Roswitha DOERIG (1929-2017)
Sortir du cadre
Roswitha Doerig est une artiste peintre suisse. Formée par Franz Kline, puis à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, son oeuvre se construit sur l’expressivité de la couleur et du geste et à travers l’art monumental. Roswitha Doerig est une artiste fondamentalement attachée à la peinture comme médium souverain.
La formation artistique de Roswitha Doerig est remarquable en deux points : par sa longévité et par son aspect international. En effet, Roswitha est étudiante de 1947 à 1964. Elle intègre la Heatherley Art School de Londres, l’École des beaux-arts de Genève, l’université de Columbia à New York et enfin l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris : soit dix-sept ans d’études dans quatre pays différents.
Au sein de ce long parcours, trois figures en particulier sont à nommer : son oncle le peintre d’art sacré Ferdinand Gehr (1896 – 1996) dont elle fréquente un temps l’atelier en Suisse, le peintre Franz Kline (1910-1962) qui est son professeur à Columbia à New York, et Raymond Legueult (1898-1971) son professeur de peinture aux beaux-arts de Paris. Avec ces maîtres, trois axes de l’art de Roswitha se dessinent : l’art sacré, le geste et la couleur.
La quatrième caractéristique du travail de Roswitha Doerig, l’art monumental, lui vient sans doute de son parcours personnel. Roswitha est une femme née en 1929 dans le canton d’Appenzell en Suisse où le droit de vote des femmes n’est accordé qu’en 1990. Roswitha Doerig doit redoubler d’effort pour s’imposer en tant que femme artiste : elle a très tôt la volonté de « sortir du cadre ». C’est pourquoi elle choisit des projets monumentaux particulièrement ambitieux.
Roswitha Doerig se fait remarquer dès 1968 avec l’obtention du concours pour la réalisation des vitraux de l’église Saint-Paul à Nanterre. Roswitha choisit l’abstraction pour représenter le divin. En effet, ce projet se déroule dans le contexte des évènements de Mai 1968. Le climat de contestation des valeurs traditionnelles encourage l’artiste à utiliser l’abstraction, offrant ainsi une grande liberté de lecture aux spectateurs. Roswitha Doerig crée une oeuvre « en composition avec l’autre ». Le vitrail de la chapelle est intitulé Dieu. Un cercle rouge en constitue le centre. Cette représentation d’une grande modernité lui est inspirée par son oncle le peintre religieux Ferdinand Gehr. Comme lui, elle fait appel au symbolisme des formes et des couleurs. Le cercle est la forme idéale pour évoquer Dieu : c’est une figure géométrique parfaite, sans début ni fin. La couleur rouge évoque le sang qui donne la vie, mais aussi celui qui a été versé sur la croix. Elle évoque également le feu qui est une métaphore traditionnelle du divin.
Roswitha Doerig s’inscrit ainsi parfaitement dans cette vague de créations de vitraux qui commence dans les années 1960. En effet, de nombreux ouvrages ont été détruits pendant les deux guerres mondiales et les artistes contemporains sont donc sollicités à ce sujet. Il faut par exemple citer Marc Chagall, Jacques Villon, Pierre Soulages, Martial Raysse, Alfred Manessier, Joseph Sima, Vieira da Silva et Claude Viallat. C’est l’âge d’or de la dalle de verre qui devient le véhicule privilégié de l’art contemporain pour entrer dans des lieux saints, qu’ils soient anciens ou modernes.
Roswitha Doerig, 1993
Photo : Olgalucia Jordan
Dans le contexte de Mai 1968, on retrouve une volonté chez les artistes de créer un art accessible à tous, en dehors des réseaux traditionnels de diffusion. L’art envahit les rues et le gigantisme tant apprécié par Roswitha Doerig est un parfait outil de communication. Roswitha est très proche du couple d’artistes Christo, qu’elle avait rencontré en 1962. C’est ainsi qu’en 1985, elle participe à l’emballage du Pont Neuf à Paris. Elle s’en retrouve confortée dans sa volonté de « sortir du cadre ». Cela se traduit par la réalisation de bâches monumentales : Le Printemps (180m2) et Les Coquelicots (120m2). Ces deux oeuvres sont installées successivement en 1986 et 1987 dans les rues de Paris, à la vue des passants. Ce médium est très apprécié par les artistes de l’époque. On peut rapprocher ces oeuvres de Roswitha Doerig avec les bâches créées en 1968 par l’artiste Simon Hantaï (1922-2008). Ce dernier résume la problématique de l’art pour tous : « Le problème était : comment vaincre le privilège du talent, de l’art, etc. ? Comment banaliser l’exceptionnel ? Comment devenir exceptionnellement banal ? »
Le lieu d’exposition est remis en question, mais également le lieu de création. Depuis les années 1950, les artistes créent en public. Il faut citer Georges Mathieu (1921-2012) qui fait de la réalisation de ses toiles de véritables happenings. Roswitha Doerig s’inscrit dans cette mouvance et se plaît à peindre en dehors de l’atelier, à la vue de tous. Elle affirme : « L’art a à voir avec les gens, c’est de la communication. » L’action de peindre devient alors un lien social avec le spectateur. Le processus créatif est dévoilé et démystifié. « Nous sommes tous des créateurs, ce n’est pas un privilège réservé à quelques personnes » pense l’artiste. Roswitha Doerig veut désinhiber le grand public face à l’art, rendre accessible à tous la pratique de la peinture en dehors de tout apprentissage académique.
