Gérard Schneider lors de l’exposition Gérard Schneider, peintures et gouaches récentes (25 août–25 sept. 1972), Galerie Cavalero, Cannes, France, 1972
Photographie : André Villers © Archives Gérard Schneider / André Villers / Adagp, Paris.
« La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité ».
Extrait du Journal d’Eugène Delacroix, 1852.
Forme, geste et enfin couleur.
C’est à la fin des années 1960 que l’œuvre de Gérard Schneider accorde à la couleur une place prépondérante et devient ainsi l’élément structurant de sa production.
L’apprentissage de la forme, de la composition puis le profond bouleversement induit par le geste — ce geste libérateur qui donne naissance à l’Abstraction lyrique dont Schneider est considéré comme l’un des chefs de file — et l’apport de la couleur sont trois étapes importantes et bien distinctes dans son œeuvre.
La couleur comme un accomplissement.
Si la forme et le geste comportaient encore en eux les traces, les vestiges d’une représentation, d’un langage, d’une construction ou d’une écriture, la couleur est une étape supplémentaire vers l’abstraction. Dès 1944-1945, il y a chez Schneider la volonté de s’affranchir complètement du réel, d’abandonner toute idée de représentation. Il ne se détournera jamais de cette quête. De la forme de plus en plus épurée à un geste calligraphique, impérieux et volcanique, c’est dans l’emploi de la couleur pure que son abstraction trouve enfin son accomplissement — formulé et pressenti plus de vingt ans auparavant.
C’est en effet dès le milieu des années 1930 que Schneider commence un travail de documentation et de recherche sur la couleur. Par une lecture approfondie et critique de deux approches théoriques de la couleur, il construit au fil de ses nombreuses notes sa propre vision de la couleur. Voulant ancrer ses recherches au-delà du monde de l’art, il souhaite ainsi remonter aux sources de la théorisation de la notion de couleur. Les deux auteurs qui vont porter cette recherche sont Isaac Newton (Opticks, 1704) et Goethe (Le Traité des couleurs, 1811). Ces deux approches sont en réelle opposition — Schneider ne prendra parti ni pour l’une ni pour l’autre. Il est au contraire animé par une volonté de synthèse et surtout par la nécessité de proposer une continuité, une écriture qui lui sera propre. Dans les notes de Schneider, deux autres textes fondamentaux sont aussi cités à de nombreuses reprises : Le Journal d’Eugène Delacroix et Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier (1911) de Wassily Kandinsky.
On notera que la version initiale du texte de Kandinsky (1904) est intitulée Définition de la couleur et consiste en une étude critique de l’ouvrage de Goethe sur la couleur.
L’apparition de grandes surfaces colorées dans l’œuvre de Schneider est concomitante d’un important bouleversement dans la technique de la peinture. Vers 1966-1967 il découvre — comme de nombreux autres artistes — la peinture à base d’acrylique. Cela n’a rien d’anecdotique pour Schneider : il n’est ici point sujet de “facilité» ou “d’économie” mais surtout d’une révolution dans son processus de création. Du fait de son temps de séchage extrêmement rapide, la peinture acrylique lui permet enfin de proposer un espace coloré englobant l’intégralité de la toile sans renoncer au geste. Auparavant cette possibilité ne lui était offerte que par le travail à la gouache et à l’encre sur papier — d’où le sentiment de grande liberté émanant de son œuvre graphique.
L’espace coloré prend possession de la toile. Le terme “espace” est ici utilisé à dessein : la couleur omniprésente crée tangiblement un espace — voir même une nouvelle dimension à la composition. Il s’agit en fait d’une dimension signifiante. Ce n’est en aucun cas un fond ou une sorte de réceptacle ; cette couleur pure et d’apparence parfois uniforme ajoute une dimension supplémentaire — elle plonge le regard du spectateur plus au cœur de l’œuvre, semblant presque faire disparaître les limites de la toile. Toutefois, sa peinture ne tend pas pour autant au monochrome. Les savantes juxtapositions de tons, les vibrations colorées, les contrastes entre les aplats et le geste nerveux demeurent. C’est dans cette synthèse que s’écrit désormais la peinture de Schneider.
