1 – Gérard Schneider dans son atelier, rue Armand-Moisant, Paris, France, vers 1955
2 – L’artiste japonais Isami Hishida devant l’Opus 20 F lors de l’exposition Salon de Mai au Japon, Osaka, Japon (oct. 1962)
Amorcées par deux expositions au Japon en 19601 et conclues par la grande rétrospective de Turin en 1970, les années 1960 constituent pour Gérard Schneider une période cruciale.
Après des débuts parisiens en tant que membre fondateur de l’Abstraction lyrique aux côtés de Hans Hartung et Pierre Soulages, puis une carrière américaine brillamment orchestrée par le galeriste new-yorkais Samuel Kootz, les années 1960 confirment le rayonnement international de l’œuvre de Gérard Schneider. On citera sa participation à la Biennale de São Paulo en 1961 – durant laquelle il expose des peintures de grands formats, la très importante rétrospective présentée à Düsseldorf puis à Bruxelles en 1962, la Biennale de Venise en 1966 – où une salle entière lui est consacrée2 , ou encore sa participation à l’exposition Painting in France 1900-1967 qui sera présentée dans sept prestigieux musées nord américains au cours de l’année 1968. Il faut aussi mentionner les nombreuses expositions en Italie qui ancreront Schneider dans le paysage artistique transalpin. Enfin pour bien saisir la portée et le grand intérêt porté au cours de ces années 1960 à la peinture de Gérard Schneider, on évoquera également une exposition en Suisse en 1961 (la première depuis 1920), ses nombreuses participations à la Biennale de Tokyo, le Salon de Mai à Cuba en 1967, des expositions en Amérique du Sud et en Afrique du Nord.
Cette énumération – non exhaustive – montre combien son œuvre est présente dans les manifestations artistiques clés de ces années de grands changements. Gérard Schneider y est présenté comme une figure majeure de l’art abstrait européen.
Ces années 1960 sont importantes pour Gérard Schneider mais aussi pour l’histoire de l’art elle-même. Elles voient la remise en question de l’art abstrait
par le Nouveau réalisme et le Pop art, ainsi que l’avènement de New York comme nouvelle capitale des arts : notons que Robert Rauschenberg obtient le Grand Prix de la Biennale de Venise en 1964. Les questionnements soulevés par ces changements radicaux fragilisent la position des artistes abstraits européens, et de manière plus générale le monde de l’art. Ces années sont synonymes de grands bouleversements en ce qui concerne la façon de «produire» l’art, de le montrer et de penser les pratiques artistiques.
Dans ce contexte, Schneider trouve une place particulière et traverse les années 1960 non pas à vouloir « coller » aux nouvelles exigences de cette période, mais à poursuivre une voie toute personnelle dont les bases ont été mises en place une trentaine d’années auparavant.
C’est désormais la couleur qui est l’objet de toute son attention.
Schneider a toujours été un grand coloriste mais ce n’est qu’à l’aube des années 1960 que cette dimension de son travail se révèlera avec force et évidence. De l’initiale découverte de l’abstraction – à la fin des années 1930 – à l’exploration de la forme, puis du geste imprimant vie à la forme, il a maintenant la certitude qu’il est à même de réaliser une sorte de libération de la couleur.
La couleur est devenue forme et la forme couleur, comme le dit très justement Michel Ragon.3
Gérard Schneider déclare en 1967 :
«Il m’était apparu impossible, dans la recherche d’une nouvelle expression, de mener de front l’invention de la forme et l’invention de sa couleur, tant la préoccupation de l’une seule de ces parties nécessite attention. Mes recherches m’ont fait comprendre qu’il convenait d’abord de résoudre les problèmes de la forme (plus complexe) pour ensuite aborder ceux de la couleur, et enfin de trouver la solution définitive pour la fusion de ces deux éléments devenus complémentaires.»4
Cette fusion dont parle Schneider s’opère – encore une fois – par le biais du geste. Ce geste est initié au début des années 1950 et il est devenu peu à peu signifiant, abandonnant lentement son caractère expressionniste pour se charger d’une dimension calligraphique, devenue omniprésente au cours des années 1960.
Cette « libération» est une évolution majeure dans le travail de Gérard Schneider et l’amène à produire des œuvres qui – au premier abord – semblent en totale rupture avec les productions de la décennie précédente.