Le contexte socioculturel et économique des années 1960, ainsi que le développement de nouvelles peintures (acrylique, émaillée, aérosol…) permettent la naissance de l’art urbain. Cette nouvelle forme d’art se détache des dogmes classiques et envahit l’espace public. Des fresques monumentales apparaissent sur les murs, parfois comme initiative personnelle et illégale, parfois comme commande institutionnelle. L’auteur Daniel Boulogne publie à ce sujet Le Livre du mur peint – Art et Techniques en 1984.
Roswitha Doerig s’intègre parfaitement dans ce contexte. En effet, en 1970, l’artiste crée une mosaïque pour le foyer des jeunes travailleurs à Laval (France). En 1989, Roswitha Doerig reçoit la commande d’une peinture murale de 25m2 pour la façade d’une usine en Eure-et-Loir. L’artiste alors tout à fait à l’aise avec le format monumental, se confronte à de nouvelles particularités techniques. Elle doit s’adapter à la matière du mur, à son accessibilité, sa surface et à son exposition à la lumière. Il faut alors mettre en place des techniques spécifiques, comme l’échafaudage, la préparation du mur, le choix des peintures… L’artiste doit ici concevoir son oeuvre directement à l’extérieur, à la verticale et sur son support définitif. Le mur est l’oeuvre, le lieu de création et le lieu d’exposition.
Roswitha Doerig et la peinture abstraite, 1990
La seconde moitié du XXe siècle est l’époque de l’art action. En dehors des circuits classiques de diffusion, l’art action se définit par le mouvement du corps de l’artiste, par l’importance de la matière et par la participation du spectateur. L’un des mouvements fondateurs de l’art action est le Gutaï. Ce mouvement japonais s’impose dans le monde par son caractère performatif et l’importance donnée aux matériaux utilisés.
Préoccupée par l’importance donnée à la matière, Roswitha utilise elle aussi la peinture pour elle-même. L’artiste explique : « Je suis, bien sûr, ravie lorsque mon œuvre procure une émotion, mais je ne peins pas dans ce but-là. Je peins pour peindre, de même qu’il ne s’agit pas pour moi de véhiculer une idée politique ou morale. La recherche spirituelle en est exempte également, bien que ma démarche artistique visant la perfection puisse y tendre de manière inconsciente. Ma peinture n’a donc aucun but en soi. Tout ce qui compte pour moi est de faire un beau tableau. La peinture actuelle est conceptuelle, porteuse d’un message destiné à choquer ou éveiller le monde, et le marché de l’art encourage cette conceptualité. Ce n’est pas mon cas. J’ai trop de respect pour la peinture pour m’en servir de cette manière. »
À partir des années 1990, Roswitha Doerig concentre son attention sur le geste. Elle y retrouve les enseignements du peintre américain Franz Kline. La palette de Roswitha Doerig se restreint peu à peu. Elle utilise le noir qui contraste avec le fond de la toile, peint en blanc ou laissé brut. Elle adopte l’adage « Less is more ». Cette période de l’œuvre de Roswitha Doerig n’est pas sans rappeler les grandes toiles noires et blanches de son professeur Franz Kline. Ce dernier aurait projeté un de ses croquis pour l’agrandir et aurait été convaincu par l’autonomie de chaque trait démesuré. Il serait ainsi passé à des toiles de grands formats et à cette peinture monumentale en « échafaudages » noirs si caractéristique.
Comme les expressionnistes abstraits, Roswitha Doerig peint sur une toile posée à même le sol. L’artiste n’est plus devant son tableau, mais dans son tableau. Pendant la création, l’œuvre n’a pas d’orientation préconçue. Le geste est posé dans toutes les directions, créant une désorientation, un déséquilibre. Le choix du grand format qu’elle apprécie tant lui permet une grande expression physique. La création picturale devient une danse entre spontanéité et contrôle. Roswitha Doerig disait à propos de sa peinture gestuelle : « Ce qui semble avoir été peint facilement est en fait beaucoup de travail. »
Roswitha Doerig est bien une artiste de son temps. Nourrie des courants de la seconde moitié du XXe siècle, l’artiste peintre cristallise les préoccupations de son époque. En parallèle de la photo, de la vidéo et autres supports visuels Roswitha Doerig fait partie de ces artistes qui répondent à la question : comment continuer à peindre à l’aube du XXIe siècle ?