De même que l’on ne peut décrire formellement une musique, la couleur échappe aux mots — elle est de l’ordre du sensible avant tout. On ne peut totalement la décrire avec les mots ; elle est autonome et autosuffisante. Cette autonomie, cette indépendance — si chères à Schneider — seront pour lui un atout majeur dans sa création ; elles lui apportent un élément de langage primordial et vierge, capable par sa seule présence d’exprimer ce qui échappe à notre faculté d’analyse. Laisser avant tout la place à l’émotion et au sensible.
Christian Demare
Coauteur du Catalogue raisonné de Gérard Schneider
Novembre 2024
OPUS 58 J – 1970
Acrylique sur toile
146 x 114 cm
Signé et daté « Schneider-70 » en bas à droite
Titré « Opus 58 J » au dos
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-T-70-039
SANS TITRE – 1970
Acrylique sur papier marouflé sur toile
74,5 x 104,5 cm
Signé et daté « Schneider–70 » en bas à droite
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-P-70-079
EXPOSITIONS
– Schneider – Rétrospective, 26 mai–26 août 2001, Musée de la Cour d’Or, Metz, France
OPUS 61 J – 1970
Acrylique sur toile
94,5 x 73 cm
Signé et daté « Schneider 70 » en bas à droite
Titré « Opus 61 J » au dos
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-T-70-040
OPUS 109 J – 1970 ca.
Acrylique sur toile
92 x 73 cm
Titré au dos
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-T-70C-074
SANS TITRE – 1971
Acrylique sur papier marouflé sur toile
75 x 107,5 cm
Signé et daté « Schneider – 71 » en bas à gauche
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-P-71-040
OPUS 14 K – 1971
Acrylique sur toile
146 x 114 cm
Signé et daté « Schneider / 1971 » en bas à droite
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-T-71-004
EXPOSITIONS
– 26e Salon des Réalités Nouvelles, 27 avr.–11 juin 1972, Parc Floral de Paris-Vincennes, Paris, France
– XXe Salon Comparaisons – Art Actuel, 17 mai–16 juin 1974, Grand Palais des Champs-Élysées,
Paris, France
– 28e Salon des Réalités nouvelles, 30 mai–24 juin 1974, Parc Floral de Paris-Vincennes, Paris,
France, cat n°237
– Gérard Schneider, huiles et gouaches, 11–31 oct. 1974, Maison des Jeunes et de la Culture Les
Hauts de Belleville, Paris, France
– Schneider, rétrospective, 26 févr.–17 avr. 1983, Musée d’Art et d’Histoire, Neuchâtel, Suisse.
Exposition réalisée en collaboration avec le Musée d’Art contemporain de Dunkerque (18
juin–12 sept. 1983)
– Rétrospective Gérard Schneider, 18 juin–12 sept. 1983, Musée d’Art contemporain, Dunkerque,
France. Exposition réalisée en collaboration avec le Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel en
Suisse (26 févr.–17 avr. 1983)
– Aspects de la peinture contemporaine 1945-1983, 28 avr.–18 juin 1984, Musée d’art moderne,
Troyes, France
BIBLIOGRAPHIE
– Pierre von Allmen (dir.) ; Jean-Marie Dunoyer, Schneider, cat. expo. (26 févr.–17 avr. 1983), Neuchâtel, Musée des Beaux-Arts de Neuchâtel, 1983, repr. p. 86
– Michel Faucher, Schneider, cat. expo. (18 juin–12 sept. 1983), Dunkerque, Musée d’Art contemporain de Dunkerque, 1983, repr. (n. p.)
– Michel Faucher, Schneider, une œuvre majeure, dure et sage, CIMAL : cuadernos de cultura artística n°23 (juill. 1984), Valence, Gandia, 1984, repr. p. 46
– Gérard Xuriguera, Schneider, La flamboyance du geste, Valence, Cimal, 1985, repr. p. 74
– Michel Ragon, Schneider, Angers, Expressions contemporaines, 1998, repr. coul. p. 187
Débat avec Gérard lors de l’exposition Gérard Schneider, huiles, Maison des Jeunes et de la Culture Les Hauts de Belleville, Paris, France, 1974. Opus 14 K visible au fond à droite.
