Pinceaux dans l’atelier de Sergio de Castro, Paris, 2013 – © Dominique Souse
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1955 ca.
Pinceaux dans l’atelier de Sergio de Castro, Paris, 2013 – © Dominique Souse
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1954. Photo: Jose Antonio Mendia
« Je peindrai des ateliers toute ma vie peut-être, comme d’autres ont peint des autoportraits »
Sergio de Castro, entretien avec l’historien d’art Denys Sutton, 1960
L’ATELIER DE SERGIO DE CASTRO
Lucía Méndez Soria
Sorbonne Université – CRIMIC EA 2561
« Je peindrai des ateliers toute ma vie peut-être, comme d’autres ont peint des autoportraits » 1.
Ces paroles de Sergio de Castro (1922-2012), peintre, musicien et poète franco-argentin, permettent d’interroger les multiples facettes et significations que l’espace de l’atelier a eu dans son travail : tout d’abord dans sa dimension concrète, historique, en tant que lieu de création, de conservation et de diffusion des oeuvres, mais aussi en le réintégrant dans ce contexte socio-culturel du Paris d’après-guerre ; en tant que sujet pictural autonome, se prêtant à des jeux d’emboîtements et de mises en abyme, et par là, se présentant comme un éventuel reflet ou double de l’artiste lui-même. Dans le cas particulier de Castro, l’atelier devient l’espace de l’intime, répondant à un besoin d’enracinement profond pour un artiste qui se définit comme un perpétuel exilé.
Pendant les premières années à Paris, et surtout à partir du moment où Castro affirme sa vocation de peintre en 1951, trouver un atelier devient une nécessité de plus en plus impérieuse. Dès son arrivée Castro habite à plusieurs adresses différentes : rue de Javel, boulevard Exelmans, rue Raymond Losserand (où il est photographié en 1951 par Julio Cortázar ; repr. p. 14) jusqu’en 1953, moment où s’ouvre à lui la possibilité de déménager vers l’atelier rue du Saint Gothard. Une lettre de mars 1953 à son ami le poète uruguayen Fernando Pereda témoigne de cette urgence ressentie par Castro, qui présente une vision magique, fabuleuse, de cet atelier, avant même son déménagement : « J’ai eu l’opportunité, unique en toute la France, d’obtenir un atelier sans avoir à payer la clé ; mais je me suis engagé à faire une série de réparations dans cet atelier avant de m’y installer et je n’ai pas suffisamment d’argent du tout ! C’est terrible ! […] Je suis à moitié fou et j’essaie de ne pas laisser filer cet atelier. […] Je dois réunir une certaine somme afin de pouvoir entrer dans le château-forteresseatelier des fous. Ne m’oubliez pas ! Je traverse un moment terrible […] des années s’écouleront avant que je n’aie une opportunité comme celle-ci ».2
C’est justement grâce à Pereda que Castro parvient à s’installer dans l’atelier rêvé, car le poète lui envoie la somme nécessaire pour réaliser des travaux de réhabilitation. Les ateliers du 16 et du 16 bis de la rue du Saint-Gothard étaient, à l’origine, des constructions éphémères destinées à l’Exposition Universelle de 1889 ; elles permettaient de montrer au monde les artistes français « au travail ». À la fin de l’Exposition les ateliers ont été démontés et réinstallés dans le 14e arrondissement, face aux voies ferrées et près du Parc Montsouris, créé quelques années auparavant. L’espace où Castro s’installe avait été en 1889 l’atelier de Gauguin, où il peint La famille Schuffenecker – on aperçoit la coupole de la Sainte-Anne au fond, la fenêtre et le poêle,
tels que Castro les trouve à son arrivée en 1953. Dans la même rue du Saint-Gothard, Soutine et Modigliani ont eu leurs ateliers. À l’époque où Castro y vit, il partage cette cour du 16 avec les ateliers de Brassaï ou de Claude Mercier. Dès son installation dans ce lieu chargé d’histoire, Castro fait à ses amis, l’été 1953, une description enthousiaste : « L’installation dans ma maison avance, même s’il manque encore des petits détails.C’est la folie totale : immense, 9 mètres x 6 mètres – avec un balcon de 10 mètres, étroit, qui donne sur la rue – il n’y a pas de voisins devant mais une grande étendue à travers laquelle passe le train – tout est vert. J’ai un SOLEIL incroyable et une lune qui surgit des arbres comme un gros fruit ; un silence épouvantable – on dirait que la maison est sur une île en dehors de Paris, et je suis à 10 minutes de Châtelet ! Je suis à 2 minutes à pied de Denfert. Le mur d’en face est en pierre mais je suis au premier étage et à la hauteur de la verdure qui pousse sur les côtés du train ; le train est électrique, il n’y a pas de fumée – et il ne passe pas souvent – la nuit les trains sont fantastiques, de vrais Jonas mécaniques […]. Tout ici est magique […] ».3
1 – Entretien avec Denys Sutton, enregistré à l’atelier sur bande magnétique, les 20 et 21 janvier 1960. Transcriptions conservées à l’atelier Castro, Paris.
2 -Sergio de Castro, Lettre à Fernando et Isabel Pereda, Paris, 23 mars 1953. Manuscrit conservé aux archives de l’atelier Castro, Paris (texte original en espagnol).