Roswitha Doerig dans son atelier, Appenzell, Suisse
Photo : Droits réservés – Reserved rights
Sans titre, 2014
Gouache sur papier
17 x 18 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite
Sans titre, 2014
Gouache sur papier
17 x 18 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite
Sans titre, 2014
Gouache sur papier
17 x 18 cm
Signé « R. Doerig » en bas au centre
Sans titre, 2014
Gouache sur papier
29,5 x 39,5 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite
Sans titre, 2015
Gouache sur papier
19 x 46 cm
Signé « R. Doerig » en bas à gauche
Sans titre, 2015
Gouache sur carton
25,5 x 53 cm
Sans titre, 2016
Gouache sur carton
22 x 55 cm
Sans titre, 2013
Acrylique sur toile
50 x 40 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite
Sans titre, 2013
Acrylique sur toile
50 x 40 cm
Signé « R. Doerig » en bas à gauche
Sans titre, 2012
Acrylique sur toile
50 x 50 cm
Sans titre, 2014
Acrylique sur toile
50 x 50 cm
Signé et daté « R. Doerig 2011 » au dos
Sans titre, 2001
Acrylique sur toile
61 x 50 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite – Signé et daté « R. Doerig 2012 » au dos
Sans titre, 2012
Acrylique sur toile
61 x 50 cm
Trio (Ocker / Rot / Schwarz), 2015
Acrylique sur toile
130 x 89 cm
Signé et daté « R. Doerig 2015 » au dos
Écriture jaune, 1992
Acrylique sur toile
110 x 220 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite
Sans titre, 2014
Acrylique sur toile
89 x 145 cm
Gestes Blancs-Noirs, 2006
Acrylique sur toile
81 x 130 cm
Signé « R. Doerig » en bas à droite – Signé et daté « R. Doerig 06 » au dos
Gestes Blancs-Noirs II, 2008
Acrylique sur toile
81 x 130 cm
Sans titre, 2015
Acrylique sur toile
100 x 81 cm
Sans titre, 2012
Acrylique sur toile
54 x 64,5 cm
LES ANNÉES DE FORMATION DE L’ARTISTE ROSWITHA DOERIG
Roswitha Doerig naît le 25 août 1929 à Appenzell (Suisse) dans une famille de 8 enfants. À 18 ans, en 1947, elle fait son premier séjour à l’étranger et intègre un pensionnat en Angleterre dans les Midlands, afin d’apprendre l’anglais. Puis, Roswitha Doerig suit une formation à l’Académie des beaux-arts de Londres, la Heatherley Art School où le peintre américain Franz Kline avait étudié 10 ans auparavant, entre 1937 et 1938. Franz Kline et Roswitha Doerig y auront le même professeur de peinture : IIain Macnab. La Heatherley Art School a été fondée en 1845 et dès 1848, elle est la première école d’art anglaise à admettre les femmes. Roswitha rentre ensuite en Suisse où elle bénéficie de quelques cours de peinture prodigués par son oncle Ferdinand Gehr (1896-1996). Ce dernier est considéré comme le peintre d’art sacré du XXe siècle le plus important de Suisse. Ses leçons seront déterminantes pour l’œuvre de Roswitha Doerig. En effet, sa formation auprès de son oncle explique la présence de motifs sacrés récurrents dans son travail figuratif. Le motif de l’ange notamment a une importance toute particulière pour Roswitha. Ferdinand Gehr encourage également la jeune artiste dans l’utilisation de la couleur et dans l’approche moderne des sujets picturaux religieux, notamment en mêlant iconographie sacrée et art abstrait.
Afin de s’assurer un revenu, Roswitha Doerig suit une formation de Nurse – Montessori à l’école Sainte Agnès de Fribourg puis travaille dans une crèche à Genève. Elle en profite pour suivre des cours du soir à l’École des beaux-arts de Genève en 1953. En 1954, Roswitha Doerig travaille pour la famille Busch, propriétaire de la société Budweiser Bier, à Saint-Louis (MO) aux États-Unis. Profitant de sa présence en Amérique, Roswitha Doerig intègre l’université de Columbia à New York. Elle y retrouve Franz Kline, en tant que professeur. Roswitha découvre ainsi le courant de l’Expressionisme abstrait américain. La prédilection de Franz Kline pour la large brosse noire aura une influence très importante sur la peinture abstraite de l’artiste Roswitha Doerig. Elle s’initie également aux décors de théâtre, son oncle Ferdinand Gehr lui ayant déjà donné le goût de la peinture monumentale.
L’INSTALLATION À PARIS DE ROSWITHA DOERIG
En 1957, Roswitha rentre en Europe et s’installe de façon définitive à Paris. De 1957 à 1964, elle étudie à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Elle assiste aux cours de peinture du professeur Legeult et au cours de fresque du professeur Aujame ; elle apprend la lithographie avec le professeur Jaudon et la peinture sur verre avec le professeur Chevallier. Son intégration au sein de cette institution est difficile pour l’artiste Roswitha Doerig. Elle raconte : « Les étudiants, et même les aspirants aux Grand Prix de Rome, ne connaissaient pas encore Paul Klee. Venant à l’atelier le matin, je trouvais mes tableaux repeints avec des écriteaux à côté : “Ici, on ne peint pas avec des couleurs sauvages” ». Un académisme sévère est donc encore de rigueur : le dessin prévaut encore sur la couleur. Roswitha Doerig se plie à cet enseignement et intègre les canons classiques. Elle est cependant encouragée dans son intérêt pour la couleur par son professeur Raymond Legueult. Ce dernier est l’une des figures les plus importantes du groupe des Peintres de la réalité poétique. Il remet à Roswitha le 1er prix des « Travaux de Vacances » des beaux-arts.
