MARIE RAYMOND
Le royaume invisible
Abstraction-Figures-Astres

Exposition : 9 mars – 22 avril 2023

L’abstraction, envers et contre tout
Lucia Pesapane, Historienne de l’art et commissaire d’exposition

S’agissant de la carrière des artistes femmes du XXe siècle, un préjugé répandu voudrait que les œuvres produites après un certain âge soient considérées comme « tardives », comme s’il existait un « avant » plus digne de considération et un « après » secondaire du fait de la maturité. Bien qu’elles se renouvellent et conservent leur vigueur, les œuvres de Marie Raymond datant des années soixante aux années quatre-vingt, ont souffert d’une double invisibilité : la première est due à l’émergence de tendances nouvelles au sein de l’art contemporain de ces années là ; la seconde est issue d’une lecture patriarcale de l’histoire de l’art qui, jusqu’à une période récente, accordait une place mineure aux artistes femmes et prêtait une attention moindre encore à la « seconde partie » de leur carrière.

En 1964 lorsque Marie Raymond amorce une nouvelle série de peintures abstraites, elle a 56 ans et va continuer de peindre, d’écrire et de fréquenter le monde de l’art durant une vingtaine d’années. Bien qu’elle ait conscience de ce que les tendances artistiques évoluent vers une forme conceptuelle et un engagement politique, elle reste fidèle à l’abstraction qui devient pour elle un soutien spirituel et un chemin conduisant à l’infinité du cosmos. Le caractère cyclique de la vie nécessite de tourner son regard vers le ciel se font urgents en 1962 avec la mort soudaine de son fils Yves Klein à l’âge de 34 ans, puis la naissance de son petit-fils, Yves AMU Klein, quelques mois plus tard. L’abstraction lui permet de s’éloigner de la réalité pour l’amener vers une harmonie supérieure. « Ce qui nous parle dans un tableau ce n’est pas l’anecdote qu’il nous raconte, mais ce jeu insaisissable de la vie, éphémère et réelle, toujours autre, toujours nouveau, éternel en soi. »1 Comme d’autres grandes artistes avant elle, Hilma af Klint ou Emma Kunz par exemple, ses toiles sont une représentation visuelle d’idées et de recherches spirituelles complexes.

Peut-être est-ce précisément à cause de la marginalité dans laquelle elle peint désormais, après des décennies d’expositions et de succès, que Marie Raymond s’autorise une liberté totale pour composer des toiles nouvelles. Cet élan créateur renouvelé qui ne suit ni tendances ni règles est une caractéristique commune à plusieurs carrières de femmes artistes qui, conscientes d’être moins exposées, osent davantage. Dès lors les formats augmentent, obligeant l’artiste à peindre directement par terre (à l’instar de son fils et des peintres américains, ses contemporains qui étalaient la peinture “all over” sur la toile). On perçoit des visages sur les vibrants fonds abstraits comme dans Astre personnages (1969) ou des figures humaines élémentaires prises dans le magma cosmique comme dans Enfermés dans les formes (1976). L’histoire de Marie Raymond permet d’imaginer que la femme assise par terre dans un rectangle est l’artiste qui tente d’apercevoir son fils représenté dans un cercle bleu. Ces tableaux expriment souvent une dualité ou une réciprocité symétrique : entre haut et bas, intérieur et extérieur, terrestre et spirituel, masculin et féminin, conformément aux principes de la théosophie que l’artiste connaît bien.

Dans les derniers tableaux, apparaissent des personnages plus ébauchés, des figures totémiques (La Rêveuse, 1984) qui rappellent, entre autres, les robustes et joyeuses « Nanas » de Niki de Saint Phalle ou les mystérieuses femmes-géantes issues de l’univers onirique de Leonora Carrington.

Marie Raymond dans son atelier rue d’Assas, Paris, vers 1970. Archives Yves Klein, Paris

Marie Raymond en kimono de retour du Japon, vers 1954. Archives Yves Klein, Paris

Le Royaume invisible
La période intitulée Abstraction-Figures-Astres (1964-1989) est marquée par le besoin qu’a l’artiste de trouver une représentation de l’inconscient, de manière que le regard intérieur puisse s’exprimer dans les structures du visible. Cet intérêt pour le transcendant, l’ésotérique et l’occulte que sa soeur Rose lui a transmis dès l’enfance, a été ravivé à l’âge adulte par sa rencontre avec divers personnages du monde artistique. En effet, à son arrivée à Paris, elle partage l’atelier de Piet Mondrian dont la peinture abstraite est nourrie des enseignements de la théosophie – de plus, son fils Yves fut membre de la fraternité de la Rose-Croix de 1948 à 1953 et dans son art on ressent une dimension ésotérique. À l’occasion des « lundis de Marie » que l’artiste organise dans son appartement-atelier entre 1946 et 1954, où se retrouvent une foule de galeristes, de collectionneurs et d’artistes tels que Dufrêne, Hains, Villeglé, Arman, César, Tinguely et probablement Eva Aeppli et Niki de Saint Phalle, toutes deux férues d’astrologie et de tarots.