Sergio de Castro, Le Peintre et son modèle, 1978, Huile sur toile, 195 x 265 cm
FRAC d’Alsace, France
Castro décrit le balcon de la façade principale, tel qu’il existe aujourd’hui, comme un espace de transition qui permet à l’atelier de s’ouvrir sur les voies ferrées, sur la verdure – car à l’époque où Castro s’installe rue du Saint Gothard il y avait des jardins de la SNCF – et sur l’immensité du ciel. Le premier atelier de Castro fait partie d’un espace partagé, au début, avec d’autres familles. C’est dans cette surface relativement réduite qu’il devra préparer les cartons pour le Vitrail de la Création du Monde au Monastère des Bénédictines de Couvrechef-la-Folie (Caen), oeuvre qui fait 120 mètres carrés, réalisée entre 1956 et 1959.4
L’atelier de Sergio de Castro devient alors « le Saint-Gothard des légendaires cérémonies amicales »5, un microcosme de sociabilité grâce à la présence des amitiés du peintre. Celles-ci témoignent de cette particularité de l’univers parisien, ces échanges affectifs, sociaux, culturels où l’atelier joue un rôle fondamental. Julio Cortázar décrivait en ces termes l’atelier de Castro en 1969 : « j’irai te voir comme tant d’autres fois auparavant, quelque matin où tu m’attendras avec le vin crétois des grands taureaux de Minos, des peintures admirables et ton amitié »6.
L’atelier est en effet un lieu de passage habituel pour des écrivains et poètes, comme Julio Cortázar, Octavio Paz, Samuel Beckett – qui avait l’habitude de passer des heures en silence face à des tableaux (en particulier Le peintre et son modèle, de 1978 ; repr. p.10), Fernando Pereda, Josep Palau i Fabre, Roberto Juarroz, Alejandra Pizarnik, Pierre Lecuire, Georges Schéhadé ou Jean-Dominique Rey. Castro se lie d’amitié avec d’autres artistes : les peintres Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szénes, les sculptrices Alicia Penalba, Claude de Soria et Isabel Waldberg, ou des musiciens comme Maurice Ohana, André Boucourechliev, Henri Dutilleux ou la soprano japonaise Yumi Nara. Des critiques et historiens d’art fréquentent l’atelier, comme André Chastel, Jacques Thuillier, Antonio Bonet Correa, Denys Sutton ou John Russel, ainsi que des photographes : Henri Cartier-Bresson, Brassaï, Martine Franck, Josef Koudelka ou Dominique Souse.
L’atelier est également l’espace où s’initient des liens d’amitié : par exemple, Castro rencontre le poète Paul Celan grâce à Edith Aron, écrivaine et traductrice qui est à l’origine du personnage de « la Maga », héroïne du roman de Julio Cortázar, Rayuela 7.
C’est justement grâce à Cortázar que l’atelier et Castro lui-même glissent dans le terrain de la fiction, puisque le peintre va inspirer un des personnages du roman, Étienne, un des amis proches de Horacio Oliveira. Dans le Cuaderno de bitácora de Rayuela, Cortázar décrit Étienne d’après son ami Castro et fait allusion à l’atelier d’Étienne qu’il nomme « Sergio’s »8. En effet, l’atelier apparaît de façon explicite dans le chapitre 100 de Rayuela : « À cette heure-là, Étienne devait être en train de peindre, et cela le mettait en colère qu’on lui téléphone au moment où il travaillait, mais il fallait quand même l’appeler. Le téléphone se mit à sonner à l’autre bout du fil, dans un atelier près de la place d’Italie, à quatre kilomètres du bureau de poste rue Danton ».9
Parallèlement à ce passage vers la fiction, l’atelier devient pour Castro une préoccupation esthétique de premier ordre dans son travail pictural et poétique : il devient un outil d’observation du monde. Dans un entretien de 1960 avec le critique d’art Denys Sutton, Castro décrit en ces termes son observation des changements de la lumière au sein même de l’atelier : « À la fin de la journée quand la lumière tombe, jamais je n’allume la lumière électrique, jamais de la vie ! C’est un crime. Un grand mystère se passe à ce moment et il faut laisser les choses se baigner dans cette espèce de pluie qui tombe alors sur elles. Je regarde beaucoup mon atelier à ce moment, et je marche ; je regarde tous ces châssis tournés. Ce sont des spectateurs, et des acteurs, ils sont très exigeants ».10
3 – Sergio de Castro, Lettre à Fernando et Isabel Pereda, Paris, juillet 1953. Manuscrit conservé aux archives de l’atelier Castro, Paris (texte original en espagnol).
4 – Véronique David, « Castro et le défi du vitrail », in In Situ, nº 12, 2009
5 – Julio Cortázar, Lettre dactylographiée à Sergio de Castro, Saignon, 1969, conservée aux archives de l’atelier Castro, Paris, publiée dans Carles Álvarez et Aurora Bernárdez (coord.), Cortázar de la A a la Z: Un álbum biográfico, Barcelone, Alfaguara, 2014, p. 258 (texte original en espagnol).
6 – Ibid
7 -Edith Aron, 55 Rayuelas, Barcelone, Belacqua, 2007, p. 200.
8 -« Étienne. Il faut qu’Étienne soit un personnage fascinant. À lui les relations, les citations, les théories. Atelier d’Étienne : Sergio’s. Dans la grande discussion à propos de Morelli, Étienne sortira sans aucune répugnance toute la littérature, la connaissance livresque », Julio Cortázar, Ana María Barrenechea, Cuaderno de bitácora de Rayuela, Buenos Aires, Editorial Sudamericana, 1983, p. 183 (texte original en espagnol).
9 -Julio Cortázar, Rayuela, 1984, Madrid, Cátedra, 2011, p. 623 (texte original en espagnol).
10 -Entretien avec Denys Sutton, op. cit.