En 1959, Roswitha Doerig obtient le 1er prix d’Art Sacré remis par la Galerie St Séverin à Paris. Son travail est montré au grand public américain la même année lors d’une émission télévisée de la CBS (Columbia Broadcasting System). L’artiste produit alors une peinture figurative colorée, concentrée sur le portrait, la nature morte et le paysage. En décembre 1962, Roswitha Doerig bénéficie de sa première exposition personnelle à l’hôtel Hecht d’Appenzell. Toutes les oeuvres présentées sont vendues ce qui permet à l’artiste de poursuivre ses études.
Vitrail pour l’église Saint-Paul, Nanterre,
1968 (détails)
ROSWITHA DOERIG ET L’ART MONUMENTAL
En 1964, Roswitha Doerig crée sa première oeuvre monumentale : une fresque intitulée Entre Ciel et Terre pour la maison du Docteur Kellerberger à Appenzell. Cette œuvre mesure presque 9m de haut et est constituée de 5 panneaux. Elle représente un paysage. La composition se caractérise par des formes simples et une palette claire presque monochrome. Il n’y a pas de volonté d’imitation mais une volonté d’expression. L’œuvre est accrochée au mur dans un escalier. Elle se dévoile ainsi au fur et à mesure de l’ascension. Roswitha est inspirée par la peinture de son oncle, mais aussi par les paysages d’Appenzell : « Tout est coloré, à commencer par les murs des fermes » disait-elle. En 1965, Roswitha épouse l’architecte Serge Lemeslif. Ensemble, ils ont une fille : Maidönneli.
En 1968, Roswitha Doerig remporte le concours pour la conception des vitraux de l’église Saint-Paul à Nanterre, conçue par l’architecte Auzenat. Ce sera sa première œuvre abstraite. Elle rassemble ainsi les grands thèmes de sa création artistique : l’art sacré, la couleur et le monumental. Le vitrail principal de l’église Saint-Paul mesure 14m de haut. Un second vitrail, plus petit, est situé dans la chapelle annexe. Ces vitraux sont fabriqués grâce à des dalles de verres : technique moderne mise au point en 1927. Cette technique se répand grâce aux architectures religieuses
en béton armé construites dans les années 1950-1960. Les blocs de verre, teints grâce à des oxydes métalliques, sont martelés et présentent ainsi des différences d’épaisseur qui permettent des jeux de lumière. L’armature est en béton et non plus en plomb. Roswitha Doerig conçoit ces vitraux dans le contexte très particulier des évènements de Mai 1968. Le climat de contestation des valeurs traditionnelles encourage l’artiste à utiliser l’abstraction, offrant ainsi une grande liberté de lecture aux spectateurs. Roswitha Doerig crée une oeuvre « en composition avec l’autre ».
Le vitrail de la chapelle est intitulé Dieu. Un cercle rouge en constitue le centre. Roswitha Doerig a ainsi recourt à l’abstraction pour la représentation du divin. Ce processus lui est inspiré par son oncle le peintre religieux Ferdinand Gehr. Comme lui, elle fait appel au symbolisme des formes et des couleurs. Ce cercle est la forme idéale pour évoquer Dieu : c’est une figure géométrique parfaite, sans début ni fin. La couleur rouge évoque le sang qui donne la vie, mais aussi celui qui a été versé sur la croix. Elle évoque également le feu qui est une métaphore traditionnelle du divin.
En 1970, Roswitha Doerig crée une mosaïque pour le foyer des jeunes travailleurs à Laval (France), dans la continuité de son travail sur la couleur et le monumental. Les expositions s’enchaînent pendant les années 1970 : l’exposition collective Les 100 de l’école Alsacienne à la Galerie Katia Granoff à Paris en 1974, puis quatre expositions personnelles : au Château d’Appenzell en 1975, à la Galerie Bleiche d’Appenzell en 1976, à Batschuns (Autriche) en 1978 et à la Galerie Fassler Blauhaus d’Appenzell la même année. Roswitha Doerig crée également de nombreuses tapisseries.
Le travail de Roswitha Doerig sur le vitrail se poursuit dans les années 1980 avec les vitraux réalisés pour l’église Saint-Maurice à Morat, près de Fribourg en Suisse en 1983, le vitrail créé pour le restaurant Le Pré Catelan à Paris en 1984 et enfin le vitrail pour le restaurant Le Minotaure à Paris en 1984. Au cours de cette décennie, l’artiste bénéficie également d’expositions personnelles : au Château d’Appenzell en 1980, au CROAIF (Conseil Régional de l’Ordre des architectes d’Île-de-France) à Paris en 1985 et Roswitha Doerig, Peintures à l’huile, aquarelle, portraits à la Galerie Villa Bianchi à Uster (Suisse) en 1987.