Photo : H. Guerrard © Droits réservés / Archives Gérard Schneider / Adagp, Paris
SANS TITRE – 1971
Acrylique sur papier marouflé sur toile
75 x 105 cm
Signé et daté « Schneider -71 » en bas à droite
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-P-71-020
EXPOSITIONS
– Schneider – Rétrospective, 26 mai-26 août 2001, Musée de la Cour d’Or, Metz, France
BIBLIOGRAPHIE
– Michel Ragon, Schneider, Angers, Expressions contemporaines, 1998, repr. coul. p. 197
SANS TITRE – 1974
Acrylique sur papier monté sur carton
74,2 x 107,7 cm
Signé et daté « Schneider / – 74 » en bas à droite
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-P-74-083
SANS TITRE – 1974
Acrylique sur papier marouflé sur toile
74,7 x 107,7 cm
Signé et daté « Schneider / – 74 » en bas à droite
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-P-74-077
EXPOSITIONS
– Gérard Schneider, una aventura patetica e inspirada, 30 sept.–26 oct. 1978, Galerie Lucas, Gandia, Espagne
– Schneider, 11 jan.–3 févr. 1979, Galerie Kandinsky, Madrid, Espagne
BIBLIOGRAPHIE
– Gérard Xuriguera, Gérard Schneider, una aventura patetica e inspirada, cat. expo. (30 sept.–26 oct. 1978), Gandia, Galerie Lucas, 1978, repr. coul. (n. p.)
– Gérard Xuriguera, Schneider, cat. expo. (11 jan.–3 févr. 1979), Madrid, Galerie Kandinsky, 1979, repr. (n. p.)
SANS TITRE – 1974 ca .
Acrylique sur papier monté sur carton
52,8 x 75 cm
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-P-74C-076
SANS TITRE – 1976
Acrylique sur toile
65 x 81 cm
Signé et daté « Schneider-76 » en bas à droite
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-T-76-001
OPUS 26 M – 1978
Acrylique sur toile
73 x 91 cm
Signé et daté « Schneider 78 » en bas à gauche
Titré « Opus 26 M » au dos sur la toile
Œuvre incluse au Catalogue raisonné de Gérard Schneider (1896-1986)
et enregistrée sous le numéro GS-T-78-023
GÉRARD SCHNEIDER
(1896-1986)
GÉRARD SCHNEIDER & LES ANNÉES D’APPRENTISSAGE (1916-1937)
Gérard Schneider naît à Sainte-Croix en Suisse en 1896 et passe son enfance à Neuchâtel où son père exerce l’activité d’ébéniste et d’antiquaire. À 20 ans, il se rend à Paris pour étudier à l’École nationale des arts décoratifs, puis entre en 1918 à l’École nationale des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Fernand Cormon – qui fut professeur entre autres de Vincent van Gogh et Henri de Toulouse-Lautrec.
En 1922, Gérard Schneider se fixe définitivement à Paris. Les années 1920 et 1930 sont un long apprentissage des techniques et de l’histoire de la peinture. En 1926, la première exposition de Gérard Schneider se déroule au Salon d’Automne. Son envoi, L’Allée hippique, est remarqué. Il fréquente le milieu musical parisien. Gérard Schneider expose cinq toiles dont Figures dans un jardin au Salon des Surindépendants de 1936, œuvres appréciées par le critique de La Revue Moderne : « un style, des figures d’une telle agilité que l’expression du mouvement est comme incluse dans la touche rapide ». C’est aussi le temps de la découverte des mouvements artistiques de ce siècle de bouleversements et de tragédies.