L’atelier se transforme alors en sujet à part entière et deviendra un des thèmes majeurs dans la peinture de Sergio de Castro, à tel point que, dans l’édition de 1968 de l’Encyclopaedia Universalis, Marie-José Mondzain inclut le peintre dans l’entrée « Atelier ». L’atelier est la somme de ses préoccupations, un thème qui peut engendrer des « variations infinies »11. Les ateliers provoquent des réflexions sur l’espace et la profondeur –tout comme ses paysages grecs à la même époque constituent une méditation sur la lumière, une remémoration. Castro construit dans ses Ateliers un espace qui renonce entièrement à l’illusionnisme perspectiviste pour travailler en superposant des plans, des glacis. Les objets sont réduits à leur silhouette : ils sont superposés, juxtaposés, assemblés. Castro travaille à partir de petites gouaches ou notes dont on a conservé quelques exemples. Quand il s’agit d’un grand format, comme c’était souvent le cas, il s’arrête sur certaines parties, « difficiles », pour faire des dessins et les travailler de façon individuelle12. Ce choix du thème de l’atelier répond, pour Castro, à un besoin très intime, comme il le dit à Denys Sutton : « Je me souviens qu’en arrivant à Buenos Aires pour y vivre seul –c’était le 1er juillet 1942– une des premières choses que j’ai faites est le dessin de ma chambre. […] J’ai toujours eu envie de dessiner l’endroit où je vivais. Quand j’ai peint mon premier grand atelier, c’était peut-être la même chose ». 13
Le point de départ est, tout simplement, un besoin de garder une trace des lieux qu’il a habités –sans que cela fasse pour autant des Ateliers de simples « documents » ou des reproductions fidèles de son atelier (puisque la tâche documentaire est déjà remplie par la photographie). Le poète Jean-Dominique Rey définit ces peintures comme la recherche d’une synthèse entre les objets et l’espace, de telle manière que « pinceaux, toiles, rouleaux, châssis engendrent l’espace » 14. Il emploie à juste titre le mot « abstraction », dans un sens de réduction, de quintessence de son atelier que l’on peut réinventer sans cesse, un work in progress qui met en scène « l’oeuvre se faisant et se voyant se faire ». 15
C’est ainsi que se produit le glissement vers la dimension autocritique, ou autoréflexive, de la peinture d’atelier. En effet, l’atelier permet à Castro de développer un autre sujet de prédilection : « les tableaux dans les tableaux », qui d’après le poète Claude Esteban nous parlent de « l’inaccessible » 16. Ces emboîtements d’espaces – multipliés lorsque les Ateliers sont photographiés dans l’atelier – relient Castro à la tradition picturale espagnole, un lien nourri par l’admiration profonde que Castro voue à Velázquez. Les ateliers fonctionnent alors comme des outils pour la pensée, des objets de méditation et de dialogue avec le passé : l’atelier est, comme le dit Roudaut, « le lieu générateur d’une vision » 17. Jeux de miroirs, mise en abyme et toujours la présence de l’artiste lui-même sur la toile, dans son atelier, tantôt matérialisée par l’autoportrait, tantôt évoquée à l’aide des pinceaux : « On dirait que je viens juste de partir et de les laisser là juste une demi-seconde avant, pour ne pas apparaître sur la toile. Mais je suis présent dans cette toile, je crois »18.
11 – Marie-José Mondzain-Baudinet, « ATELIER », art, Encyclopædia Universalis
12 – Entretien avec Denys Sutton, op. cit.
13 – Ibid.
14 – Jean-Dominique Rey, « L’atelier du Saint-Gothard », Sergio de Castro : Les ateliers (1958-1969), Paris, Galerie des Ambassades, 1989.
15 – Ibid.
16 – Claude Esteban, « Cosa mentale », Sergio de Castro – Les Ateliers, Valenciennes, Galerie Monique Delcourt, 1974.
17 – Jean Roudaut, « Parmi les livres de Sergio de Castro », Théodore Balmoral, nº 16/17, automne-hiver 1993, pp. 109-113. Reproduit dans Jacques Thuillier (dir.), op. cit., p. 215.
La conception de l’atelier comme « autoportrait » prend donc toute son ampleur dans l’oeuvre de Castro. Marie-Pierre Colle-Corcuera souligne le fait que l’artiste « s’identifie profondément avec son atelier. […] Il vit où il travaille. Le peintre tout entier est un atelier » 19. Ces propos soulignent un lien organique, un engagement fort du corps. La vie et l’oeuvre de Castro sont étroitement imbriquées : son atelier matérialise ce lien intime et nécessaire. Jean Roudaut dit : « La demeure de Sergio de Castro paraît une amplification de son atelier » 20, car les espaces de travail, de conservation des oeuvres et d’habitation s’entremêlent.
De son enfance nomade et des années de jeunesse passées entre Montevideo, Córdoba et Buenos Aires, Castro gardera la conscience de son propre déracinement, une identité d’exilé qu’il n’abandonnera jamais. Le fait que ce soit un exil choisi ne diminue en rien ce besoin profond d’enracinement, de trouver non seulement un lieu de travail mais un ancrage, une maison – « el hogar ». L’atelier joue ainsi un rôle fondamental dans la construction de l’identité de l’artiste ; il dit à Colle-Corcuera en 1994 : « Comme je n’ai pas de terre sous les pieds, que je n’en ai jamais eu, et que je n’en aurai pas, je suis l’exilé total. Peut-être que ma peinture est une manière de savoir qui je suis. C’est moi qui dois me faire mon identité. […] Je suis natif d’Argentine, d’origine espagnole, j’ai passé ma vie en dehors. Je ne suis rien. Mais ma peinture, elle, est quelque chose ». 21
L’atelier de Castro ne peut être compris sans le replacer dans un contexte affectif, dans ce cercle d’amis énorme et varié qui gravite autour de cet espace de travail qui, pour le peintre argentin, est à la croisée de deux conceptions qui se complètent et se superposent. D’un côté, l’atelier comme lieu de concentration, de silence, de repli sur soi-même, nécessaires au travail ; de l’autre, l’atelier comme espace social. Comme le souligne Marie-José Mondzain, au XXe siècle et à Paris, l’atelier « est un monde complet où est réalisé un travail cosmogonique, souvent décharné et presque toujours solitaire » 22. Il devient non seulement un lieu de travail pour l’artiste mais « sa maison, son royaume » 23. Roudaut parle également de l’atelier castrien comme d’un lieu nécessairement « solitaire » 24. L’atelier est toutefois un espace essentiel d’exposition, de lecture de poèmes et de sociabilité, le lieu de passage de toutes ces présences amies que nous avons évoquées. Il peut être un univers fermé, insulaire, mais c’est une île traversée par les vents. Pour Castro, l’atelier est, tout comme sa peinture ou sa poésie, une sorte de patrie flottante, modelée à son image.