Toutefois chez Schneider il n’y a pas de rupture ou de revirement. On doit plutôt y voir une intensification de l’acte pictural. Sa peinture gagne en profondeur sensorielle et sémantique : ce qu’elle a perdu en matière minérale et puissante. Elle gagne alors en profondeur, en lumière. L’artisan de cette transformation est la couleur. C’est la couleur qui seule doit dorénavant construire, architecturer, structurer, illuminer. La couleur comme parfait miroir du psychisme créateur.
La dynamique de cette trilogie : forme, geste, couleur, atteint une réelle maturité dans la seconde moitié des années 1960. Les œuvres présentées dans les expositions provoquent un choc visuel, esthétique et sensible chez le spectateur. Le choc est réel et certains fervents défenseurs du peintre sont même déstabilisés par une telle prise de risque. C’est le cas de son ami de longue date, l’écrivain Ludovic Massé. Dans une lettre, Gérard Schneider lui répond avec une grande justesse : «Ainsi […] faut-il demander une grande part de confiance? Non, même pas, mais tout simplement s’abandonner encore et toujours à une émotion, une sensation, quelque chose qui, par-delà les concepts fait que si l’art peut changer de visage, il reste de même essence.»5
À partir des années 1967-1968, un apport purement technique va profondément modifier sa façon de travailler : l’utilisation de la peinture acrylique. Désormais disponible en Europe, ce nouveau médium va lui permettre de mettre en application cette volonté impérieuse de donner à la couleur un rôle de premier plan. Même si au début elle est réservée à la réalisation des fonds (aussi bien pour les toiles que pour le travail sur papier), très vite l’acrylique devient son médium exclusif, comme si la rapidité de séchage et donc d’exécution de l’œuvre, lui permettait enfin de construire cet espace coloré avec la même aisance et spontanéité que le geste permet la matérialisation sur la surface peinte des rythmes et des signes.
Le temps de l’œuvre chez Gérard Schneider n’est pas inscrit dans le temps de l’histoire mais dans celui de sa recherche personnelle. Il y a bien sûr une évolution identifiable de la globalité de l’œuvre mais on y trouve aussi des « constantes », des récurrences.
Des récurrences de formes, de signes et de couleurs.
C’est au cours des années 1960 que toutes ces composantes semblent s’organiser
et se structurer dans des compositions empreintes de plénitude et de puissance.
Plénitude de la composition, équilibrée, rythmée, «essentielle» et puissance de l’impact chromatique. Puissance d’un geste apaisé et précis, infiniment libre –
poétique aussi.
C’est avec le papier comme support que Gérard Schneider donne peut-être à voir de la façon la plus subtile l’équilibre entre le léger et le puissant, entre le manifeste et le non-dit – une maîtrise du plein et du vide, une « calligraphie de la couleur »6. La fragilité du papier est confrontée à la véhémence du geste du peintre. La surface de la feuille reçoit cette couleur intense et violente et pourtant tout semble s’organiser et se structurer avec le plus grand naturel.
Les œuvres sur papier exposées à la galerie Diane de Polignac présentent parfaitement cette profonde et nécessaire évolution que l’œuvre de Schneider connaît au cours de la décennie. De l’héritage des années 1950 aux compositions puissantes et colorées, le chemin sur lequel Schneider nous guide est une suite d’émerveillements, de surprises, de moments de pure contemplation ou encore d’invitations à nous interroger sur ce qu’est la peinture elle-même.
La force de ces œuvres sur papier est de livrer des clés pour mieux aborder notre compréhension de ce qu’est l’art abstrait et comment il participe de notre perception du réel. Elle est aussi de nous donner à voir un parcours exemplaire, sans compromission, sans renoncement, dans la lignée des figures majeures de l’art du XXe siècle.
Christian Demare, juin 2020
1 – Minami Gallery, 8–20 août 1960, Tokyo et Nakanoshima Gallery, 26 sept.–8 oct. 1960, Osaka.
2 – Annick Spay, Laurence Waurin, La France à Venise, le pavillon français de 1948 à 1988, cat. expo., Venise, Peggy Guggenheim Foundation (23 mai–30 sept. 1990), Venise, Paris, Rome, Peggy Guggenheim Fondation, Association Française d’Action Artistique, Carte Segrete, 1990.
3 – Michel Ragon, Schneider, Angers, Expressions contemporaines, 1998.
4 – Marcel Brion, Roger van Gindertael, Schneider, Venise, Alfieri, 1967.