Au milieu des années 1930, le peintre Gérard Schneider a assimilé la révolution initiée par l’abstraction de Kandinsky, tout en explorant les nouveaux horizons apportés par le surréalisme. Il ne peint plus d’après nature. Sa palette s’assombrit, le noir y prend une place importante et y joue un rôle structurant. Il écrit des poèmes et fréquente le milieu surréaliste : Luis Fernandez, Oscar Dominguez, Paul Éluard et Georges Hugnet.
GÉRARD SCHNEIDER, VERS L’ABSTRACTION (1938-1949)
À partir de 1938 les titres des œuvres de Gérard Schneider ne font plus référence au réel : les trois envois au Salon des Surindépendants s’intitulent Composition. En 1939, il rencontre Picasso. Vers 1944, sa peinture abandonne définitivement toute
référence au réel.
En 1945, le Musée national d’Art moderne achète une toile à Gérard Schneider (Composition, 1944). Dans l’effervescence de l’immédiat après-guerre, l’art de Gérard Schneider joue un rôle pionnier dans la naissance d’une abstraction nouvelle. Celle-ci prend forme et s’impose dans une Europe en reconstruction. À Paris, le peintre Gérard Schneider et d’autres précurseurs proposent un retour à la radicalité de l’abstraction, une abstraction n’ayant plus aucun lien avec le monde réel et perceptible. Une abstraction qui fera date, en totale adéquation avec les impératifs esthétiques de cette époque charnière : on l’appelle l’Abstraction lyrique.
GÉRARD SCHNEIDER, LES « ANNÉES GLORIEUSES » (1950-1961)
Aux côtés d’artistes comme Jean-Michel Atlan, André Lanskoy, Georges Mathieu et surtout Hans Hartung et Pierre Soulages – avec lesquels il entretient une amitié sincère, Gérard Schneider va très vite voir son œuvre acquérir une dimension internationale. Dès le milieu des années 1940, de grandes expositions regroupant les principaux membres de l’abstraction lyrique vont être organisées à Paris, notamment dans les galeries Lydia Conti et Denise René.
À l’étranger, lors d’importantes expositions itinérantes, le public découvre ce vital élan créatif : à travers l’Allemagne dès la fin des années 1940 : c’est l’exposition Wanderausstellung Französischer Abstrakter Malerei qui circule en RFA entre 1948 et 1949. Les œuvres de Schneider sont exposées immédiatement après aux États-Unis : à la Betty Parsons Gallery (en 1949 et 1951) et lors de l’importante exposition itinérante Advancing French Art qui voyage dans tout le pays, de Chicago à San Francisco. De 1955 à 1961, la Samuel Kootz Gallery à New York devient son marchand exclusif aux États-Unis et son étendard outre-Atlantique. Le peintre Gérard Schneider rejoint ainsi son ami Pierre Soulages au sein de cette prestigieuse galerie. La Phillips Gallery de Washington achète l’Opus 445 de 1950 et le MoMA de New York acquiert l’Opus 95 B de 1955.
En 1956, Gérard Schneider épouse en secondes noces Loïs Frederick, peintre américaine venue à Paris faire des études d’art grâce à la bourse Fulbright, qu’il rencontre par l’intermédiaire de Marcel Brion. À la même époque, Schneider fait la connaissance d’Eugène Ionesco.
Les expositions s’enchaînent à travers le monde. Dès le début des années 1950, les œuvres de Gérard Schneider sont exposées en Europe : à Bruxelles par exemple où a lieu une première rétrospective en 1953, puis une seconde en 1962 en partenariat avec la Kunstverein de Düsseldorf. Il participe aussi aux deux premières éditions de la Documenta de Cassel en 1955 et 1959. Gérard Schneider expose par trois fois à la Biennale de Venise : en 1948, 1954 et en 1966. Le Prix Lissone lui est remis en 1957.
Son œuvre voyage aussi très régulièrement, au Japon, de 1950 jusqu’au début des années 1970, notamment lors de l’Exposition internationale d’Art. D’ailleurs, à l’occasion de l’Exposition internationale d’Art à Tokyo en 1959, il se voit remettre le prix du Gouverneur de Tokyo. Gérard Schneider participe également à plusieurs reprises à la Biennale de São Paulo : en 1951, en 1953 et 1961. Lors de la Biennale de São Paulo en 1961 : à l’initiative de Jean Cassou, Conservateur en chef du Musée national d’art moderne de Paris, Schneider réalise quatre toiles de 2 x 3 m pour un ensemble de dix œuvres de grand format exposées.