18 – Entretien avec Denys Sutton, op. cit.
19 – Marie-Pierre Colle-Corcuera, Artistas latinoamericanos en su estudio, Mexico, Noriega Editores, 1994, p. 96.
20 – Jean Roudaut, op. cit., p. 215.
21 – Marie-Pierre Colle-Corcuera, op. cit., p. 97.
22 – Marie-José Mondzain-Baudinet, « ATELIER, art », op. cit.
23 – Ibid.
24 – Jean Roudaut, op. cit., p. 215.
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1975 ca.
Les outils de Sergio de Castro, 2013 – © Dominique Souse
L’ATELIER DU PEINTRE-MUSICIEN
Élisabeth Dufourcq, une amie écrivaine
Pour entrer dans l’univers du créateur argentin, il faut prendre son temps, garder, regarder, jusqu’à ce que ses lignes s’orchestrent comme une partition. Alors, l’espace et le temps se répondent. Regarder, c’est rythmer. Au fil du nombre d’or, la lampe suspendue est boussole, autant que métronome.
Le profil des châssis indique la profondeur des toiles, leurs clous marquent l’échelle, leurs clés se tendent sur l’envers tissé des oeuvres à venir. Les verticales d’une harpe, les angles des archets, rappellent Manuel de Falla.
Pour voir les sols, il faut se hisser sur la pointe des pieds, comme pour entrer dans une marelle.
Sur la table, le détail n’est jamais un détail. C’est un personnage qui parle dans son alphabet. La grammaire du crayon n’est pas celle du pinceau. Chaque chose a sa place.
À main droite, un paysage achevé, le passé d’un voyage revécu au présent. Ailleurs, une fleur presque animale, un arbre encore indompté. Visiteurs de passage, parlant une autre langue ?
Plus loin encore, une fenêtre ou une porte peuvent attendre : le temps de l’atelier retient l’explorateur.
ENTRETIEN AVEC SERGIO DE CASTRO (EXTRAIT)
Jean-Dominique Rey
Catalogue de la Rétrospective Castro 1972-1978
Maison des Arts et Loisirs, Sochaux, 1991
J-D. R. – As-tu observé une transformation de ta palette lorsque tu es revenu à la peinture en 1970 ?
S. C. – (…) C’est l’année 1972 qui marquera un nouveau départ dans mon oeuvre peint. Cette année-là, et celles qui ont suivi, constituent pour moi une deuxième naissance en tant que peintre. (…)
J-D. R. – Peux-tu définir ce qui caractérise cette nouvelle étape ? Observes-tu l’apparition de nouveaux sujets ou la métamorphose de thèmes antérieurs ?
S. C. – Maintenant, vingt ans après le tournant décisif de 1971, il est plus facile de comprendre ce qui s’est passé. D’une manière générale je dirais qu’à partir d’une peinture d’esprit classique conçue par plans, on passe à une peinture d’esprit baroque conçues par touches. D’une palette où domine le ton, à une autre où domine la couleur. D’un monde statique et silencieux, à un monde dynamique et sonore. Le système par l’exaltation de la couleur se manifeste surtout à partir de 1973 ; tandis qu’en 1972, exceptionnellement, celui-ci se superpose au système par valeurs.
J-D. R. – Et pour les thèmes ?
S. C. – Les sujets habituels de ma peinture : Nature morte, Atelier, Paysage, se sont métamorphosés ; ils ont acquis un caractère visionnaire. (…) Les Ateliers ne sont plus des structures de plans orthogonaux comprises dans le rapport sol-mur, mais un espace où jouent quelques toiles retournées (1972) et qui répond chaque fois davantage à la notion de lieu de création. (…)
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1972
Photo : Martine Franck
Les placards dans l’atelier de Sergio de Castro, Paris, 1963
Photo: Saderman
Le Peintre dans l’atelier, 1978
Encre, aquarelle et gouache sur papier
21 x 29,6 cm
Signé et daté en haut à gauche « Castro 78 »
Annoté en bas à droite « 78.31 »
L’Atelier (tryptique), 1989
Encre et gouache sur papier
29,2 x 41,5 cm
Signé et daté sur le panneau central en bas à gauche « Castro 89 »
L’Atelier au tabouret, 1991
Encre sur papier
32 x 24 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 91-05 »
L’Atelier de l’artiste 3, 1992
Encre et gouache sur papier
54 x 36,5 cm
Signé et daté à gauche au centre « Castro 92.75 »
L’Atelier de l’artiste I ÉTÉ, 1992
Encre et gouache sur papier
54 x 36,5 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 92.12 »
L’Atelier blanc et noir, 1991
Feutre et encre sur papier
32 x 24 cm
Signé et daté en haut à gauche « SC 91.24 »
L’Atelier au tableau de fleurs (le soir), 1994
Encre et gouache sur papier
50 x 50 cm
Signé et daté en bas au centre « SC.94.30 »
L’Atelier, 1994
Encre et gouache sur papier
70 x 50 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 94.87 »
L’Atelier à la table de travail, 1999
Encre et gouache sur papier
29,7 x 21 cmr
Signé et daté en haut à gauche « Castro 99.61 »
L’Atelier au sol blanc, 1995
Encre et gouache sur papier
70 x 101 cm
Signé et daté en haut à gauche « Castro 95.29 »
L’Atelier jaune, 1995
Encre et gouache sur papier
65 x 50 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 95.37 »
L’Atelier, 1995
Encre et gouache sur papier
65 x 50 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 95.38 »
L’Atelier, 1995
Encre et gouache sur papier
50 x 70 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 95.50 »
L’Atelier, 1999
Encre sur papier
