ines blumencweig - galerie diane de polignac portrait

Inès Blumencweig

(1930)

Argentine vivant à Rome, Inès Blumencweig est une artiste virtuose qui crée des œuvres entre peinture et sculpture. Sa grande connaissance technique lui permet de maîtriser des matériaux divers comme le métal, le bois et les rubans. Son œuvre se rapproche du Spatialisme, de l’art cinétique et de l’Arte Programmata, tout en restant fondamentalement personnelle et originale.

Œuvres

Pour recevoir des informations sur les œuvres disponibles d’Inès Blumencweig,
merci de NOUS CONTACTER.

ines blumencweig - peinture bianco nero azzura 1967

Struttura bianco-nero-azzurra – 1967

Bois peint et rubans en nylon
84,5 x 64,5 x 10 cm
Signé, situé, daté et titré «Inès Blumencweig Roma – 1967 Struttura bianco-nero-azzurra » au dos

ines blumencweig - sans titre 1971 sculpture

Sans titre – 1971

Bois peint et rubans en nylon
79,5 x 69 x 3,5 cm
Signé et daté «Blumencweig 2/7/1971 » au dos

ines blumencweig - sculpture blum 1975

Blum – 1975

Bois peint et rubans en nylon
22 x 94 x 3,5 cm
Signé, situé et daté «Blumencweig Roma 10/4/75» au dos

ines blumencweig - sans titre sculpture bois 1978

Sans titre – 1978

Bois peint et rubans en nylon
60 x 60 x 2 cm
Signé, situé et daté «Blumencweig Roma 25/5/78» au dos

ines blumencweig - pieni e vuoti sculpture bois 1978

Pieni e vuoti – 1978

Bois peint
38,5 x 45,5 x 4,5 cm
Titré, signé et daté «Pieni e vuoti Blumencweig 1978» sous la base
Signé, situé et daté «Blumencweig Roma 1978» sous la base

ines blumencweig - struttura serie cromatica 1978

Struttura serie cromatica – 1978

Bois peint et rubans en nylon
100 x 87 x 2 cm
Signé, situé et daté «Blumencweig Roma 13/8/1978 » au dos
Titré «Struttura Serie Cromatica» au dos

ines blumencweig - struttura esagonale a 2 duplici triangoli 1988

Struttura esagonale a 2 duplici triangoli – 1988

Bois peint et rubans en nylon
90,5 x 81,5 x 2,5 cm
Signé, situé et daté «Blumencweig Roma 26/12/88 » au dos
Titré et daté « Struttura esagonale a 2 duplici triangoli, 88 » au dos
Inscrit «d’un disegno faisino 1983 » au dos

Expositions

Publication

ines blumencweig - catalogue exposition 2024 galerie diane de polignac

INÈS BLUMENCWEIG
Structures dynamiques

Catalogue 80 pages – Textes de Domitille d’Orgeval & Benjamin de Roubaix

Origines & formations de la peintre Inès Blumencweig (1930-1948)

Inès Blumencweig est née le 16 juin 1930 à Buenos Aires. Elle porte le nom de son père polonais, Leonardo Blumencweig, arrivé en Argentine vers l’âge de quinze ans. La mère d’Inès, Alberta, a aussi des origines d’Europe de l’Est. Sa famille, les Peltzman, s’installent en Argentine au début du XXe siècle, au même moment que la création de la Jewish Colonization Association. Cette association a été créée à Londres par le baron Maurice de Hirsch en 1891 afin de favoriser l’émigration de familles juives européennes vers l’Argentine, en créant des colonies agricoles qui leur permettent de quitter l’Europe face à la montée de l’antisémitisme. On appelle ces familles les « Gauchos juifs » (1). 

En 1943, Inès Blumencweig intègre l’École des arts décoratifs Fernando Fader à Buenos Aires. C’est une école inspirée du Bauhaus où est enseigné l’artisanat et le design. Inès Blumencweig termine cette formation à 18 ans. Puis, la jeune artiste fréquente les ateliers des peintres surréalistes argentins Nélida Demichelis et Juan Batlle Planas (1911-1966). Les premières œuvres d’Inès Blumencweig sont ainsi empreintes d’influences surréalistes. Dans l’atelier de Juan Batlle Planas, elle rencontre les peintres Roberto Aizenberg (1928-1996), Julio Silva (1930-2020) et Victor Chab (1930) qui deviennent des amis proches. 