Le Printemps, 1986
Bâche peinte – 180m2
ROSWITHA DOERIG ET CHRISTO
En 1985, Roswitha Doerig commence à travailler aux côtés du couple d’artistes Christo qu’elle avait rencontré en 1962. Elle participe ainsi à l’emballage du Pont Neuf à Paris. Cette expérience la conforte dans son intérêt pour le monumental, dans sa volonté de « sortir du cadre ».
Ainsi l’année suivante, l’artiste peint une bâche de 180 m2 intitulée Le Printemps. Elle déploie cette œuvre rue de la Harpe à Paris. La composition est d’abord travaillée sur une petite toile, puis retranscrite à grande échelle sur la bâche. Les dimensions de son œuvre obligent l’artiste à fabriquer des pinceaux sur mesure grâce à des balais.
Cela rappelle les rideaux de scène créés par l’artiste Olivier Debré grâce à des balais également, dans les mêmes années. C’est à partir de ce moment-là que l’artiste Roswitha Doerig abandonne la peinture figurative. Le geste expressif prend toute sa place, dans la filiation de l’apprentissage de Roswitha chez les expressionnistes abstraits.
Roswitha Doerig renouvelle l’expérience en 1987 avec une bâche de 120m2 intitulée Les Coquelicots. Cette œuvre est accrochée sur la façade du Cluny Palace, boulevard Saint-Germain à Paris. L’œuvre reste en place 2 mois, le temps de la restauration de la façade. Roswitha Doerig propose ainsi deux œuvres monumentales à un très large public. Elle exprime une volonté de faire sortir l’art dans la rue, ce qui est une préoccupation tout à fait centrale à cette époque. L’artiste veut aussi créer des images comprises par tous, éviter à tout prix l’indifférence et garder cette communication si précieuse avec le spectateur. Roswitha dit à ce sujet : « [L’art], c’est faire quelque chose de manière très personnelle et pouvoir le transmettre. L’art a à voir avec les gens, c’est de la communication.» Comme Christo, Roswitha Doerig veut donner un nouveau statut à l’œuvre et à l’artiste en sortant des circuits officiels de diffusion de l’art.
En 1989, Roswitha Doerig reçoit la commande d’une peinture murale de 25m2 pour la façade d’une usine en Eure-et-Loir. Cette oeuvre est incluse la même année dans l’exposition L’art sur les murs, imaginée par l’auteur Daniel Boulogne. Ce dernier avait publié Le Livre du mur peint – Art et Techniques en 1984. Roswitha Doerig, alors tout à fait à l’aise avec le format monumental, se confronte à de nouvelles particularités techniques. Elle doit s’adapter à la matière du mur, à son accessibilité, sa surface et à son exposition à la lumière. Il faut alors mettre en place des techniques spécifiques, comme l’échafaudage, la préparation du mur, le choix des peintures… L’artiste doit ici concevoir son œuvre directement à l’extérieur, à la verticale et sur son support définitif. Le mur est l’œuvre, le lieu de création et le lieu d’exposition.
ROSWITHA DOERIG : UNE ARTISTE ENGAGÉE
Les années 1990 s’ouvrent avec une exposition personnelle pour l’artiste : Roswitha Doerig Paris Neue Bilder im Fresko à la Neue Staatsgalerie à Stuttgart. En 1992, Roswitha Doerig s’installe dans l’ancien atelier de Man Ray dans le quartier de Saint Germain des Prés. « Au début, j’étais paralysée » raconte-elle.
Les coquelicots, 1987, Bâche peinte de 120m2, Paris
Roswitha Doerig est également une artiste engagée. En 1990, elle rédige une lettre ouverte à la suite du refus du canton d’Appenzell d’accorder le droit de vote aux femmes. En effet, en Suisse, des premiers cantons accordent le droit de vote aux femmes à partir de 1959. Ce mouvement se généralise dans tout le pays jusqu’en 1971, où seul le canton d’Appenzell refuse encore le droit de vote aux femmes. En 1990 seulement, le Tribunal fédéral juge cette pratique anticonstitutionnelle et impose le droit de vote des femmes au canton d’Appenzell. Roswitha Doerig dénonce également la très faible présence des femmes dans le monde de l’art.
En 1996, Roswitha Doerig remporte le Prix de la culture du canton d’Appenzell rhodes-intérieures. Elle est la première femme à remporter ce prix. Cet évènement est suivi d’une rétrospective au Musée d’Appenzell et d’une exposition personnelle à la Galerie Spisertor de Saint Gall (Suisse). L’année suivante, une exposition lui est
également consacrée à l’Orangerie du Sénat à Paris. Elle y présente un ensemble de peintures bleues et noires. Le bleu est choisi pour ses caractéristiques émotives. Les brosses contrastent avec un fond blanc. L’artiste joue également sur des effets de matières.
Puis, à la période bleue succède la période rouge. Roswitha intègre cette couleur dans son travail grâce au collage : des morceaux de papier et de carton sont insérés dans la peinture. Cela peut rappeler les collages de Robert Rauschenberg que Roswitha a sans doute observé à New York. Roswitha choisit le format 100 x 80 cm pour ces œuvres. Les éléments collés sur la surface remettent en cause l’espace bidimensionnel de la toile. Cette série se caractérise par une palette limitée de noir, de blanc, de brun et de rouge.
