2025
Les textes sont la propriété des auteurs

Roberta González lisant, entourée de sculptures de Julio González, chez elle à L’Haÿ-les-Roses, années 1960
Photo : François Walch

Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1954
Photo : Jose Antonio Mendia

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