Les années 1950 : entre surréalisme et non figuration

Au fil des années 1950, Inès Blumencweig évolue vers la peinture non figurative. Elle se rapproche du mouvement « Informaliste » (Movimiento Informalista), fondé par les artistes argentins Kenneth Kemble (1923- 1998), Luis Alberto Wells (1939-2023), Alberto Greco (1931-1965) et Mario Pucciarelli (1928-2014). En 1952, Inès Blumencweig bénéficie d’une exposition au Museo de Artes Plásticas Eduardo Sívori à Buenos Aires. Deux ans plus tard, elle participe à une exposition de jeunes peintres surréalistes à la Galerie Wilenski à Buenos Aires également. Les œuvres d’Inès sont aussi présentées à la Galerie Galatea en 1956, à la Galerie Plástica en 1957 et à la Galerie Rubbers en 1958. 

Les années 1960 : voyage aux États-Unis et installation en Italie

Inès Blumencweig épouse Mario Pucciarelli en 1960. Cette même année, une exposition personnelle au Museo de Arte Moderno de Buenos Aires lui est consacrée. Entre 1960 et 1961, des œuvres d’Inès Blumencweig sont incluses à l’exposition itinérante Pintura Argentina contemporánea, qui présente des artistes argentins dans les musées d’art contemporain de Mexico, Rio de Janeiro et Buenos Aires. 

Mario Pucciarelli remporte le Prix national de peinture Torcuato Di Tella, qui était alors le principal mécène pour l’art d’avant-garde argentin. Le peintre obtient ainsi une bourse pour vivre un an à Rome. Grâce à ce prix, Mario Pucciarelli est aussi nominé pour la bourse Guggenheim, une récompense américaine décernée annuellement depuis 1925 par la Fondation John- Simon-Guggenheim. C’est l’occasion pour le couple de voyager aux États-Unis à l’automne 1960. Ils visitent New York et Washington. Ils y découvrent le courant de l’Abstract Expressionism : c’est un choc pour l’artiste Inès Blumencweig qui rentre de ce voyage avec l’envie de faire table-rase et d’envisager la peinture tout à fait autrement. En cela, elle s’inscrit parfaitement dans les tendances artistiques du début des années 1960 qui veulent rompre avec la peinture de la décennie précédente. C’est sous cette impulsion qu’Inès Blumencweig introduit le métal dans son travail. 

(1) L’expression a été inventée par l’écrivain Alberto Gerchunoff dans son livre Los Gauchos judíos (1910). 

Inès Blumencweig et Mario Pucciarelli s’installent à Rome en 1961. Le prix remporté par Mario leur permet d’obtenir un atelier au cœur de la ville, Via del Babuino. Le couple commence à vendre des œuvres et Inès a également des revenus grâce à son activité de journaliste pour des revues d’art. Ils s’installent à Rome définitivement.

Les années 1960 sont une décennie d’effervescence artistique en Italie, entre l’Arte povera de Germano Celant, l’Arte Programmata (branche italienne de l’art cinétique) et le Spatialisme de Lucio Fontana.

Le couple Pucciarelli-Blumencweig fréquente toute une communauté d’artistes parmi lesquels Lucio Fontana (argentin également), Mimmo Rotella (1918-2006), Carla Accardi (1924-2014), Antonio Sanfilippo (1923-1980), Umberto Mastroianni (1910-1998), Achille Perilli (1927- 2021), Piero Dorazio (1927-2005), Afro Basaldella (1912- 1976), Aldemir Martins (1922-2006) et Joaquin Roca Rey (1923-2004).  