Cette passion pour la lecture des astres est perceptible dans la manière dont les points et les lignes envahissent de façon quasi inconsciente les tableaux de Marie Raymond. Dans plusieurs toiles, il est difficile de savoir si elles représentent l’aube ou le crépuscule, instant du demi-sommeil qui précède les rêves. Cet instant qui s’étend au-delà des confins rationnels, devient pour elle une source d’inspiration, comme il l’avait déjà été pour les surréalistes. En 1961 Max Ernst crée les « Cryptographies », écritures secrètes qui « n’ont pas de mystère pour celui qui possède des yeux pour voir et des signes pour interpréter », référence évidente à la pataphysique et à l’écriture automatique surréaliste. La Naissance des étoiles, oeuvre de Raymond de 1969, rappelle ce procédé et vibre en suggérant l’apparition d’astres toujours nouveaux.
En 1921 déjà, Max Ernst avait défini le ciel étoilé comme la « pierre de touche pour une vision aiguë ». Dans ses notes sur la peinture, Léonard de Vinci exhortait le peintre à puiser son inspiration dans l’observation du ciel pour « composer des paysages ou des monstres, des démons et autres choses fantastiques qui te feront honneur. » Les oeuvres intitulées Effet cosmique (1969 et 1979) sont structurées par superposition et compénétration, les coups de pinceau encadrent des planètes, des nébuleuses ou des figures, le rythme ascendant de la composition semble vouloir déborder de la toile. Plusieurs signes graphiques sont probablement des souvenirs d’un Japon visité avec son mari et son fils dans les années cinquante, et d’une culture particulièrement appréciée comme en témoignent les photographies de l’artiste en kimono et l’investissement d’Yves Klein dans la discipline du judo qui l’amène à obtenir le prestigieux grade de 4e dan.

Dans cette dernière série d’œuvres de l’artiste, de même que le regard oscille continuellement entre microcosme et macrocosme, le biographique (les rêves, les rencontres d’une vie, le décès de proches, l’âge qui avance) et le culturel (l’apprentissage et l’intérêt pour les planètes) s’entrelacent pour se fondre harmonieusement.

Yves Klein en judoka, 14, rue Campagne-Première,
Paris, vers 1959. Photographie Martha Rocher © Succession Yves Klein c/o ADAGP Paris

Marie Raymond dans son atelier rue d’Assas, Paris, vers 1970. Archives Yves Klein, Paris

Le Mythe de l’Éternel
Le MYTHE DE L’ÉTERNEL hante l’Humanité.
Le vide c’est le lien à l’immatériel
La quête de l’ABSOLU.
Tour à tour, le Temps, l’Espace
Représentent les moyens d’investigation de l’INFINI,
Qui scande la marche spirituelle de l’Humanité.
Ces éponges teintées de bleu
ayant pris forme humaine et enchâssées dans l’Or,
La Terre magnifiée jusqu’à sa quintessence par l’Or pur
Et de laquelle jaillit l’ombre de l’Homme,
C’est la dernière œuvre de Yves KLEIN.
Le symbole de son œuvre et de sa Vie.
Si l’on se rapporte aux primitifs italiens,
Une aube des temps,
On retrouve le symbole.
Du fond d’or du tableau jaillit l’histoire du
Christianisme qui a valu vingt siècles.
VINGT SIÈCLES, VINGT ANS.
Vingt ans ne sont-ils point le temps de la maturité
D’un Homme ?
Combien de fois vingt siècles, vingt ans d’histoire
De l’Humanité qui appelle l’épanouissement de l’ÊTRE
L’œuvre de Yves KLEIN justifie de l’élan des profondeurs,
D’où jaillit et auquel retourne
Comme le fil des jours
De l’Ombre à la lumière
L’Ëtre que le Temps déverse et recrée
TOUR A TOUR.
Marie Raymond