5 – Cité par Michel Ragon in Schneider, Angers, Expressions contemporaines, 1998
6 – Il faut noter que si Gérard Schneider a admiré la calligraphie japonaise (les nombreuses revues de calligraphie japonaises que Gérard Schneider conservait en sont la preuve), ses expositions au Japon, l’intérêt de prestigieux critiques d’art, les articles sur Schneider dans des revues japonaises et les visites de l’atelier de Schneider par des artistes japonais en déplacement en Europe, indiquent que l’art de Gérard Schneider n’est pas du tout étranger à l’émancipation de nombreux artistes japonais au cours des années 1950 et 1960.
3 – Affiche de la 33e Biennale de Venise, Venise, Italie, 1966
4 – Invitation au vernissage de l’exposition Gérard Schneider, Galleria Civica d’arte moderna, 16 avril 1970
5 -Monographie Schneider par Michel Ragon, Amriswill, Bodensee Verlag, 1961
6 – Catalogue de l’exposition Gérard Schneider, Galleria Martano Due, Turin (déc. 1968)
7 – Monographie Schneider par Marcel Brion et Roger van Gindertael, Venise, Alfieri, 1967
8 – Vue de l’exposition Gérard Schneider, Galleria San Fedele, Milan, Italie, (oct. 1968)
9 – Gérard Schneider lors du vernissage de l’exposition rétrospective Gérard Schneider, Galleria civica d’Arte moderna, Turin, Italie, (16 avr.–24 mai 1970)
10 – Gérard Schneider photographié par Michel Ragon, Les Audigers, sept. 1960
11 – Couverture du catalogue de l’exposition rétrospective Gérard Schneider, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts (juin 1962)
12 – Arturo Bonfanti et Gérard Schneider visitant l’exposition Arturo Bonfanti, Galleria Lorenzelli, Bergame, Italie, 1966
13 – Willem Sandberg, directeur du Stedelijk Museum d’Amsterdam, visitant une exposition de Gérard Schneider, Italie, vers 1965
14 – Carton d’invitation à l’exposition rétrospective Gérard Schneider, Kunstverein, Düsseldorf, Allemagne (20 mars–23 avr. 1962)
15 – Gérard Schneider dans son atelier réalisant l’Opus 15 i, Les Audigers, 1967
16 – Article présentant des œuvres de Gérard Schneider, Hans Hartung et Pierre Soulages dans la revue Bokubi n°82 (1959)
17 – Travaux de jeunes artistes japonais, Bokuzin n°47, 1956
Texte par Astrid de Monteverde
Sans titre – 1961
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
21 x 27 cm / 8 1/4 x 10 5/8 in.
Signé et daté « Schneider / – 61 » en bas à droite
Sans titre – 1961
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
21 x 27 cm / 8 1/4 x 10 5/8 in.
Signé et daté « Schneider .61 –» en bas à gauche
Sans titre – 1961
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
21 x 27 cm / 8 1/4 x 10 5/8 in.
Signé et daté « Schneider / – 61 » en bas à droite
Sans titre– 1961
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
21 x 27 cm / 8 1/4 x 10 5/8 in.
Signé et daté « Schneider / – 61 » en bas à droite
Au tournant des années 1960, l’œuvre de Schneider gagne en lumière. Après les compositions nerveuses aux couleurs volcaniques, telluriques de la fin des années 1950, naissent des peintures où le blanc devient structurant : il marque une respiration, un appel vers une trouée de lumière qui jaillit de l’arrière-plan. Le geste reste intense mais l’atmosphère est plus apaisée : plus romantiques, plus oniriques, ces compositions sont marquées par des couleurs fondues, par une brosse noire qui dans une danse, vient rythmer la toile. Schneider, installé dans sa maison-atelier des Audigers dans l’Essonne, vient aussi à cette époque ajouter sur le support du sable récolté dans la région de Fontainebleau qui donne de la matité à la surface et absorbe la couleur pour la rendre plus diffuse.