L’artiste Inès Blumencweig contribue aux mouvements d’avant-garde italiens en créant des toiles percées de lames de métal. Elle introduit ainsi les notions de rythme, d’espace et d’optique dans ses œuvres et joue sur l’ambivalence entre peinture et sculpture. Inès Blumencweig fait preuve d’une grande virtuosité technique dans la maîtrise de ces matériaux grâce à ses études en arts décoratifs. L’artiste nomme ces œuvres métalliques Structures sensibles. En 1963, le Musée d’art moderne de Miami lui consacre une exposition personnelle. À partir de 1964, plusieurs galeries romaines présentent son travail, notamment la Galleria Pogliani et la Galleria P21 ainsi que la Galleria La Metopa à Bari. 

Tout en continuant ses recherches artistiques, elle travaille entre 1965 et 1990 comme journaliste d’art pour l’ANSA (Agenzia Nazionale Stampa Associata) principale agence de presse italienne et la cinquième dans le monde, fondée à Rome en 1945. Elle commente ainsi la vie culturelle italienne et reste très attentive aux innovations artistiques de son époque. Inès contribue également à des revues latino-américaines depuis Rome. 

Les œuvres de bois et de nylon  

À la fin des années 1960, Inès Blumencweig remplace le métal par des supports en bois qu’elle coupe, perce et peint à l’acrylique. Le support en bois adopte toutes sortes de formes géométriques, délivrant l’artiste du traditionnel support rectangulaire. Inès y ajoute des rubans colorés en nylon qu’elle tend, vrille et enroule et dont les contorsions rappellent les bandes colorées des œuvres cinétiques. 

En 1980, la Galleria P21 à Rome organise ce qui restera la dernière exposition individuelle d’Inès Blumencweig pendant 42 ans, jusqu’à la récente exposition personnelle à la Maison de l’Amérique latine en 2022. De 1981 à 1987, Inès vit en France, entre Paris et Nice. Elle y bénéficie de quelques expositions dans des galeries et continue son travail de bois et de rubans de nylon. Elle retourne ensuite à Rome. 

Bien que l’artiste Inès Blumencweig s’inscrive pleinement dans les recherches plastiques de son temps, son travail reste confidentiel. Même si son œuvre est présenté plusieurs fois en Italie, elle y est souvent présentée comme « artiste étrangère ».

La redécouverte de l’œuvre d’Inès Blumencweig

L’œuvre d’Inès Blumencweig est redécouverte en 2020 à l’occasion d’une étude sur le travail de son époux par l’ISLAA (Institute for Studies on Latin American Art). Fondé en 2011 et basé à New York, cet institut poursuit une mission d’enrichissement des connaissances de l’art moderne et contemporain d’Amérique latine à travers un programme d’expositions, de publications et de conférences à la disposition du public, des étudiants et des chercheurs.

Jordi Ballart, directeur de projet à l’ISLAA et commissaire d’exposition, rencontre Inès Blumencweig dans son atelier à Rome. Il organise ensuite une exposition à la Maison de l’Amérique Latine à Paris en 2022-2023 : Inès Blumencweig, Structures sensibles. L’exposition rend hommage à l’artiste à travers onze œuvres significatives créées entre 1961 et 1978, prêtées par la Collection ISLAA de New York. Cette exposition personnelle d’Inès Blumencweig est la première depuis 1980. Elle met en lumière sa contribution aux mouvements artistiques italiens des années 1960 et 1970, notamment du Spatialisme, de l’Arte Povera et de l’Arte Programmata.

Benjamin de Roubaix & Mathilde Gubanski
© Galerie Diane de Polignac 

Avec la participation de Jordi Ballart
Institute for Studies on Latin American Art (ISLAA) 

ines blumencweig - portrait

 Inès Blumencweig, Rome, 1962. Photo: Alfio di Bella 

COLLECTIONS (SÉLECTION)

Collections (sélection)

Buenos Aires (Argentine), Musée d’Art moderne de Buenos Aires 

Buenos Aires (Argentine), Association Arte de la Argentina 

Calasetta (Italie), MACC – Musée d’art contemporain de Calasetta 

Miami, FL (États-Unis), Musée d’art moderne 

Montevideo (Uruguay), Musée d’art moderne 

New York (États-Unis), Institute for Studies on Latin American Art, ISLAA 

Paris (France), Fonds d’art contemporain – Paris Collections 

EXPOSITIONS (SÉLECTION)