Poème de Marie Raymond, tapuscrit sans date, années 1980
Archives Yves Klein, Paris

Œuvres exposées

Jeux d’espace, 1966
Acrylique sur toile
33 x 41 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond Jeux d’Espace 1966 » au dos

Sans titre, c.1975
Gouache, encre et fusain sur papier marouflé sur toile
50 x 65 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé « M. Raymond » au dos

Jeu d’espace, 1969
Acrylique sur toile
55,5 x 46 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond 1969 Jeu d’Espace » au dos

Vision d’astres, 1969
Acrylique sur toile
46 x 33 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond 1969 Vision d’astres » au dos

Astre éclairé, 1969
Acrylique sur toile
33 x 41 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond ASTRE ECLAIRÉ 1969 » au dos

Astre personnages, 1969
Acrylique sur toile
61 x 38 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond ASTRE – PERSONNAGES 1969 » au dos

NOCTURNE, 1969
Huile sur toile
46 x 55 cm
Signé « M. Raymond » en bas vers la gauche
Signé, titré et daté « M. Raymond – NOCTURNE – 1969 » au dos

Effet nocturne, 1969
Acrylique sur toile
38 x 55 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond EFFET NOCTURNE 1969 » au dos

Effet cosmique, 1979
Acrylique sur toile
46 x 55 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond EFFET COSMIQUE 1979 » au dos

Effet cosmique, 1969
Acrylique sur toile
46 x 65 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond EFFET COSMIQUE 1969 » au dos

Naissance des étoiles, 1969
Huile sur papier marouflé sur toile
81 x 130 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond NAISSANCE DES ETOILES 1969 » au dos

Astres, 1969
Acrylique sur toile
55 x 38 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond ASTRES 1969 » au dos

La Rêveuse, 1984
Acrylique sur toile
61 x 50 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Titré, signé et daté « La rêveuse – M. Raymond été 84 » au dos sur le châssis

Enfermés dans les formes, 1976
Acrylique sur toile
92 x 73 cm
Signé, daté et titré « M. Raymond 1976 Enfermés dans les formes » au dos

Un monde dans l’espace, 1969
Huile sur toile
96,5 x 162 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond UN MONDE DANS L’ESPACE 1969 » au dos

Marie Raymond, « Créer pour voir »
Publié dans Témoignages pour l’art abstrait, Boulogne, Art d’Aujourd’hui, 1952, p. 241-242

« La vie qui se glisse dans les choses et la lumière nous la rend sensible. Dans la lumière naissent les images qui sont les miroirs de l’être intime et mettent devant nos yeux, à portée de nos sens, une fiction qui contient les détails et le tout, l’intérieur et l’extérieur, les désirs et les réalités, dont se composent les pensées, les idées (la poussée de vitalité qui a pris forme dans le rêve) la puissance qui crée les formes spirituelles dont se nourrit le devenir constant.
Je jette un regard dans ce monde de rêve, la terre s’efface, l’horizon s’efface, les êtres seul demeurent, empourprés des rayons que les longs jours passés leur jettent au visage, tels les mondes, les individus de leur poids écrasent et percent l’espace et se meuvent d’azur et d’air environnés. Tout y semble jouer au ralenti afin de ne pas briser cette atmosphère si légère… qu’elle paraît ne pas pouvoir supporter le poids des corps. Les formes sont en suspens, et dans le temps qui se lasse, et par ses formes cueille les clairs et vibrants rayons du soir, l’âme des paysages se mêle à notre âme, et contient à la fois l’angoisse et la douceur. »

Marie Raymond, Manuscrit sur l’art
« Aussi vaste que paraisse le mouvement de l’humanité et de ce qui l’entoure, chaque détail peut dire son histoire, chaque erreur confirme la vérité. »

Rêveries cosmiques
Dans les rêveries cosmiques de la Terre – Le monde est corps humain souffle humain – voix humaine – G. Bachelard
Durant le jour aussi invisibles et présents se déplacent les astres et leur course est liée à la trame impalpable que pourtant l’on pressent – M.R
Des ailes de la nuit naissent les images des jours – M.R

Notes et réflexions de Marie Raymond sur Gaston Bachelard, manuscrit sans date. Archives Yves Klein, Paris

Astres bleus, 1969
Huile sur toile
47 x 61 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond ASTRES BLEUS 1969 » au dos

Astres figures, 1969
Acrylique sur toile
61 x 50 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond ASTRES FIGURES 1969 » au dos