Opus 68 E – 1960
Huile sur toile – Oil on canvas, 150 x 220 cm
Musée des beaux-arts de Séoul, Corée du Sud
Chez Schneider, le papier est un support à part entière. Il n’est en rien une étude préparatoire pour une toile : il est un champ d’exploration propre. Il est un travail parallèle à sa production de toiles. Le papier donne à Schneider plus de liberté d’action. Moins onéreux, le papier donne plus d’audace à l’artiste. Schneider joue sur la combinaison de mediums : encre, gouache, pastel. Le papier rend plus vivant aussi le geste créateur : on peut y apprécier le tracé de la brosse, la nervosité du geste, même le dripping du pinceau formé dans son élan d’exécution. Ici la couleur apportée par le pastel vient en touche finale soutenir la forme, la rythmer, la rehausser, l’alléger. Elle est un support au geste. Un contrepoint.
Sans titre – 1962
Gouache et pastel sur papier monté sur carton
37,3 x 51,7 cm / 14 11/16 x 20 3/8 in.
Signé et daté «g. Schneider 62 » en bas à gauche
Sans titre – 1962
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté « Schneider / –62 » en bas à gauche
Sans titre – 1963
Encre sur papier monté sur carton
52 x 74,5 cm / 20 1/2 x 29 5/16 in.
Signé et daté « Schneider –63 » en bas à droite
Sans titre – 1964
Gouache sur papier
20,2 x 36 cm / 7 15/16 x 14 3/16 in.
Signé et daté « Schneider / –64 » en bas à droite
Sans titre – 1964
Gouache et encre de Chine sur papier monté sur carton
34,3 x 50,5 cm / 13 1/2 x 19 7/8 in.
Signé et daté « Schneider / 64 » en bas à gauche
Opus 95 E, 1961
Huile sur toile – Oil on canvas, 200 x 300 cm
Musée national d’Art moderne, Paris, France
Sans titre, 1965
Gouache sur papier, 43 x 54,5 cm
Collection particulière, France
Schneider, en penseur de l’histoire de l’art, s’est dès les années 1940 intéressé à la couleur. Dans un premier temps, il s’est intéressé à la forme, puis il a intégré le geste dans sa recherche. Au début des années 1960, il se tourne naturellement vers l’exploration de la couleur. Cette dernière interagit avec l’ensemble de l’œuvre. Elle invite au dialogue. Lui qui aimait la musique, on pourrait dire qu’avec Schneider, l’œuvre se meut en une symphonie de tons et de formes. Les fonds d’abord chargés laissent poindre de lumière. Puis peu à peu, les fonds s’uniformisent.
Dans cette composition de 1964, les trois couleurs primaires structurent la composition. L’usage de la gouache donne de la matité à l’œuvre mais n’empêche en rien la lumière d’émaner de l’arrière-plan. Le geste, matérialisé par l’encre, dynamise l’ensemble en puisant dans un réservoir de formes propres à Schneider : des courbes et des arcs, des doubles stries aussi.
Sans titre – 1964
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier monté sur carton
37,2 x 52,4 cm / 14 5/8 x 20 5/8 in.
Signé et daté « Schneider–64 » en bas à droite
Sans titre – 1964 ca.
Gouache et encre de Chine sur papier monté sur carton
26,1 x 37,3 cm / 10 1/4 x 14 11/16 in.
Non signé, non daté
Sans titre – 1967
Gouache, encre et pastel sur papier
105 x 75 cm / 41 5/16 x 29 1/2 in.
Signé et daté «– 67 Schneider» en bas à droite
Le travail à l’encre sur papier chez Schneider marque des ponts évidents entre la technique d’exécution et le geste japonais. Pendant les années 1960, le travail de l’artiste est notamment exposé au Japon : depuis 1953 et jusqu’en 1965, Schneider expose sans interruption à l’Exposition internationale d’art à Tokyo. En 1960, deux expositions personnelles de Schneider sont montées au Japon : à la Galerie Minami à Tokyo et à la Galerie Nakanoshima à Osaka. Il participe également au Salon de Mai de 1962 à Tokyo et à Osaka. Ses œuvres sont aussi régulièrement reproduites dans la revue d’art Bokubi. L’œuvre de Schneider est particulièrement apprécié au pays du Soleil levant. A partir des années 1960, le geste de Schneider rappelle le geste calligraphique. Le geste est épuré. Il devient geste signifiant. L’usage de l’encre permet à l’artiste de jouer sur les nuances de noir, sur ses variations : noir intense, léger, brillant, moiré, bleuté…
Dans cette composition de 1967, la large forme à l’encre vient s’appuyer sur une large brosse rouge à la gouache. Dans l’élan du geste créateur, la brosse a laissé goutter le medium créant un réseau de tâches qui ponctuent le fond gardé en réserve. Le rehaut au pastel vert au centre vient dynamiser l’ensemble.