GÉRARD SCHNEIDER, LES « ANNÉES LUMIÈRE » (1962-1972)
Durant les années 1960, Gérard Schneider entretient des liens étroits avec le marchand milanais Bruno Lorenzelli qui lui consacre de nombreuses expositions à travers l’Italie. Cette décennie de changements voit la peinture de Gérard Schneider prendre une direction plus colorée, plus libérée, dans laquelle le geste acquiert une dimension définitivement calligraphique.
Une fois de plus, l’œuvre de Gérard Schneider se renouvelle et se fait écho autant des aspirations esthétiques de son époque que d’un processus intérieur complexe, commencé bien des années auparavant. Une synthèse des notions de forme, de couleur et d’espace.
Lors de la Biennale de Venise de 1966, une salle entière du Pavillon français lui est réservée. De même, une grande rétrospective lui est consacrée à Turin en 1970, où une centaine tableaux sont exposés à la Galleria Civica d’Arte Moderna. C’est un franc
succès, puis l’exposition se poursuit au Pavillon « Terre des Hommes » à Montréal.
GÉRARD SCHNEIDER, LA MATURITÉ & LES GRANDS PAPIERS (1973-1986)
À plus de 70 ans, l’art de Gérard Schneider ne s’apaise en rien. La fougue est toujours aussi intense. L’éruption volcanique de la couleur est plus que jamais ardente, comme si son œuvre était destinée à ne jamais s’éteindre.
Les expositions du peintre Gérard Schneider sont toujours aussi nombreuses, comme celles présentées par la Galerie Beaubourg à Paris. Cette fougue, cette énergie nécessitent une rapidité d’exécution que seul le papier semble lui autoriser. Au tournant des années 1980, c’est vers ce support qu’il se tourne presque exclusivement. C’est ainsi que naissent dans l’intimité de son atelier de grandes et lumineuses compositions colorées, gestuelles, enflammées, dont la beauté irréelle nous interroge encore.
Le peintre Gérard Schneider quitte ce monde le 8 juillet 1986 – à l’âge de 90 ans – et nous lègue une œuvre à la fois presque insondable dans sa complexité esthétique et pourtant si proche, si humaine, si sensible. En 1998, Michel Ragon lui consacre une importante monographie.
En collaboration avec Laurence Schneider, fille de l’artiste, la Galerie Diane de Polignac a coordonné le Catalogue Raisonné de l’œuvre peint de Gérard Schneider. Ce travail fondamental est disponible en ligne depuis 2022.
Gérard Schneider dans son atelier, aux côtés de Opus 63 H (1966) et de Opus 15 J (1970), Les Audigers, Boutigny-sur-Essonne, France, 1972 ca.