ROSWITHA DOERIG & LA PEINTURE GESTUELLE
Pour Roswitha Doerig, l’abstraction offre à la peinture « une liberté terrible ». Sa peinture abstraite va donc s’organiser de façon presque sérielle pour appréhender ses recherches picturales : les recherches sur la couleur avec la série des Bleus et Noirs entre 1985 et 1988 ; les recherches sur la matière avec la série des Collages en 1987 et les recherches sur le geste avec la série des Gestes dans les années 2000.
C’est à partir des années 1990 que Roswitha Doerig se tourne vers la peinture gestuelle. Elle y retrouve les enseignements de Franz Kline. La palette de Roswitha Doerig se restreint peu à peu. Elle utilise le noir qui contraste avec le fond de la toile, peint en blanc ou laissé écru. Elle adopte l’adage « Less is more ». L’artiste se concentre sur son geste et non plus sur la couleur. Cette période de l’œuvre de Roswitha Doerig n’est pas sans rappeler les grandes toiles noires et blanches de son professeur Franz Kline. Ce dernier aurait projeté un de ses croquis pour l’agrandir et aurait été convaincu par l’autonomie de chaque trait démesuré. Il serait ainsi passé à des toiles de grands formats et à cette peinture monumentale en « échafaudages » noirs si caractéristique. Comme les expressionnistes abstraits, Roswitha Doerig peint sur une toile posée à même le sol. L’artiste n’est plus devant son tableau, mais dans son tableau. Pendant la création, l’œuvre n’a pas d’orientation préconçue. Le geste est posé dans toutes les directions, créant une désorientation, un déséquilibre. Le choix du grand format qu’elle apprécie tant, lui permet une grande expressivité physique. La création picturale devient une danse entre spontanéité et contrôle. Roswitha Doerig disait à propos de sa peinture gestuelle : « Ce qui semble avoir été peint facilement est en fait beaucoup de travail. »
En 2000, Roswitha Doerig crée Three in One : une acrylique sur toile de 32m2 pour les bureaux de la société Franke à Aarburg. Cette œuvre se compose de larges aplats de couleurs, posés sur la toile grâce à ses pinceaux-balais. Le fond est laissé blanc pour faire ressortir les couleurs qui se superposent. Cette même année, Roswitha Doerig affirme que la peinture monumentale est « einer Akrobatikübung » (un exercice acrobatique). L’action de peindre est au centre de sa réflexion. Il existe de nombreuses photos et vidéos de Roswitha en train de peindre en public ou dans la rue. L’action de peindre devient un lien social avec le spectateur. L’artiste lie ainsi la création picturale et la performance. Le processus créatif est dévoilé et démystifié. L’observation du corps de l’artiste en mouvement provoque chez le spectateur l’envie de participer, de déchiffrer le processus de création. Il s’identifie à l’artiste. Cela est très important pour Roswitha qui affirme : « Nous sommes tous des créateurs, ce n’est pas un privilège réservé à quelques personnes ». Roswitha Doerig met cela en pratique en 2004 pendant la Nuit des musées à Saint Gall. Les passants sont invités à participer à la création d’une œuvre.
L’artiste pose une toile au sol et propose ainsi au public une façon non solennelle de peindre. Roswitha Doerig veut désinhiber le grand public face à l’art, rendre accessible à tous la pratique de la peinture en dehors de tout apprentissage académique. Un journaliste écrit à propos de l’art de Roswitha : « Le spectateur fait ainsi, à sa manière et de son côté, la même chose que l’artiste. Ce chemin mène, du début à la fin, à la compréhension. » Ces préoccupations, tout à fait dans l’air du temps, sont sans doute liées à la découverte des neurones miroirs par des chercheurs à Parme dans les années 1990. Ces neurones sont activés lors de l’observation d’un geste. Ils nous
apprennent à nous mettre à la place de l’autre et à l‘imiter. Ces découvertes créent un lien fondamental entre l’empathie et la perception esthétique. Devant un tableau, le spectateur peut ressentir de l’empathie pour les personnages mais aussi, dans le cas d’un tableau abstrait, ressentir de l’empathie pour l’artiste. Le spectateur retrace en lui les touches de l’artiste qu’il peut observer.
En 2001, Roswitha Doerig est invitée à prendre la parole au World Economic Forum de Davos (Suisse) en tant que « Cultural Leader » où elle bénéficie d’une exposition au même moment. Les expositions s’enchaînent ensuite en France et en Suisse. Avec le conservateur du Musée d’Appenzell, le docteur Roland Scotti, Roswitha Doerig publie sa biographie … älter werde ich später (je vieillirai plus tard) en 2016. Roswitha Doerig décède à Paris le 27 février 2017 et est enterrée au cimetière du Montparnasse.