42 x 29,7 cm
Signé et daté en haut à gauche « Castro 99.77 »
L’Atelier, 1997
Encre et gouache sur papier
24 x 32 cm
Signé et daté en bas à droite « Castro 97.27
L’Atelier, 1999
Encre sur papier
32 x 24 cm
Signé en haut au centre « Castro 97.61 »
L’Atelier au tableau de feuilles, 2000
Encre sur papier
32 x 24 cm
Signé et daté en haut à gauche « Castro 00.39 »
L’Atelier au tableau jaune, 1998
Encre et gouache sur papier
42 x 29,7 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 98.18 »
L’Atelier au tableau de livres, 2006
Encre sur papier
42 x 29,7 cm
Signé et daté en bas au centre « Castro 06.14 »
L’Atelier aux chiffres, 1998
Encre et gouache sur papier
41 x 33 cm
Signé et daté en haut à gauche « Castro 98.50 »
L’Atelier au mur blanc, 1998
Encre et gouache sur papier
60 x 42 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 98.94 »
L’Atelier le matin, 1999
Encre et gouache sur papier
75 x 47 cm
Signé et daté en haut à gauche « Castro 99.09 »
L’Atelier au paysage grec, 1999
Encre et gouache sur papier
42 x 29,7 cm
Signé et daté en bas à droite « Castro 99.45 »
L’Atelier au mur rouge, 2002
Encre sur papier
45 x 33,5 cm
Signé et daté en bas au centre « Castro 02.21 »
L’Atelier au tableau de fleurs, 2002
Encre sur papier
42 x 29,7 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 02.25 »
L’Atelier à l’Abécédaire, 2006
Encre et or sur papier
42 x 29,7 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 06.37 »
L’Atelier au mur orangé, 2006
Encre et argent sur papier
32 x 24 cm
Signé au centre « Castro 06.63 »
L’Atelier le matin, 2006
Encre et argent sur papier
29,7 x 21 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 06.73 »
L’Atelier le matin, 2007
Encre sur papier
41 x 29,7 cm
Signé et daté en bas à gauche « Castro 07.18 »
L’atelier de Sergio de Castro, Paris, 2013 – © Dominique Souse
SERGIO DE CASTRO
(1922-2012)
JEUNESSE ET FORMATION DE SERGIO DE CASTRO
Sergio de Castro naît le 15 septembre 1922 à Buenos Aires et passe son enfance entre Lausanne et Turin. Il apprend l’espagnol en Uruguay et écrit ses premiers poèmes.
En 1939, à 17 ans, Sergio de Castro remonte seul la côte uruguayenne à pied, de Montevideo jusqu’au Brésil. Il rencontre l’artiste Joaquín Torres García (1874–1949) dont l’enseignement sera déterminant. À la demande de son père, Sergio de Castro fera une année d’études d’architecture ; il est déjà compositeur et se met également à dessiner et à peindre.
SERGIO DE CASTRO ET LA MUSIQUE
Par ses multiples talents et artiste précoce, Sergio de Castro s’exprime également à travers la musique qu’il étudie de 1933 à 1938. Il écrit des œuvres musicales qui sont jouées pour la première fois en concert en 1940 à l’Université de Montevideo. Il est alors repéré par le chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler et le compositeur Alberto Ginastera.
En 1945, Sergio de Castro s’installe à Cordoba en Argentine où il devient l’assistant du compositeur Manuel de Falla pendant 18 mois jusqu’au décès de ce dernier. En 1947, l’actrice Cecilia Ingenieros, élève de la danseuse Martha Graham, monte un ballet au Teatro del Pueblo de Buenos Aires d’après les œuvres musicales Doce variationes breves de Sergio de Castro. Deux ans plus tard, il est engagé comme professeur d’Histoire de la musique au nouveau conservatoire de La Plata (Argentine). En 1949, grâce à une bourse de l’État français, Sergio de Castro s’installe à Paris dans un premier temps pour parfaire sa formation musicale. L’année suivante, il intègre le groupe de musique Zodiaque, animé par le compositeur Maurice Ohana.
Bien que Sergio de Castro mette la musique de côté pour se consacrer à la peinture, il sera régulièrement invité à des évènements musicaux. On peut citer par exemple le Centre Culturel Le Maillon (Strasbourg) qui expose un ensemble d’œuvres durant
la semaine musicale consacrée à Maurice Ohana et la musique des Hespérides en 1986. La même année, Sergio de Castro est invité au Festival du M.A.N.C.A (Musique actuelle Nice Côte d’Azur). En 1992, Silvina Luz Mansilla publie en Espagne le premier volume de son Diccionario De La Musica Espanola E Hispanoamericana où figure un texte sur l’œuvre musicale de Sergio de Castro.
L’ARTISTE SERGIO DE CASTRO EN ARGENTINE
Sergio de Castro s’installe à Buenos Aires en 1942. Il bénéficie d’une première exposition à l’Ateneo de Montevideo. Il expose également dans l’atelier de Torres García : une organisation fondée par l’artiste Joaquín Torres García en 1943 qui donne accès à une formation aux jeunes artistes. L’année suivante, Sergio de Castro, Joaquín TorresGarcía et ses élèves travaillent ensemble à des peintures murales pour le pavillon Martirené de l’hôpital Saint Bois de Montevideo. La même année a lieu l’exposition collective Pintura uruguaya à la Galerie Comte de Buenos Aires à laquelle Sergio de Castro participe. En 1946, il voyage au nord-ouest de l’Argentine et au sud du Pérou pour y étudier l’art précolombien. Les artistes peintres Gonzalo Fonseca, Julio Alpuy et Jonio Montiel l’accompagnent.