Photo : André Villers © André Villers / Archives Gérard Schneider / Adagp, Paris
Expositions Personnelles
Expositions de groupes
Couverture du catalogue de l’exposition Gérard Schneider (16 avr.–24 mai 1970), Galleria civica d’Arte moderna, Turin, Italie
Affiche de l’exposition Gérard Schneider : œuvres choisies 1920-1969 (23 jan.–22 févr. 1970), Salle des expositions municipales, Vitry-sur-Seine, France
Affiche de l’exposition Schneider (5–27 mai 1972), Galerie Protée, Toulouse, France
Couverture du catalogue des expositions Schneider, galeries Beaubourg et Verbeke (mars 1975), Paris, France
Bibliographie (sélection)
Articles de Gérard Schneider
« Pour et contre l’Art Abstrait », Arts, 10 décembre 1948
« Développement logique et continu du figuratif au nonfiguratif », Les Beaux-Arts, 6 mars 1953
« Sens de l’art moderne », Zodiaque, janvier 1954
« Écrits d’artistes », Cimaise, décembre 1958
« Terre des Peintres », Parler, n° 8-9, 1959
« Considerazioni del pittore Schneider sulla propria arte », L’Eco di Locarno, 1er avril 1965
« Le premier lyrique de l’abstraction », numéro spécial de XXe siècle dédié à Kandinsky, 1er décembre 1966
« Pratique de la couleur, libre improvisation », Skira annuel, 1976
« Kandinsky l’esprit de la peinture pure », Arts, 5 février 1982
Illustrations
Robert Ganzo, Langage, douze lithographies en couleurs de Gérard Schneider, Paris, Galerie Lydia Conti, 1948
Eugenio Montale, Poèmes, huit dessins et une lithographie de Gérard Schneider, Milan, All’Insegna Del Pesce d’Oro, 1964
Gérard Schneider, Mots au vol, poèmes, préface d’Eugène Ionesco, dix reproductions de dessins de Gérard Schneider, Paris, Éditions Saint-Germain-des Prés, 1974
Gérard Schneider, Extraits critiques, courts poèmes, neuf sérigraphies interchangeables, Locarno, Galerie Flaviana, 1978
Monographies
Marcel Pobé, Schneider, Paris, Georges Fall, coll. Le Musée de Poche, 1959
Michel Ragon, Schneider, Amriswill, Bodensee Verlag, 1961
Marcel Brion, R. V. Gindertael, Schneider, Venise, Alfieri, 1967
Jean Orizet, Schneider Peintures, Paris, La différence / l’autre musée, 1984
Gérard Xuriguera, Schneider, Gandia, Cimal. 6, 1985.
Michel Ragon, Schneider, Angers, Expresssions contemporaines, 1998
Catalogues d’expositions
Roger van Gindertael, Schneider, œuvres récentes, cat. expo. (nov. 1961), Paris, Galerie Arditti, 1961
Marcel Brion, Giuseppe Marchiori, Schneider, cat. expo. (févr. 1961), Milan, Galerie Lorenzelli, 1961
Karl-Heinz Hering (dir.), Gérard Schneider, cat. expo. (20 mars–23 avr. 1962), Düsseldorf, Kunstverein Düsseldorf, 1962
Marcel Brion (prés.), Gérard Schneider, cat. expo. (juin 1962), Bruxelles, Palais des beaux-arts de Bruxelles, 1962
Marco Valsecchi (préf.), Schneider, cat. expo., Bergame, Galerie Lorenzelli (nov. 1965), Milan, Galerie Lorenzelli, 1965
Giorgio Kaisserlian, Gérard Schneider, pitture, cat. expo. (oct. 1968), Milan, Galerie San Fedele, 1968
Eugene Ionesco, Luigi Mallé, Giuseppe Marchiori, Gérard Schneider, cat. expo. (16 avr.–24 mai 1970), Turin, Galleria civica d’Arte moderna, 1970
Georges Boudaille (préf.), Schneider, cat. expo., Paris, galeries Beaubourg et Verbeke (mars 1975), Paris, Galerie Beaubourg, 1975
Gérard Xuriguera, Gérard Schneider, una aventura patetica e inspirada, cat. expo. (30 sept.-26 oct. 1978), Gandia, Galerie Lucas, 1978