Expositions (sélection)

Exposition personnelle, Museo de Artes Plásticas Eduardo Sívori, Buenos Aires, 1952 

Exposition de groupe, 6 peintres surréalistes, Galerie Wilenski, Buenos Aires, 1954 

Exposition de groupe, 4 peintres surréalistes, Club Cuatro Vientos, Buenos Aires, 1955 

Exposition de groupe, Premier salon d’art moderne de Mar del Plata, 1956 

Exposition personnelle, Galerie Galatea, Buenos Aires, 1956 

Exposition personnelle, Galerie Plastica, Buenos Aires, 1957 

Exposition personnelle, Galerie Rubbers, Buenos Aires, 1958, 1961, 1964 

Exposition de groupe, Arte moderno des Rio de la Plata, Museo Sívori, Buenos Aires, 1959 

Exposition personnelle, Galerie Yumar, Buenos Aires, 1960 

Exposition personnelle, Museo de Arte Moderno, Buenos Aires, 1960 

Exposition itinérante collective, Pintura Argentina contemporànea, qui présente des artistes argentins dans les musées d’art contemporain de Mexico, Rio de Janeiro et Buenos Aires, entre 1960 et 1961 

Exposition de groupe, Galerie Barsasky, Rio de Janeiro, 1961 

Exposition de groupe, 8 pintores y escultores, Galerie il corso, Milan, 1961 

Exposition personnelle, Musée d’art moderne de Miami, Miami FL, 1963 

Exposition de groupe, Argentina en el Mundo, Fundacion Torquato Di Tella, Buenos Aires, 1963 

Exposition personnelle, Galerie Pogliani, Rome, 1964 

Exposition personnelle, Galerie La Metopa, Bari, 1965 

Exposition de groupe, Suono-movimento-colore, Galerie il obelisco, Rome, 1966 

Exposition de groupe, Immagini di spazio, Galerie Feltrinelli, Rome, 1966 

Exposition de groupe, Biennale Romana e del Lazio, Rome, 1967 

Exposition de groupe, IVe Biennale d’art du métal, Gubbio, 1967 

Exposition de groupe, Galerie Méduse, Rome, 1967 

Exposition de groupe, Participation au Prix Salvi, Sassoferrato, 1968 

Exposition de groupe, Vision 12 (avec entres autres Lucio Fontana, Juan Rocca,Rey…) Institut Italo-Latino Américain, Rome, 1969 

Exposition de groupe, Xe Quadriennale de Rome, 1977 

Exposition de groupe, Première Biennale italo-latino-américaine de techniques graphiques, Institut italo-latino-américain, Rome, 1979 

Exposition personnelle, Galerie P21, Rome, 1980 

Musée d’art moderne de Rio de Janeiro, 1981 

Exposition de groupe, Salon d’automne, Grand Palais, Paris, 1981 

Exposition de groupe, Salon des Grands et Jeunes d’aujourd’hui, Grand Palais, Paris, 1982, 1983 

Exposition de groupe, Art+Objet, Grand Palais, Paris, 1984 

Exposition personnelle, Inès Blumencweig, Structures sensibles, Maison de l’Amérique Latine en collaboration l’ISLAA, Paris, du 13 octobre 2022 au 7 janvier 2023 

BIBLIOGRAPHIE (SÉLECTION)

Bibliographie (sélection)

Maria Laura San Martin, Pintura Argentina Contemporánea, Editorial La Mandrágora, Buenos Aires, 1961 

Filiberto Menna, Blumencweig, Galerie Pogliani, Rome, 1964 

Enrico Crispolti, Blumencweig, Nuova Foglia, Macerata, Italie (collection panorama de l’art moderne – graphisme), 1971 

Córdova Iturburu, Ochenta Años de Pintura Argentina, Editorial Librería de la Ciudad, Buenos Aires, 1978