Le Vitrail, 1989, Fresque de 25m2, Eure-et-Loir Roswitha Doerig
Roswitha Doerig dans son atelier rue Férou, Paris, 2015
Roswitha Doerig réalisant une œuvre, Appenzell, 1995
COLLECTIONS (SÉLECTION)
Appenzell, Kunstmuseum
EXPOSITIONS (SÉLECTION)
Exposition collective (?), International House, New York 1955
Les oeuvres de Roswitha Doerig sont présentées lors d’une émission de télévision sur la chaîne C.B.S, New York, 1959
1° prix d’Art Sacré, exposition à la Galerie St Severin, Paris, 1959
Galerie J L Barrault, Paris, 1960
Exposition personnelle, Hôtel Hecht, Appenzell, 1962
Les 100 de l’école Alsacienne, exposition collective, Galerie Katia Granoff, Paris, 1974
Roswitha Doerig, exposition personnelle, Château d’Appenzell, 1975
Exposition personnelle, Galerie Bleiche, Appenzell, 1976
Exposition personnelle, Batschuns, Autriche, 1978
Exposition personnelle, Galerie Fassler Blauhaus, Appenzell, 1978
Exposition personnelle, Château d’Appenzell, 1980
Exposition personnelle, CROAIF (Conseil Régional de l’Ordre des architectes d’Ile-de-France), Paris, 1985
Roswitha Doerig, Peintures à l’huile, aquarelle, portraits, Galerie Villa Bianchi, Uster, Suisse, 1987
Exposition collective, Artothèque passionnariat, Charenton le Pont, France, 1990
Roswitha Doerig Paris Neue Bilder im Fresko, Neue Staatsgalerie, Stuttgart (Allemagne), 1991
Artistes Suisses de Paris, exposition collective, Palais des États de Bourgogne, Salle de Flore, Dijon, 1991
Exposition collective, Galerie Européenne, Hall d’Honneur de l’Université de Fribourg, Fribourg, 1994
Kunstwoche i de Gass, Appenzell Zunft, exposition collective, Hotel Löwen, Appenzell, 1995
Prix de la culture du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures. Roswitha Doerig est la première femme à remporter ce prix, 1996
Roswitha Doerig Paris Appenzell, Rétrospective, Museum Appenzell, Appenzell, 1997
À l’occasion de l’attribution du prix de la culture, Galerie Spisertor, St. Gall (Suisse), 1997
Exposition collective, Le 6ème Ateliers d’Artistes, conception de timbres, Paris, 1997
Roswitha Doerig, Orangerie du Senat, Jardin du Luxembourg, Paris, 1997
Sonja Amsler Roswitha Doerig, Galerie für Gegenwartskunst, Bonstetten (Suisse), 1998
Roswitha Doerig, Surset – Art Tapisserie, Werkstätte für zeitgenössische Tapisseriekunst (Atelier d’art de tapisserie contemporaine), Frastanz-Felsenau (Autriche), 1998
Roswitha Doerig, Appenzell – Paris, Neue Arbeiten, Galerie zäune 8, Zürich, 2000
Peintures récentes, Hôtel de Ville, Garches (France), 2000
Roswitha Doerig – Johann Hautle, Zwei Appenzell Charakterköpfe (Deux personnalités d’Appenzell), Ernst Hohl & co, Zürich, 2001
Cultural Leader des WEF, exposition personnelle, World Economic Forum, Davos (Suisse), 2001
Sonja Amsler Borgemeester, Roswitha Doerig, Ursula Fehr, Galerie für Gegenwartskunst Elfi Bohrer, Bonstetten (Suisse), 2002
Les Artistes suisses, membres de l’association, exposent à la Mairie du 6e arrondissement, exposition collective, Mairie du 6e arrondissement, Paris, 2006
Kunst am Bau, Bilder von Roswitha Doerig, exposition personnelle, Lassalle-Haus Bad Schönbrunn, Edlibach (Suisse), 2009
Roland Scotti, Roswitha Doerig, … älter werde ich später, (je vieillirai plus tard), Heinrich Gebert Kulturstiftung, 2016
Roswitha Doerig neue Bilder (nouvelles oeuvres), exposition personnelle, Galerie Hodler, Thoune (Suisse), 2009
Invité 2010 – Appenzell, Pavillon Suisse Cité Internationale Universitaire, Paris, 2010
Roswitha Doerig, Ambassade de Suisse, Paris, 2011
Roswitha Doerig und Franklin Zuñiga, Galerie Tolle – Art und Weise, Appenzell, 2014
Roswitha Doerig, Fondation culturelle du canton de Thurgovie, Frauenfeld (Suisse), 2014
Roswitha Doerig Paris Appenzell, exposition personnelle, Galerie Obertor, Chur (Suisse), 2017
Roswitha Doerig, Mairie du 1er arrondissement, Paris, 2017
XIXe Biennale des Artistes du 6e arrondissement, Mairie du 6e arrondissement, Paris, 2018
Philippe Hurel, Manufacture des Tapis de Bourgogne, Paris, 2018
Exposition personnelle, Galerie Widmer, St. Gall, 2018
Exposition de l’Avent, exposition personnelle, Töpferei & Galerie zur Hofersäge, Appenzell, 2018