Sergio de Castro rentre à Buenos Aires en 1947. L’année suivante, il est présenté au Salon du Musée des Beaux-Arts de Santa Fe. Ses œuvres sont également présentées à la Galerie Viau, à la Galerie Bonino et à la Galerie van Riel. En 1987, le Museo de Arte Moderno de Buenos Aires organise une rétrospective Sergio de Castro qui présente une centaine d’œuvres.
L’ARTISTE SERGIO DE CASTRO EN FRANCE
Sergio de Castro devient boursier du gouvernement français en 1949 et s’installe définitivement à Paris en novembre. En 1950, l’artiste séjourne à l’hôpital Necker à cause de graves crises d’asthme. Il y dessine beaucoup. L’année suivante, il peint une huile sur toile monumentale de 160 x 300 cm qu’il nomme El Puerto. À partir de ce moment-là, il cesse son activité de compositeur pour se consacrer à la peinture et à l’art du vitrail. En 1952, Sergio de Castro bénéficie de sa première exposition personnelle à Paris, à la Galerie Jeanne Castel où il présente des natures-mortes. Il commence à pratiquer la peinture à l’oeuf et exposera ces oeuvres à la Galerie Pierre. Il est également représenté par la Galerie Max Kaganovich, la Galerie Rive-Gauche et la Galerie Charpentier.
Sergio de Castro rencontre de nombreux artistes dont Picasso, qu’il fréquente à Paris et dans le Midi où il se rend en été. Il expose aux cotés de Bazaine, Picasso, Lanskoy et de Staël. En 1953, Sergio de Castro installe définitivement son atelier au 16 bis rue du Saint-Gothard dans le 14e arrondissement. Il y commence ses grandes compositions linéaires.
Sergio de Castro est naturalisé français en 1979 et devient Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1999. À partir de 2003, il prépare une donation d’œuvres au Musée de Saint-Lô (Normandie) avec le conservateur Michel Carduner. En 2006, la totalité de cette donation (220 oeuvres) est présentée au Musée des Beaux-Arts et d’Histoire de Saint-Lô.
LE VITRAIL DANS L’ŒUVRE DE SERGIO DE CASTRO
Sergio de Castro est un artiste pluriel. En plus de la peinture et de la musique, il crée de nombreux vitraux. En 1956, Sergio de Castro commence à travailler sur un vitrail monumental : La Création du Monde. Cette oeuvre mesure 6 x 20 mètres et est conçue pour l’église du Monastère des Bénédictines du Saint-Sacrement à Couvrechef-la-Folie, près de Caen, édifice reconstruit après la guerre. En 1968, il crée un vitrail de 4,5 x 17 mètres pour le 1er temple luthérien Dietrich-Bonhöffer Kirche de Hambourg. En 1979, Sergio de Castro commence la composition de cinq vitraux pour la Collégiale de Notre-Dame de l’Assomption de Romont à Fribourg (Suisse) qui seront installés deux ans plus tard. En 1980, il est invité au 1er Salon du Vitrail qui a lieu au Centre International du Vitrail à Chartres où il présente Résurrection : un vitrail de 4,2 x 1,2 mètres.
Le 1er Festival d‘Art Sacré Contemporain de Bayeux organise une exposition Sergio de Castro réunissant 72 oeuvres à sujets religieux des années 1948-1978 au Musée diocésain d’Art Religieux en 1988. Au sein du livre Les Trésors de la France, paru en 1988, l’auteur Michel Parent écrit deux textes dans la section « Vitraux Contemporains » : Audincourt et Fernand Léger et La Folie-Couvrechef et Sergio de Castro. En 2008, le Musée de Saint-Lô présente l’exposition 50 ans d’Art du Vitrail autour de Sergio de Castro puis inaugure les vitraux Abécédaire et Chiffres en 2012.
LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE POUR L’ARTISTE SERGIO DE CASTRO
Plusieurs rétrospectives lui seront consacrées dans de nombreux pays. Sergio de Castro se rend pour la première fois en Angleterre en 1957 et bénéficie à Londres d’une première exposition personnelle dans la Matthiesen Gallery l’année suivante. En 1962, le directeur de la revue Apollo, Denys Sutton, organise une exposition à la Leicester Gallery avant de publier une monographie Sergio de Castro en 1964. L’artiste bénéficie d’une exposition personnelle au French Institute de Londres en 1987 intitulée Homages and Variations, dans laquelle 30 œuvres de 1957-1975 d‘après Dürer, Holbein, Le Greco et Vermeer sont présentées.
Sergio de Castro a également un lien très fort avec la Suisse, son pays d’enfance. Son travail est présenté en 1958 à Lucerne au Kunst-Museum au sein d’une exposition collective intitulée Junge Maler aus Deutschland und Frankreich. En 1966, l’artiste bénéficie d’une grande exposition rétrospective au Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg où 103 oeuvres sont exposées. En 2008, une exposition personnelle Sergio de Castro est organisée au Château de Gruyères.
L’œuvre de Sergio de Castro est également connue en Allemagne où elle est montrée en 1959 lors de la Documenta II de Cassel. Hans Platte organise la première rétrospective de Sergio de Castro à la Kunstverein de Hambourg en 1965 où 110 oeuvres sont exposées. L’année suivante, l’exposition Variationnen über ein Thema organisée par Thomas Grochowiak à la Städtische Kunsthalle de Recklinghausen montre huit variations sur Le Gréco de Sergio de Castro. Cette exposition regroupera entres autres, des œuvres de Francis Bacon, Paul Cézanne, Henri Matisse et Pablo Picasso.