Pierre von Allmen (dir.), Jean-Marie Dunoyer, Schneider, cat. expo. (26 févr.–17 avr. 1983), Neuchâtel, Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, 1983
Michel Faucher, Schneider, cat. expo. (18 juin–12 sept. 1983), Dunkerque, Musée d’Art contemporain de Dunkerque, 1983
Giuseppe Marchiori (préf.), Gérard Schneider, cat. expo. (avr.–mai 1986), Livourne, Galerie Peccolo, 1986
Gérard Schneider, Gérard Xuriguera, Michel Ragon, Eugène Ionesco, Omaggio a: Gerard Schneider, cat. expo., Milan, Galerie Lorenzelli (nov.–déc. 1986), Milan, Lorenzelli Arte, 1986
Pierre von Allmen (av.-pr.), Georges Boudaille (préf.), Schneider, Les années cinquante, cat. expo. (7 juill.–28 oct. 1990), Thielle- Neuchâtel, Musée Pierre von Allmen, 1990
Michel Ragon, Pierre von Allmen, Schneider, cat. expo. (17 mai–15 juill. 1990), Zürich, Galerie Proarta, 1990
Éric Fitoussi, Gérard Xuriguera, Schneider, cat. expo. (28 sept.–15 nov. 1990), Paris, Galerie Prazan-Fitoussi, 1990
Daniel Chabrissoux, Loïs Frederick, Gérard Schneider : œuvres de 1916 à 1986, cat. expo., Angers et divers lieux (1991-1993), Angers, Expressions contemporaines, 1991
Patrick-Gilles Persin, L’Envolée lyrique Paris 1945-1956, cat. expo., Paris, Musée du Luxembourg (26 avr.–6 août 2006), Milan, Skira, 2006
Nicolas Morales, Schneider, Los años 50, cat. expo., Bilbao, Fundación BBK (25 jan.–17 avr. 2006), Bilbao, Fundación Bilbao Bizkaia Kutxa Fundazioa, 2006
Éric de Chassey (dir.), Éveline Notter (dir.), Justine Moeckli et al., Les sujets de l’abstraction. Peinture non-figurative de la seconde École de Paris, 1946-1962. 101 Chefs- d’œuvre de la Fondation Gandur pour l’Art, cat. expo., Genève, Musée Rath (6 mai–14 août 2011) / Montpellier, Musée Favre (3 déc. 2011–25 mars 2012), Milan, 5 continents, 2011
Patrick-Gilles Persin, Sofia Komarova, Gérard Schneider (1896- 1986) : l’abstraction lyrique comme ascèse, cat. expo., Genève, Galerie Artvera’s (23 nov. 2012–22 mai 2013), Genève, Galerie Artvera’s, 2012
Claudio Cerritelli (préf.), Gérard Schneider, abstrait lyrique, cat. expo. (15 nov. 2012–19 jan. 2013), Milan, Lorenzelli Arte, 2012
Claudio Cerritelli, Schneider, cat. expo. (jan.–mars 2013), Bologne, Galleria Spazia, 2013
Xavier Douroux (dir.), Hartung et les peintres lyriques, cat. expo., (11 déc. 2016–17 avr. 2017), Landerneau, Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture, 2016
Christian Briend, Nathalie Ernoult, Le Geste et la Matière – Une abstraction « autre » – Paris, 1945-1965, cat. expo., Le François, Martinique, Fondation Clément (22 jan.–16 avr. 2017), Paris / Le François, Centre Pompidou, Paris / Fondation Clément, Le François, Martinique / Somogy éditions d’Art, 2017
Patrick-Gilles Persin, Dominique Gagneux, Gérard Schneider 1945-1955, de l’abstraction au lyrisme, cat. expo. (sept.–oct. 2017), Paris, Galerie Diane Polignac & Chazournes, 2017
Christian Demare (préf.), Gérard Schneider, On paper, 1944-1959, cat. expo. (19 mars–30 mai 2020), Bruxelles, Galerie Alienor Prouvost, 2020
Gérard Schneider, Lyrisme(s), cat. expo. (17 oct.–30 nov. 2022), Paris, Galerie Diane Polignac, 2022
Articles de presse
Charles Estienne, « Peintures abstraites », Terre des Hommes n°23, 2 mars 1946, 1946, n. p.