Nuit, 1969
Collage sur papier marouflé sur toile
194 x 139 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, titré et daté « M. Raymond 1969 NUIT » au dos

Espace et Astres, 1981
Acrylique sur toile
54,5 x 65,5 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond 1981 Espace et astres » au dos

Effet cosmique, 1979
Acrylique sur toile
65 x 54 cm
Signé, titré et daté « M. Raymond EFFET COSMIQUE 1979 » au dos

Grande lumière, 1981
Acrylique sur toile
73,5 x 73,5 cm
Signé « M. Raymond » en bas à droite
Signé, daté et titré « M. Raymond 1981 Grande Lumière » au dos

Ce que je voudrais être

Je voudrais être un rayon,
un rayon qui réchauffe,
un simple rayon
qui pénètre curieux, lumineux,
remarqué et aussi souhaité.
Si on me demandait ce que je voudrais être,
inconnu et présent, insaisissable, serein et joyeux,
un rayon qui vient à la rencontre. Du lointain au point juste.
J’aurais franchi l’Espace.
Il me serait facile de fureter,
de découvrir, de caresser, d’être vu.
Jamais saisi, jamais souillé, je serais pur et pourtant je saurais.
Je saurais qu’on m’aime, j’aimerais.
Ce serait bon d’être un rayon. Venu du Soleil même,
mais un rayon tout rond.
Par le même chemin je reviendrais là-haut,
puis, descendrais encore, inlassablement.
La Terre tournerait, bien sûr.
Alors, je chercherais, là-bas, au-delà de l’ombre.
Je sourirais toujours.
Portée par l’air, sondant le Temps,
je pourrais tout connaître.
Et mon identité, pareille à tant d’autres,
serait ici ou là, solitaire et multiple,
à tous les autres uni
et cependant unique
Si j’étais un rayon !
Marie Raymond

Vers le devenir
Publié dans Kroniek van Kunst een Kultuur, 1948

Il a besoin de tant de millions d’êtres, de tant de paires d’yeux, de tant de cœurs, le monde, pour scruter dans ses plus infimes secrets cet élan de vie qui le pousse à agir. Il écoute, il regarde, il vibre, il crée. Il lui faut ajuster, combiner, trier dans le chaos les choses qui s’accordent, les grains qui vont germer. Il lui faut, au monde, se sentir vibrer, être conscient, construire en unité ce qui est dispersé et disparate, pour soulever ce poids de la matière qui l’attire au sol. Il lui faut s’appuyer sur ces « riens » qui sauront maintenir son équilibre. Tel il roule dans l’univers, supporté par l’atmosphère éthérée qui l’environne. C’est un rien, un creux, un trou, cet espace vibrant, soutien de notre Terre. Ce « rien », c’est un poids qui équilibre notre poids terrestre ; il est donc assez fort. L’espace, le vide apparent entre les choses, entre les atomes, la trame de l’infini.

Créer, c’est ajouter un poids au poids du monde ; c’est le rendre plus lourd. Ainsi le monde s’est alourdi de ses recherches, de ses progrès, de ses découvertes, de ses peuples. Lourd de son passé en déséquilibre, il manque d’air en quelque sorte, pour soutenir le poids de ses richesses. C’est ainsi qu’on le voit tenté de s’approprier l’espace par la science.

Un arbre devient grand à la fois par ses racines et par sa ramure, et son espace aérien, plus grand, plus vaste que son espace à terre, élargi, ouvert, maintient son équilibre.

Depuis des millénaires, à notre sol avaient suffi l’appel de l’au-delà, l’évasion par l’esprit, l’effort de planer par la pensée. Serait-ce un moindre effort que de forcer la science à chercher ce soutien ? Serait-ce en vue d’une compensation qu’il lui faudrait amoindrir la hauteur de sa pensée au bénéfice de la vanité de pouvoir en fait planer ? Serait-ce un vain amour de la vie qui me pousse à penser que cet effort vers la matière, cette concentration de pensée vers les choses terrestres, ne sont qu’un agrandissement des racines pour un devenir élargi ?

Je me contenterai de préciser la foi qui me soutient dans cette certitude. Ainsi se trouverait peut-être justifié ce mouvement de l’art de notre temps, stigmate des pensées à exprimer des riens, à créer des espaces dans lesquels notre être intérieur soit à même de trouver le repos, le soutien, qui assureront sa respiration, son support éthéré.