Sans titre – 1965
Gouache et encre de Chine sur papier monté sur carton
34,7 x 50,5 cm / 13 11/16 x 19 7/8 in.
Signé et daté « Schneider 65 » en bas à droite
Sans titre – 1967
Gouache sur papier
31,7 x 25 cm / 12 1/2 x 9 13/16 in.
Signé et daté « Schneider -67 » en bas à droite
Sans titre – 1967
Gouache sur papier
31,3 x 25 cm / 12 5/16 x 9 13/16 in.
Signé et daté « Schneider / 67 » en bas à droite
Sans titre – 1966
Gouache sur papier monté sur carton
37,5 x 52,5 cm / 14 3/4 x 20 11/16 in.
Signé et daté « Schneider 66 » en bas à droite
«Une peinture est un tout organisé, un ensemble de relations entre des formes, lignes, surfaces colorées sur lesquelles viennent se faire ou se défaire les sens qu’on lui prête.
Gérard Schneider, in Entretiens sur l’Art abstrait, Pierre Cailler, 1964
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38 x 46,2 cm / 14 15/16 x 18 3/16 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à droite
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,2 x 46,5 cm / 15 1/16 x 18 5/16 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à droite
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,7 x 46,5 cm / 15 1/4 x 18 5/16 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à gauche
Dans la seconde partie des années 1960, la couleur devient structurante : elle est une composante architecturale dans l’œuvre de Schneider. La lumière n’émane plus de l’arrière-plan mais elle est évoquée par l’usage de couleurs uniformes, par l’emploi de couleurs complémentaires qui font écho au choc chromatique des Fauves et à ses vibrations de la couleur. C’est le temps du Pop Art aux États-Unis et du Nouveau Réalisme en France, des heures de gloire de la publicité : la couleur franche et vive envahit l’inconscient collectif.
À partir de 1967-1968, Schneider commence à utiliser l’acrylique dans ses œuvres, aussi bien sur toile que sur papier. Un nouveau medium qu’il adoptera définitivement au début des années 1970. L’acrylique séchant plus vite, elle lui permet d’agir pleinement dans la spontanéité du geste créateur. Contrairement à son habitude, Schneider bâtit des fonds en aplat afin que seule la couleur impressionne la rétine. Il en résulte des œuvres épurées où le geste se simplifie peu à peu pour finir par se structurer en formes distinctes qui se répondent, rappelant les Papiers découpés réalisés par Matisse à la fin de sa vie. Un nouveau rapport de formes et de couleurs qui préfigure la décennie suivante.
Sans titre, 1970 ca.
Acrylique sur papier marouflé sur toile
laid on canvas, 50 x 65 cm
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,2 x 46,5 cm / 15 1/16 x 18 5/16 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à gauche
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38 x 46 cm / 14 15/16 x 18 1/8 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à gauche
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38 x 46,2 cm / 14 15/16 x 18 3/16 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à gauche
Sans titre – 1967
Gouache et pastel sur papier
21,5 x 32,2 cm / 8 7/16 x 12 11/16 in.
Signé et daté « Schneider.67 » en bas à gauche
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38 x 46 cm / 14 15/16 x 18 1/8 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à gauche
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,6 x 46,5 cm / 15 3/16 x 18 5/16 in
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à droite
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,4 x 46,4 cm / 15 1/8 x 18 1/4 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à gauche
Sans titre – 1967
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
46 x 38 cm / 18 1/8 x 14 15/16 in.
Signé et daté « Schneider 67 » en bas à droite
Sans titre – 1967
Gouache et encre de Chine sur papier
26,4 x 37,3 cm / 10 3/8 x 14 11/16 in
Signé et daté « Schneider – 67 » en bas à droite
Sans titre – 1968
Gouache sur papier
31,4 x 25 cm / 12 3/8 x 9 13/16 in.
Signé et daté « Schneider-68 » en bas à droite
Sans titre – 1968 ca.
Gouache sur papier
31,5 x 24,8 cm / 12 3/8 x 9 3/4 in.
Non signé, non daté
Sans titre – 1968
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
37,6 x 52,5 cm / 14 13/16 x 20 11/16 in.
Signé et daté « Schneider 68 » en bas à gauche
Sans titre – 1968
Acrylique et pastel sur papier
17,5 x 26,7 cm / 6 7/8 x 10 1/2 in.