Charles Estienne, L’art abstrait au XXe siècle, Cahier des amis de l’art : Pour et contre l’art abstrait, n°11, 1947, p. 23-36
Pierre Descargues, « Gérard Schneider », Arts, 9 juin 1950, p. 5
Léon Degand, « Les expositions : Lanskoy, Hartung, Schneider », Art d’aujourd’hui, série 2, n°5, avr.–mai 1951, p. 28
Franck Elgar, Léon Degand, Michel Tapié, « Tendances actuelles de peinture française », XXe siècle – Nouveaux destins de l’art, n°1, juin 1951, Paris, Gualtieri di San Lazzaro (dir.), 1951, p. 45-58
Itsuji Yoshikawa, « Gérard Schneider », Bokubi, n°37, sept. 1954, Kyoto, Shiryu Morita, 1954, p. 2-10
Roger van Gindertael, « Une rétrospective Gérard Schneider… », Les Beaux-Arts, n°980, 1er juin 1962, p. 1, 5
Simone Frigerio, « Schneider », Quadrum – Revue internationale d’art moderne, n°15, 1963, p. 35-46
Georges Boudaille, « Où en est l’art abstrait? », interview de Gérard Schneider, Les Lettres françaises, mai 1965
Georges Boudaille, Marcel Brion, Jean- Robert Delahaut, Simone Frigerio, Eugène Ionesco, Jean-Jacques Lévêque, Michel Ragon, « Schneider », Terre d’Europe, extrait du n° 53, septembre 1977
Jean-Robert Arnaud, « Gérard Schneider, mon ami », Cimaise, n°183 (oct. 1986), 1986, p. 33-36
COLLECTIONS (sélection)
Allemagne / Germany
Cologne, Musée Ludwig
Krefeld, Kaiser Wilhelm Museum
Ludwigshafen, Wilhelm-Hack-Museum
Belgique / Belgium
Bruxelles, Musée Modern Museum
Verviers, Musée de Verviers
Brésil / Brazil
Rio de Janeiro, Museu de Arta Moderna do Rio de Janeiro
Canada
Québec, Musée national des beaux-arts du Québec
Corée du Sud / South Korea
Séoul, Fine Art museum
États-Unis / USA
Buffalo, NY, Albright-Knox Art Gallery
Colorado Springs, CO, Colorado Springs Fine Arts Center
Los Angeles, CA, University of California
Minneapolis, MNn, Walker Art Center
New Haven, CT, Yale University Art Gallery
New York, NY, Museum of Modern Art (MoMA)
Phoenix, AZ, Phoenix Museum
Princeton, MA, Princeton University
Saint-Louis, MO, Washington University
Washington D.C., The Phillips Collection
Worchester, MA, Worchester Museum
Espagne / Spain
Vilafamés, Museu d’art contemporani Vicente Aguilera
Cerni
France
Alès, Musée Pierre-André Benoit
Antibes, Musée Picasso
Dunkerque, LAAC
Grenoble, Musée de Grenoble
Nantes, Musée d’Arts
Paris, Centre National des Arts Plastiques
Paris, Frac Île-de-France
Paris, Musée d’Art Moderne de Paris
Paris, Musée national d’Art Moderne – Centre Pompidou
Indonésie / Indonesia
Jakarta, Museum
Italie / Italy
Dronero, Museo Civico Luigi Mallé
Lissone, Museo d’arte contemporanea
Rome, Galleria d’Arte Moderna
Turin, Galleria civica d’Arte Moderna
Japon / Japan
Kamakura, Museum of State
Norvège / Norway
Oslo, Sonja Henie and Niels Onstad Foundation
Suisse / Switzerland
Genève, Fondation Gandur pour l’Art
Neuchâtel, Musée d’Art et d’Histoire
Zurich, Kunsthaus
Portrait de Gérard Schneider, Les Audigers, Boutigny-sur-Essonne, France, 1976
Photographie : Droits réservés © Droits réservés / Archives Gérard Schneider.
GÉRARD SCHNEIDER
ESPACES COLORÉS
Œuvres 1970-1978
Exposition du 21 novembre au 21 décembre 2024
Galerie Diane de Polignac
2 bis, rue de Gribeauval, Paris
www.dianedepolignac.com
Traduction : Lucy Johnston
Conception graphique : Galerie Diane de Polignac
© Galerie Diane de Polignac, Paris, 2024
Les textes sont la propriété des auteurs
© ADAGP, Paris 2024 pour les œuvres de Gérard Schneider
Droits réservés
Catalogue raisonné de Gérard Schneider :
https://www.gerardschneider-catalogueraisonne.com/fr/