Marie Raymond

Marie Raymond, vers 1982. Archives Yves Klein, Paris

Biographies

Marie Raymond (1908-1989)

LES ANNÉES DE FORMATION DE MARIE RAYMOND
Marie Raymond naît le 4 mai 1908 à La Colle-sur-Loup dans le Midi dans une famille bourgeoise provençale. Son père est pharmacien et son grand-père est négociant en fleurs à parfum. Marie Raymond fait ses études dans le pensionnat Blanche de Castille à Nice. Dès son adolescence, elle pratique le yoga, ce qui est encore rare en Europe à cette époque. Cet intérêt peu commun pour le yoga et l’occultisme lui vient de sa sœur ainée Rose et de son époux médecin.

Marie Raymond découvre sa vocation pour la peinture en visitant l’atelier d’Alexandre Stoppler, un peintre installé à Cagnes-sur-Mer. Il forme la jeune artiste en la faisant peindre sur le motif. Ses souvenirs d’effluves, de couleurs et de lumières du sud de la France seront déterminants dans la peinture de Marie Raymond. Elle écrit à ce sujet : « De ma petite enfance, ce sont les jeux dans les montagnes de roses coupées qui restent dans mon souvenir, que mon grand-père achetait dans tout le pays. » Le sud de la France attire les artistes et ils sont nombreux à venir peindre à Cagnes-sur-Mer. C’est ainsi que Marie Raymond rencontre le peintre Fred Klein qu’elle épouse en 1926. Elle a tout juste dix-huit ans.

Deux ans plus tard, Fred et Marie ont un fils : Yves Klein. Marie Raymond a très tôt le sentiment que son fils sera célèbre, elle témoigne : « J’ai eu à cette même période déjà conscience et désir d’avoir un jour un fils qui serait célèbre. Très nettement aussi, j’ai toujours gardé en mémoire une phrase d’un Opéra, entendu à Nice. Il s’agissait d’Antar, je crois bien, une phrase m’est restée en mémoire à laquelle j’ai  vibré très fort : “Et l’on peut d’un coup d’aile atteindre le Soleil”, chantée bien sûr. Et quand je considère la vie, l’élan d’Yves, je ne puis m’empêcher d’y trouver comme une prescience du destin qui en somme s’est réalisé par la vie de Yves Klein dans sa fulgurante évolution. »

LA VIE DE MARIE RAYMOND ENTRE PARIS ET LE SUD DE LA FRANCE
La famille Klein fait régulièrement des allers-retours entre le sud et Paris, entre le désir de vivre dans le monde de l’art et la réalité économique. À Montparnasse, c’est la vie de bohème, auprès de leurs amis, les artistes Jacques Villon, Frantisek Kupka et surtout Piet Mondrian avec lequel Marie Raymond partage son atelier. Elle raconte : « C’était comme une famille dont les nombreux frères d’un même bord se retrouvaient et s’amusaient dans des conversations sans fin. Je me souviens encore avoir causé avec Mondrian, au Dancing de La Coupole. Je n’avais pas vingt ans, il en avait soixante, mais il était si content de danser. » Entre le sud de la France et la Hollande, un autre peintre influence Marie Raymond : Van Gogh, dont elle voit Le Jardinier pour la première fois, en gravure en couleurs chez Jacques Villon.

De retour à Nice en 1932, Marie et Fred se rapprochent de Nicolas de Staël et de sa première femme Jeannine Teslar (née Guillou). Marie Raymond prend des cours à l’École des Arts décoratifs de Nice où elle fait la connaissance du sculpteur Émile Gilioli. Elle obtient la commande d’une fresque destinée au pavillon des Alpes-Maritimes lors de l’exposition internationale de 1937.

Marie Raymond dans son atelier rue d’Assas, Paris, 1965
Archives Yves Klein, Paris

Marie Raymond dans son atelier rue d’Assas, Paris, 1965
Archives Yves Klein, Paris

En 1938, Fred Klein expose à Amsterdam et la famille en profite pour visiter la Hollande. Au début de la guerre, la famille s’installe à Cagnes-sur-Mer où Marie Raymond commence à peindre des Paysages imaginaires (1941-1944), inspirés par ses promenades dans l’arrière-pays ; c’est à ce moment-là qu’elle rencontre Jean Arp et Alberto Magnelli.