En Italie, Sergio de Castro participe à la Biennale Francia-Italia au Palazzo delle Arte al Valentino à Turin en 1956. Le galeriste Bruno Lorenzelli présente ensuite 40 oeuvres de l’artiste en 1963 à Milan et à Bergame en 1964. En 1980, Sergio de Castro participe à la 39ème Biennale de Venise et montre des grands formats des années 1970 dans le Pavillon argentin.
Sergio de Castro est également exposé aux États-Unis. En 1960, il remporte le quatrième prix de la Fifth International Hallmark Art Award avec les peintres Alechinsky, Marsicano et Charchoune. En 1995, il participe à une exposition collective à la Galerie Chac-Mool de Los Angeles.
Sergio de Castro décède à Paris le 31 décembre 2012. Il repose au cimetière Montparnasse.
Carton d’invitation à l’exposition CASTRO
Galerie Rive Gauche, Paris, 1956
L’atelier de Sergio de Castro, Paris, 1965
Photo: C. Magelhaes
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1967
Photo: R. Bersier
COLLECTIONS (SÉLECTION)
Amsterdam, Fondation Peter Stuyvesant
Auxerre, Saint-Georges-sur-Baulche, Bibliothèque de l’Yonne
Berne, Bibliothèque Nationale Suisse, Fonds Georges Borgeaud
Brême, Kunsthalle
Caen, Monastère des Bénédictines du Saint Sacrement de Couvrechef –La Folie
Hambourg, Dietrich-Bonhoeffer-Kirche
La Défense, Hall d’accueil de la société Atochem
Luxembourg, Musée National d’Histoire et d’Art
Montevideo, Pavillon Martirené de l’hôpital Saint-Bois
Paris, Centre national des arts plastiques
Paris, Fond National d’Art Contemporain
Romont, Fribourg, Collégiale Notre-Dame-de-l’Assomption
Saint-Lô, Musée des Beaux-Arts
Sélestat, Frac Alsace
Vienne, Mumok
Vienne, Museum des 20 Jahrhunderts
EXPOSITIONS (SÉLECTION)
Taller Torres-Garcia, exposition collective, Ateneo de Montevideo, tous les ans de 1942 à 1949
Pintura Uraguaya, exposition collective, Galerie Comte, Buenos Aires, 1944
Augusto y Horacio Torres-garcia, Sergio de Castro, Jonio Montiel, exposition collective, Galeria Viau, Buenos Aires, 1947
Donation de los Santos, exposition collective, Museo provencial de Bellas Artes, Sante Fe, 1948
Concours Air France, exposition collective, Galerie des Beaux-Arts, Paris, 1951
Exposition personnelle, Galerie Jeanne Castel, Paris, 1952
Exposition personnelle, Galerie Bonino, Buenos Aires, 1952, 1956
Prix Buhrle, exposition collective, Galerie Kaganovitch, Paris, 1953
Exposition personnelle, Galerie Pierre (Pierre Loeb), Paris, 1954
Exposition personnelle, Galerie Van Riel, Buenos Aires, 1955
Dibujos de artistas argentinos, exposition collective, Galeria Bonino, Buenos Aires, 1955
Peintres contemporains présentés par René de Soliers, exposition collective, Centre Culturel International, Cerisy-La–Salle, 1955
Expositions collectives, Galerie Charpentier, Paris, 1955, 1956, 1957, 1958, 1960, 1961
Expositions collectives, Galerie Rive-gauche, Paris, 1955, 1958
Exposition personnelle, Galerie Rive-Gauche, Paris, 1956
Art Contemporain, exposition collective, Château d’Harcourt, Chauvigny, 1956
Sélectionnés de la Critique, exposition collective, Galerie Saint-Placide, Paris, 1956
Biennale Francia-Italia, Palazzo delle Arti al Valentino, Turin, 1957, 1959
Junge maler aus Deutschland und Frankreich, Kunstmuseum, Lucerne, 1958
Expositions personnelles, Matthiesen Gallery, Londres, 1958, 1961
Exposition collective, John Moore Foundation, Walker Art Gallery, Liverpool, 1959
Documenta II, Cassel, 1959
Peintres et Sculpteurs Argentins, exposition collective, Comité France-Amérique, Grand Palais, Paris, 1959
Recent Acquisitions, exposition collective, Arts Council, Londres, 1959
5th International Hallmark Art Award, Wildenstein Gallery, New York, 1960
Exposition collective, Sesquicentenario, Museo Nacional de Bellas Artes, Buenos Aires, 1960
Art Sacré, exposition collective, Musée d’Art moderne de Paris, 1960
Arte Argentina Contemporanea, Museum de Arte Moderna, Rio de Janeiro, 1961
Expositions collectives, Leicester Gallery, Londres, 1962, 1963
Expositions personnelles, Galeria Lorenzelli, Milan, 1963, 1964
Art Argentin actuel, Musée d’Art Moderne de Paris, 1963
Exposition personnelle, Galerie Bettie Thommen, Bâle, 1964
Rétrospective, Kunsteverein (110 oeuvres de 1955 à 1965), Hambourg, 1965
Art Contemporain, Palazzo Strozzi, Florence, 1965
Artes Visuales I, Museo Eduardo Sivori, Buenos Aires, 1965
Natures-Mortes, exposition collective, Obere Zaune Galerie, Zurich, 1965
Variationen über ein Thema, Städtische Kunsthalle, Recklinghausen, 1966
Rétrospective, Musée d’Art et d’Histoire (103 oeuvres de 1955 à 1966), Fribourg, 1966
Von Bauhaus bis zum Gegenwart, Kunsthalle, Hambourg, 1967
Zauberdes Lichtes, Städischeee Kunsthalle, Recklinghausen, 1967
De Lautrec à Matthieu, Musée d’Art et d’Histoire, Fribourg, 1968
Rétrospective itinérante (45 oeuvres de 1961 à 1966), Kunstforening – Holstebrö, Kunstforening