Signé et daté « Schn / 68 » en bas à gauche
Sans titre – 1968
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
28,9 x 47,5 cm / 11 3/8 x 18 11/16 in.
Signé et daté « Schneider 68 » en bas à droite
Opus 30 i – 1968
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,5 x 55 cm / 15 3/16 x 21 5/8 in.
Signé et daté « Schneider – 68 » en bas à gauche
Sans titre – 1968
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
34,7 x 56,2 cm / 13 11/16 x 22 1/8 in.
Signé et daté « Schneider 68 » en bas à droite
Sans titre – 1968
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38 x 46,3 cm / 14 15/16 x 18 1/4 in.
Signé et daté « Schneider 68 » en bas à gauche
Sans titre – 1968
Acrylique et huile sur papier monté sur carton
38,5 x 46,3 cm / 15 3/16 x 18 1/4 in.
Signé et daté « Schneider 68 » en bas à gauche
COLLECTIONS MAJEURES
Bruxelles, Musée Modern Museum
Buffalo, NY, Albright-Knox Art Gallery
Cologne, Musée Ludwig
Colorado Springs, Co, Fine Art Center
Dunkerque, LAAC
Genève, Fondation Gandur pour l’Art
Grenoble, Musée de Grenoble
Jakarta, Museum
Kamakura (Japon), Museum of State
Los Angeles, Ca, University of California
Minneapolis, Mn, Walker Art Center
Nantes, Musée d’Arts
Neuchâtel (Suisse), Musée d’Art et d’Histoire
New Haven, Ct, Yale University
New York, NY, Museum of Modern Art (MoMA)
Oslo, Sonja Henie and Niels Onstad Foundation
Paris, Musée d’Art Moderne de Paris
Paris, Musée national d’Art Moderne – Centre Pompidou
Phoenix, Az, Phoenix Museum
Princeton, Ma, Princeton University
Rio de Janeiro, Museu de Arta Moderna do Rio de Janeiro
Saint-Louis, Mo, Washington University
Séoul, Fine Art museum
Turin, Galleria civica d’Arte Moderna
Verviers (Belgique), Musée des Beaux-Arts et de la Céramique
Washington D.C., The Phillips Collection
Worchester, Ma, Worchester Museum
Zurich, Kunsthaus
EXPOSITIONS MAJEURES
Galerie Denise René, Paris, 1946, 1947, 1948, 1953
Galerie Lydia Conti, Paris, 1947, 1948, 1950
Biennale de Venise, 1948, 1954, 1966
Wanderausstellung Französischer Abstrakter Malerei, exposition collective itinérante en République Fédérale d’Allemagne : Stuttgart, Munich, Düsseldorf, Hanovre, Hambourg, Francfort-sur-le-Main, Fribourg-enBrisgau, 1948-1949
Betty Parsons Gallery, New York, 1949, 1951
Les grands courants de la peinture contemporaine (de Manet à nos jours), exposition collective itinérante en Amérique du sud, 1949-1950
Advancing French Art, exposition collective itinérante aux États-Unis :Louisville, Bloomington, San Francisco, Chicago et Washington, 1951-1952
Biennale de São Paulo, 1951, 1954, 1961
Galerie Der Spiegel, Cologne, 1952, 1953, 1955, 1957, 1981
Galerie Otto Stangl, Munich, 1952
Exposition Internationale d’Art, exposition collective itinérante au Japon, 1953-1965
Gérard Schneider, rétrospective, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1953
Galerie Arnaud, Paris, 1954, 1959, 1965, 1967, 1968, 1970
Documenta de Cassel, 1955, 1959
Kootz Gallery, New York, 1956-1961
Galerie Apollinaire, Milan, 1958
Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY, 1958, 1959, 1966, 1972
Galerie Lorenzelli, Milan, 1960, 1961, 1965, 1972, 1974, 1986, 1989, 2012
Galerie Minami, Tokyo, 1960
Galerie Nakanoshima, Osaka, 1960
Galerie Im Erker, Saint-Gall, 1961, 1963
Salon de Mai au Japon, Tokyo, Osaka, 1962
Gérard Schneider, rétrospective, exposition itinérante : Kunstverein, Düsseldorf / Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1962