À la fin de la guerre, Marie Raymond sort de sa période post-surréaliste et choisit définitivement l’abstraction : « Peu à peu, on s’intériorise, on travaille. Je ressens à nouveau le besoin d’exprimer, mais quoi ? Le soleil brille encore ! Mais rien de tangible. Comment recomposer la vie ? C’est ainsi que se fait le premier pas vers la peinture abstraite. » Elle se fait une place sur la scène artistique parisienne alors essentiellement masculine. Jusqu’en 1954, Marie Raymond ouvre son appartementatelier tous les lundis, créant ainsi les « Lundis de Marie Raymond » où se croisent
les galeristes Colette Allendy, Iris Clert, les artistes Pierre Soulages, Raymond Hains, François Dufrêne, Jacques de la Villeglé, César, Eugène Ionesco, Jean Tinguely, Hans Hartung, Nina Kandinsky, les critiques Charles Estienne, Pierre Restany, et Georges Boudaille. Pierre Soulages raconte : « Nous venions surtout le soir pour prendre le café. Nous étions liés, Colette et moi et aussi notre ami Hartung qui aimait beaucoup la peinture de Marie. » Marie Raymond est également critique d’art. Elle publie de nombreux articles, notamment pour la revue hollandaise Kunst en Kultuur dont elle est la correspondante à Paris de 1939 à 1958.

LA RECONNAISS ANCE POUR LA PEINTRE MARIE RAYMOND
En 1945, Marie Raymond participe à sa première grande exposition au Salon des Surindépendants. Son travail est accroché aux côtés de ceux de Hans Hartung, Jean Dewasne, Jean Deyrolle et Gérard Schneider. L’année suivante, Marie Raymond participe à l’exposition La Jeune Peinture abstraite à la Galerie Denise René. La même année, elle expose avec Serge Poliakoff et Ernest Engel-Pak au Centre de recherches d’art abstrait, rue Cujas à Paris, puis au premier Salon des Réalités Nouvelles. En 1947, elle participe à deux expositions chez Denise René et au 2ème Salon des Réalités Nouvelles. En 1949, elle obtient, avec Youla Chapoval, le Prix Kandinsky et présente à la Galerie de Beaune Les gouaches de Marie Raymond. L’artiste participe également à la première Biennale de São Paulo au Brésil.

En 1951, Marie Raymond présente ses oeuvres avec Jean Arp, César Domela, Alberto Magnelli, Serge Poliakoff et d’autres à l’exposition itinérante Klar Form – 20 artistes de l’École de Paris organisée par Denise René. Cette exposition voyage à Copenhague, Helsinki, Stockholm, Oslo et Liège. En 1952, Marie Raymond expose au Salon de Mai. Elle interviewe Matisse pour la revue japonaise Mizue. En 1953, les Klein exposent pour trois jours à l’Institut franco-japonais de Tokyo et au Musée d’Art Bridgestone de Tokyo. Marie Raymond a droit à une exposition personnelle au Musée d’Art moderne de Kamakura.

Yves Klein, Fred Klein et Marie Raymond, rue Joseph Laurenti, La Colle-sur-Loup, France, années 1930. Archives Yves Klein, Paris

« Lundi de Marie Raymond », rue d’Assas, Paris, France, octobre 1954. De gauche à droite : Rose Raymond, Marie Raymond, deux anonymes et Fred Klein. Archives Yves Klein, Paris

Fred et Marie participent en 1955 à une exposition itinérante du Groupe Der Kreis (le Cercle) en Autriche et en Allemagne. Marie Raymond expose ensuite au Musée d’Art moderne de Rio de Janeiro et au Musée des beaux-arts de Lausanne. En 1957, se tient au Stedelijk Museum à Amsterdam une exposition rétrospective d’envergure : Marie Raymond. En 1960, elle participe au Prix Marzotto et obtint un prix pour la France en compagnie du peintre Pierre Dmitrienko.

L’abstraction de la peintre Marie Raymond est alors lyrique et lumineuse. « Pour ceux qui n’ont pas saisi la démarche de l’Abstrait, je vais tenter de donner quelques aperçus de ma méthode de travail. Après avoir préparé toiles et couleurs, je sortais me pénétrer de la lumière du jour, marcher, courir même un peu au jardin du Luxembourg proche de mon habitation, de manière à éloigner le geste matériel. En rentrant des années durant, je me concentrai en lisant quelques pages de l’Évolution Créatrice de Bergson, si imagée, si poétique. Ceci comme point d’appui : un certain rythme intérieur atteint, j’abordai la toile. Une harmonie s’étant révélée, c’était alors la mise en accord, et rythme de cet état intérieur atteint au-delà des réalités et intérieurement vécu, un certain au-delà du tangible, un accord avec “l’immatériel“ en somme que Yves a mis en lumière, plus tard. »