Oslo et Kunstindustrimuseet, Copenhague,1970
Racolta Pomini, exposition collective, Galeria Il Milione, Milan, 1970
Castro Landscape of Light, exposition personnelle, Wildenstein Gallery, Londres, 1972
Expositions personnelles, Galerie Jacob, Paris, 1972, 1974
Exposition personnelle, Château de Ville-d’Avray, 1973
Salon des Réalités Nouvelles, Paris, 1973, 1974
Expositions collectives, Galerie Jacob, Paris, 1973, 1996
Exposition personnelle, Galerie Monique Delcourt, Valenciennes, 1974
Foire de la Peinture, Düsseldorf, 1974
Exposition personnelle, Centre Culturel Français, Luxembourg, 1975
Rétrospective itinérante (91 oeuvres de 1965 à 1975), Kunsthalle de Brême, Tempelhof de Berlin et Kunstamt (Festival de Berlin), 1975
Rétrospective (68 oeuvres de 1956 à 1966), Musée des Beaux-Arts, Caen, 1975-76
Signe du Sacré au XXe siècle, exposition collective, Église Saint-Philibert, Dijon, 1977
Typographie-Écritures, exposition collective, Maison de la Culture, Rennes, 1978
Exposition collective, FRAC Alsace, Strasbourg, 1978
Le Regard du Peintre, exposition collective, Centre Georges Pompidou, Paris, 1978-79
Exposition personnelle, Galerie Valmay, Paris, 1979
Hommage à Pierre Loeb, Musée d’Art Moderne de Paris, 1979
1er Salon du Vitrail, Centre International du Vitrail, Chartres, 1980
Exposition personnelle, Association « Syn-Art », Paris, 1980
Rétrospective (12 oeuvres de grand format des années 1970), XXXIX Biennale, Pavillon de l’Argentine, Venise, 1980
Rétrospective (100 oeuvres de 1940 à 1974) Museo de Arte Moderno, Buenos Aires, 1987
Sergio de Castro à Atochem, exposition personnelle, Paris La Défense, 1987
Exposition personnelle, French Institute, Londres, 1987
Expositions personnelles, Galerie des Ambassades, Paris, 1988, 1989
Expositions personnelles, Galerie Galarté, Paris, 1988, 1995
Rétrospective (sujets religieux 1948- 1978), 1er Festival d’Art sacré contemporain, Musée diocésain d’Art Religieux, Bayeux, 1988
Rétrospective (48 oeuvres de 1972 à 1978), Hôtel de Ville, Sochaux, 1991
Donation Castro, exposition personnelle, Musée Suisse du Vitrail, Romont, 1991-92
Renaissance d’une Ville, Musée de Normandie, Caen, 1994
Artistas latino amaricanos en sus estudio, exposition collective, Museo Rufino Tamayo, Mexico, 1994
Exposition collective, Chac Mool Gallery, Los Angeles, 1995-96
Exposition personnelle, Galería Sur, Punta del Este (Uruguay), 1998
Salon d’Automne, Paris, 1999
Torres-Garcia et ses disciples, exposition collective, Galerie Ileana Bouboulis, Paris, 2002
Donation Castro, exposition personnelle, Musée de Saint-Lô, 2006-07
Exposition personnelle, Château de Gruyère (Suisse), 2008
50 ans de vitrail autour de Sergio de Castro, exposition collective, Musée de Saint-Lô, 2008-09
Exposition personnelle, Museo Gurvich, Montevideo, 2009
Francine Del Pierre et Sergio de Castro, exposition collective, Atelier Francine Del Pierre et Fance Franck, Paris, 2010
Mujeres esculturas – Varones pintores, exposition collective, Galerie Argentine, Paris, 2013
Hommage à Sergio de Castro, exposition collective, Galerie Orsay, Paris, 2013
Rayuela, el Parîs de Cortazar, exposition collective, Institut Cervantes, Paris, 2013
De l’Impressionnisme à l’abstraction. Festival Normandie Impressionniste, Musée des Beaux-Arts, Saint-Lô, 2013
Hommage à Jacques Thuillier, un historien d’art à Nevers, exposition collective, Musée de la Faïence et Médiathèque, Nevers, 2014
Otros cielos, exposition collective, Museo de Bellas Artes de Buenos Aires, 2014
Le vitrail contemporain de 1945 à nos jours, exposition collective, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris, 2015
Sergio de Castro, Figures et lignes, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2022
Sergio de Castro, Les choses simples, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2023
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Sergio de Castro, Figures et lignes, cat. exp., Galerie Diane de Polignac, Paris, 2022
Isabelle Leroy-Jay, « Les choses simples » in cat. exp., Sergio de Castro, Les choses simples, Galerie Diane de Polignac, Paris, 2023
Atelier de Sergio de Castro, Paris, 1963 – © Schnapp
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1955
Photo : Jose Antonio Mendia
Pinceaux dans l’atelier de Sergio de Castro, 2013 – © Dominique Souse
SERGIO DE CASTRO
L’ATELIER
Exposition du 16 janvier au 28 février 2025
Galerie Diane de Polignac
2 bis, rue de Gribeauval, Paris
www.dianedepolignac.com
Traduction : Lucy Johnston
Conception graphique : Galerie Diane de Polignac
Les textes sont la propriété des auteurs
ISBN : 978-2-9584349-8-4
© Galerie Diane de Polignac, Paris, 2025
Les textes sont la propriété des auteurs
Sergio de Castro dans son atelier, Paris, 1978 – © Dominique Souse