Paintings in France 1900-1967, exposition collective itinérante aux États-Unis : New York, Boston, Chicago, San Francisco et au Canada, 1968
Gérard Schneider, rétrospective, Galleria civica d’Arte moderna, Turin, 1970
Pavillon Terre des Hommes, Montréal, 1970
Panorama de l’Art contemporain, exposition collective itinérante en Iran, Égypte, Grèce, Turquie, Syrie, Maroc, Algérie, Tunisie, Liban, 1971-1972
Galerie Beaubourg, Paris, 1974, 1975, 1977, 1981, 1986
Rétrospective, Musée d’Art et d’Histoire, Neuchâtel / Musée d’Art Contemporain, Dunkerque, 1983
FIAC, Galerie Patrice Trigano, Paris, 1983
Kunstmesse, Bâle, 1985
L’Europe des grands maîtres, Musée Jacquemart-André, Paris / Musée des beaux-arts, Séoul, 1989
Schneider, rétrospective, Clermont-Ferrand, Carcassonne, Montbéliard, Le Mans, Metz, 1998-2001
L’Envolée lyrique, Paris 1945-1956, Musée du Luxembourg, Paris, 2006
Gérard Schneider, grands gestes pour un grand monde, Musée d’Art & d’Histoire, Neuchâtel, 2011
Montparnasse / Saint-Germain-des-Prés, Angers / Bordeaux, 2012
Les Sujets de l’abstraction, Peinture non-figurative de la Seconde École de Paris (1946-1962), exposition collective, Fondation Gandur pour l’Art, Musée Rath, Genève / Musée Fabre, Montpellier, 2011
Gérard Schneider, rétrospective, Musée des Beaux-Arts d’Orléans, 2013 Le Geste et la Matière – Une abstraction «autre » – Paris, 1945-1965, Fondation Clément, Le François, Martinique, 2017
SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE
Marcel Pobé, Schneider, Paris, Georges Fall, 1959
Michel Ragon, Schneider, Amriswill, Bodensee Verlag, 1961
Marcel Brion, R. V. Gindertael, Schneider, Venise, Alfieri, 1967
Gérard Schneider, cat. expo. Turin, Galleria civica d’Arte moderna (16 avr.–24 mai 1970), Turin, Galleria civica d’Arte moderna, 1970
Gérard Schneider, Eugène Ionesco (préf.), Mots au vol, Paris, Éditions Saint-Germain-des-Prés, 1974
Pierre von Allmen (dir.), Jean-Marie Dunoyer, Schneider, cat. expo., Neuchâtel, Musée d’Art et d’Histoire (26 févr.–17 avr. 1983), Neuchâtel, Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, 1983
Jean Orizet, Schneider Peintures, Paris, La différence / L’autre musée, 1984
Daniel Chabrissoux, Loïs Frederick, Gérard Schneider : œuvres de 1916 à 1986, cat. expo., Angers, (1991), Angers, Expressions contemporaines, 1991
Michel Ragon, Schneider, Angers, Expressions contemporaines, 1998
Patrick-Gilles Persin, L’Envolée lyrique Paris 1945-1956, cat. expo., Paris, Musée du Luxembourg (26 avr.–6 août 2006), Milan, Skira, 2006
Éric de Chassey (dir.), Éveline Notter (dir.), Justine Moeckli et al., Les sujets de l’abstraction. Peinture non-figurative de la seconde École de Paris, 1946-1962.
101 Chefs-d’œuvre de la Fondation Gandur pour l’Art, cat. expo., Genève,
Musée Rath (6 mai–14 août 2011) / Montpellier, Musée Favre (3 déc. 2011–25 mars 2012), Milan, 5 continents, 2011
Christian Briend, Nathalie Ernoult, Le Geste et la Matière – Une abstraction «autre » – Paris, 1945-1965, cat. expo., Le François, Martinique, Fondation Clément (22 jan.–16 avr. 2017), Paris / Le François, Centre Pompidou / Fondation Clément / Somogy éditions d’Art, 2017
Crédits photo – photo credits
1, 2, 4, 5, 7, 11, 13, 15, 16 – Droits réservés / Archives Gérard Schneider – Adagp, Paris
3 – Droits réservés
6, 14, 17 – Droits réservés / Archives Gérard Schneider
8 – Droits réservés / Galerie San Fedele, Milan – Adagp, Paris
9 – Droits réservés / GAM, Turin – Adagp, Paris
10 – Michel Ragon / Archives Gérard Schneider
11 – Droits réservés / Galerie Lorenzelli, Milan