Viennent ensuite les années difficiles de Marie Raymond. Le couple Klein se sépare en 1958 et divorce en 1961. L’année suivante, Yves Klein épouse Rotraut Uecker, et meurt la même année d’une crise cardiaque à l’âge de trente-quatre ans seulement. Marie Raymond raconte : « Yves avait préparé un tableau d’or et avait encore à part un bouquet de roses artificielles, prenant le bouquet dans ses mains, il le posa sur le tableau et me posa la question : “À quoi cela te fait-il penser ?” (…) Ces tableaux, il les appela “tombes”. Serait-ce prémonition ? Car il était en parfaite santé et en pleine activité : c’était au printemps, sa femme attendait son enfant. Qui aurait pu prévoir que quelques mois plus tard, il serait emporté si brusquement, en pleine force de l’âge, en pleine réalisation de son œuvre. » Le père de Marie Raymond décède égalementd’une crise cardiaque en 1963. La peinture de Marie Raymond s’en trouvera définitivement changée. L’artiste retrouve l’inspiration dans sa passion pour l’ésotérisme et le cosmos. À partir de 1964, elle peint une série d’œuvres qu’elle appelle Abstraction-Figures-Astres. Marie Raymond expose à la Galerie Cavalero à Cannes, à la Fondation Maeght à Saint Paul-de-Vence et à la Galerie aux Bateliers à Bruxelles. En 1966, Daniel Templon ouvre sa première galerie, la Galerie Cimaise Bonaparte, avec une exposition de Marie Raymond. En 1972, une grande exposition lui est consacrée, ainsi qu’à son fils Yves Klein, au château-musée de Cagnes-sur-Mer. En 1988, la Pascal de Sarthe Gallery à San Francisco dédie une exposition personnelle à Marie Raymond. Par trois fois, l’artiste présente des œuvres au Centre Pompidou à Paris : en 1977 pendant l’exposition Paris – New York, en 1981 pendant l’exposition Paris – Paris, Créations en France 1937 – 1957, et en 1988 pendant l’exposition Les années 50. Marie Raymond décède l’année suivante en 1989.

Marie Raymond, La Colle-sur-Loup, France, 1977. Photographie André Villers. Archives Yves Klein, Paris / © ADAGP, Paris, 2023

Marie Raymond, La Colle-sur-Loup, France, 1977. Photographie André Villers. Archives Yves Klein, Paris / © ADAGP, Paris, 2023

COLLECTIONS (SÉLECTION)
Musée des arts, Nantes
Musée national d’Art moderne – Centre Pompidou, Paris
Château-Musée Grimaldi, Cagnes-sur-Mer
Stedelijk Museum, Amsterdam
Bridgestone Museum of Art, Tokyo