Roswitha Sortir du cadre, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2023
RÉALISATIONS DANS LES ESPACES PUBLICS (SÉLECTION)
Entre ciel et terre, fresque pour la maison du Docteur Kellerberger, Appenzell, 1964
Vitraux de l’église Saint-Paul de Nanterre, Nanterre, 1968-1969
Mosaïque pour le foyer des jeunes travailleurs, Laval, France, 1970
Vitraux de l’église Saint-Maurice, Morat (Suisse), 1983
Vitraux pour le restaurant Le Pré Catelan, Paris, 1984
Vitraux pour le restaurant Le Minotaure, Paris, 1984
Le Printemps, acrylique sur une bâche de 180 m2, Paris, 1985-86
Collaboration avec Christo et Jeanne-Claude pour l’emballage du Pont Neuf à Paris, 1985
Les Coquelicots, laque sur une bâche de 120 m2, Paris, 1987
Le Vitrail, peinture murale de 25 m2 sur une usine, Eure-et-Loir, 1989
Tapisserie de 18 mètres de long dans la salle des comptoirs de l’Appenzeller Kantonalbank, Appenzell, 1998
Three in One, acrylique sur toile, 800×400 cm, bureau de la société Franke, Aarburg (Suisse), 2000
Fresque rouge, noire et jaune, acrylique sur béton, 159 x1200 cm, Rehetobel (Suisse), 2007
Deux tapisseries dans l’école Hofwiese, Appenzell, 2014
Roswitha Doerig dans son atelier rue Férou, Paris, 1991
Photo : Sabine Weiss
BIBLIOGRAPHIE (SÉLECTION)
“Roswitha Doerig entwarf Kirchenfenster in Paris Nanterre” (Roswitha Doerig a conçu des vitraux d’église à Paris Nanterre), 1968
Roswitha Doerig, “Christo zerstört eine Gewohnheit” (Christo détruit une habitude), in Appenzeller Volksfreund, 1985
Olivia Phelip, “L’empire de la couleur”, dans Architectes, n°156, avril 1985
A. Patry, “Diese Bilder sind froh” (Ces oeuvres sont heureuses), in Appenzeller Volksfreund, avril 1985
Hans Jürg Etter, “Die Kunst macht die Welt bewusster” (L’art rend le monde plus conscient), in Appenzeller Volksfreund, novembre 1986
“Roswitha Dörig in Paris”, in Onder üs, 9. Jahrgang, n°30, juillet 1987
Roswitha Doerig, Discours pour l’alliance française de Saint Gall, 1990
Ingrid Burger Schukraft, “Ich kann nur das malen, was ich fühle” (Je ne peux peindre que ce que je ressens), in St. Galler Tagblatt, 1993
Walter Koller, “Frohe Engel une faszinierende Krippen” (Joyeux anges et fascinantes crèches), in Appenzeller Zeitung, 1994
Roswitha Doerig, “Christo gibt mir Mut, auch zu wagen” (Christo me donne le courage de m’aventurer aussi), in Appenzeller Volksfreund, 1995
Max Reinhard, “Moderne Kunst verständlich machen” (Rendre l’art moderne compréhensible), in Appenzeller Volksfreund, 1996
Vincent Philippe, “Une Appenzelloise à Paris”, in 24 Heures, 1997
Ursula Litmanowitsch, “Akrobatische Malerei” (Peinture acrobatique), in Thurgauer Zeitung, 2000
Roswitha Doerig, Discours au Forum économique mondial de Davos, 2001
Roswitha Doerig, Discours pour l’inauguration d’une peinture murale à Frauenfeld, 2002
Markus Schöb, “Schwarz lässt die Farbe rundherum singen” (Le noir fait chanter la couleur tout autour), in Appenzeller Zeitung, 2002
Monica Doerig, “Museumsnacht: Roswitha Doerig lud zum Malen ein” (Nuit des musées: Roswitha Doerig invitée à peindre), in Appenzeller Volksfreund, septembre 2004
René Bieri, “Roswitha Doerigs ‘Knochenarbeit’” (Le travail ‘éreintant’ de Roswitha Doerig), in Appenzeller Zeitung, février 2005
Louise Doerig, “Neues Wandbild von Roswitha Doerig” (Nouvelle fresque de Roswitha Doerig), in Appenzeller Zeitung, 2007
Aline Clément, Roswitha Doerig: Enjeux et fonction de la peinture non figurative à la fin du XXe siècle, mémoire de Master, Paris, novembre 2013
Roland Scotti, Roswitha Doerig, … älter werde ich später, (je vieillirai plus tard), Heinrich Gebert Kulturstiftung, 2016
Three in One, 2000, 800 x 400 cm, acrylique sur toile
Bureau Franke, Aarburg (AG), Suisse
Roswitha Doerig
Sortir du cadre
Exposition du 15 juin au 28 juillet 2023
Galerie Diane de Polignac
2 bis, rue de Gribeauval, Paris
www.dianedepolignac.com
Traduction : Lucy Johnston
Conception graphique : Galerie Diane de Polignac
© Galerie Diane de Polignac, Paris, mai 2023
Les textes sont la propriété des auteurs
© ADAGP, Paris 2023 pour les oeuvres de Roswitha Doerig
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