EXPOSITIONS (SÉLECTION)
12e Salon des Indépendants, Paris, 1945
Galerie Denise René, Paris, 1946, 1947, 1948, 1949, 1953, 1975, 1988
Marie Raymond, Engel Pak, Poliakoff, Centre de Recherches d’Art Abstrait, Paris, 1946
Salon des Réalités Nouvelles, Paris, 1946, 1947, 1948, 1958, 1962, 1968
Prise de terres, Peintres et sculpteur de l’objectivité, Galerie Breteau, Paris, 1948
Galerie Colette Allendy, Paris, 1949, 1950, 1956
Galerie de Beaune, Paris, 1949, 1950, 1951
Salon de Mai, Paris, 1952, 1961
Marie Raymond Fred Klein, Bridgestone Gallery, Tokyo, 1953
Marie Raymond, Musée d’Art Moderne, Kamakura, 1953
Marie Raymond Garbell Hillaireau Lyrisme de la couleur, Galerie Art Vivant, Paris, 1953
Marie Raymond, Galerie du Théâtre de Poche, Bruxelles, 1954
Du futurisme à l’art abstrait, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, 1955
Marie Raymond, Stedelijk Museum, Amsterdam, 1957
II Micro-salon di Iris Clert di Iris Clert di Parigi in esclusività per l’Italia, Galerie Apollinaire, Milan, 1957
Galerie Iris Clert, Paris, 1957, 1958
Galerie La Tartaruga, Rome, 1957
Galerie Europe, Bruxelles, 1959
Marie Raymond, Galerie Cavaléro, Cannes, 1963
Galerie Cimaise Bonaparte, Paris, 1966
Marie Raymond peintures – Dessins, Galerie aux Bateliers, Bruxelles, 1966
Marie Raymond Yves Klein, Château Musée, Cagnes-sur-Mer, 1972
1ère Biennale française de la tapisserie en hommage à Jean Lurçat, Palais de l’Europe, Menton, 1975
IIème Biennale Française de la Tapisserie en hommage à Le Corbusier, Palais de Juan-les-Pins, Antibes, 1977
Centre Georges-Pompidou, Paris, 1977, 1981, 1988
Charles Estienne et l’art à Paris 1945-1966, Centre National des Arts Plastiques, Paris, 1984
La part des femmes dans l’art contemporain, Vitry-sur-Seine, 1984
Aspects de l’art en France de 1950 à 1980, Musée Ingres, Montauban, 1985
Hommage à Iris Clert, Acropolis, Nice, 1986
L’Art en Europe – Les années décisives 1945-1953, Musée d’Art moderne, Saint-Étienne, 1987
Abstraction expressions – confrontations 1950-1970, Galerie Bernard Davignon, Paris, 1988
Aspects de l’Art abstrait des années 1950, exposition collective itinérante : Foyer de l’Opéra, Lille ; Vieille église Saint-Vincent, Bordeaux ; Auditorium Maurice Ravel, Lyon ; Chapelle Saint-Louis, Rouen ; Hôtel-Dieu Saint Jacques, Toulouse ; Musée Hébert, Grenoble ; Palais de la Bourse, Nantes ; Casino Municipal, Royat ; Mairie de Nancy, 1988-1989
Pascal de Sarthe Gallery, San Francisco, 1988, 1991
Marie Raymond, Rétrospective 1937-1987, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, Nice, 1993
L’École de Paris – 1945-1964, Musée national d’histoire et d’art, Luxembourg, 1998
Marie Raymond – Yves Klein, Musée des beaux-arts, Angers, 2004
Marie Raymond – Yves Klein, Musée des beaux-arts, Carcassonne, 2006
Marie Raymond – Yves Klein, Museum Ludwig, Coblence, 2006
Marie Raymond – Yves Klein, LAAC Dunkerque, Dunkerque, 2007
Marie Raymond – Yves Klein Herencias, Circulo de bellas arte, Madrid, 2010
Marie Raymond – Vers la Lumière, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2019
Marie Raymond, Le Royaume invisible, Abstraction-Figures-Astres, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2023

BIBLIOGRAPHIE (SÉLECTION)
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Marie Raymond Rétrospective 1937-1987, Nice, MAMAC, 1993
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Robert Fleck, Marie Raymond / Yves Klein, Coblence, Kerber Verlag, Bielefeld / Ludwig Museum, 2006
Marie Raymond – Yves Klein Herencias, Madrid, Círculo de bellas arte, 2009
Marie Raymond – Vers la lumière, Paris, Galerie Diane de Polignac, 2019
Lucia Pesapane, Marie Raymond, Le Royaume invisible, Abstraction-Figures-Astres, Paris, Galerie Diane de Polignac, 2023

Marie Raymond, La Colle-sur-Loup, France, 1977. Photographie André Villers. Archives Yves Klein, Paris / © ADAGP, Paris, 2023

Marie Raymond, La Colle-sur-Loup, France, 1965. Archives Yves Klein, Paris

Les œuvres de Marie Raymond présentées lors de cette exposition et reproduites dans ce catalogue proviennent de la collection Yves AMU Klein.

La Galerie Diane de Polignac remercie tout particulièrement Monsieur Yves AMU Klein d’avoir rendu possible ce très beau projet d’exposition et de publication. La Galerie Diane de Polignac remercie également Monsieur François Roulin des Archives Yves Klein pour sa collaboration et son aide précieuse.

Marie Raymond
Le Royaume invisible
Abstraction – Figures – Astres
Exposition du 9 mars au 22 avril 2023

Galerie Diane de Polignac
2 bis, rue de Gribeauval, Paris
www.dianedepolignac.com

Traduction : Lucy Johnston
Conception graphique : Galerie Diane de Polignac

ISBN : 978-2-9584349-2-2
© Galerie Diane de Polignac, Paris, mars 2023
Les textes sont la propriété des auteurs

© ADAGP, Paris 2023 pour les oeuvres de Marie Raymond
Droits réservés

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