Présenté à Bruxelles au début de l’année 2020, cet ensemble d’œuvres séminales du maître de l’Abstraction lyrique est maintenant visible à Paris.
Moment crucial dans l’œuvre de Gérard Schneider, l’après-guerre est pour lui l’affirmation de l’abstraction comme seule voie possible – une abstraction en rupture avec les précurseurs de la première moitié du XX e siècle : une abstraction gestuelle. C’est la naissance de ce geste – la mise en place de ce langage – que ces œuvres permettent de découvrir. Lentement les structures héritées de la géométrie s’effacent pour laisser place au lyrisme.
« L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible.» C’est avec cette célèbre formule que s’ouvre l’un des chapitres, Le Credo du Créateur, extrait du livre de Paul Klee, La théorie de l’art moderne. Recueil de ses écrits des années 1920, l’ouvrage pose les bases de l’art moderne et plus particulièrement les fondements théoriques de l’abstraction en peinture. D’après Paul Klee, le rôle de l’art n’est pas tant d’imiter ou de reproduire la réalité mais plutôt de la dévoiler.
En 1944, le choix de Gérard Schneider est fait depuis quelques années, c’est l’abstraction qui sera la voie à suivre pour mener à bien sa quête picturale.
En ces années marquées par la fin du conflit mondial – affronter le réel et en proposer une retranscription picturale est une problématique centrale. Quel peut être le Sujet de l’art ? Si l’on considère à nouveau le point de vue de Paul Klee, l’œuvre d’art étend notre perception du monde au-delà de nous-même. C’est en cela qu’elle rend le monde davantage visible et qu’elle peut d’une certaine manière donner à voir l’invisible.
Fort des enseignements de Cézanne et de Kandinsky, et de manière plus générale des avant-gardes de la première moitié du XX e siècle, Gérard Schneider va désormais explorer sans relâche ces possibilités infinies qui s’offrent à lui. Dans cet épisode fondateur de l’histoire de l’art, il aura pour compagnons de route des artistes majeurs tels que Hans Hartung, Pierre Soulages, Georges Mathieu. C’est ainsi qu’à cette époque, à Paris, avec ces artistes, accompagnés de galeristes et de critiques d’art passionnés que naît l’Abstraction lyrique.
La belle et nécessaire exposition que propose la Galerie Diane de Polignac permet de se rendre compte combien cette période est importante dans l’œuvre de Schneider; combien les choix esthétiques sont riches de sens et en quoi le travail sur papier jette un éclairage singulier sur l’œuvre peint. Elle présente plus de soixante dix œuvres sur papier, pour la plupart jamais montrées auparavant, qui s’étalent sur une période allant de 1944 à 1959.
Ces œuvres nous guident, tout au long de ces quinze années, aux côtés de Gérard Schneider, dans une sorte de proximité et d’intimité qui nous font entrapercevoir les rouages originels du processus de création. Elles couvrent un large spectre des fonctions du travail sur papier chez Gérard Schneider. Les petits formats – telles de véritables miniatures – explorent et questionnent avec maîtrise les problématiques de la composition classique. La variété des supports et des techniques fait entrevoir cette liberté absolue dont le travail sur papier est synonyme. Dans de plus grands formats, c’est la confrontation du plein et du vide qui opère pour aboutir à la création de compositions audacieuses et radicales. Des réminiscences d’une analyse géométrique de l’espace pictural à l’apparition d’un geste nettement calligraphié, cette période charnière est ici montrée avec justesse.
Il est essentiel de revenir sur cette notion de geste — ne parle-t-on pas d’ailleurs d’une abstraction gestuelle? —, ce geste spontané, cette éruption qui en dehors de toute construction mentale antérieure, a sa propre existence, sa propre réalité, autonome. Dans la confrontation avec la toile, il peut subsister une « résistance» du matériau, des contraintes qui peuvent créer un décalage entre le geste initial et l’œuvre achevée. Dans le cas de l’utilisation du papier comme support ; il en est tout autrement, le geste s’inscrit, vierge et brut, sur la feuille. Il permet cette non préméditation de l’œuvre qui est un fondement de l’abstraction de Gérard Schneider.
Très vite cette force, cette véracité, que permet le travail sur papier va amener Gérard Schneider à radicaliser et simplifier son geste. Dès le milieu des années cinquante, des encres acquièrent une réelle dimension calligraphique. Ce geste libre et maîtrisé est le parfait pendant à sa démarche globale – par le biais de laquelle il entend incarner dans le moment exact de la peinture – le geste – la réalité invisible des émotions et du psychisme, un réel lyrique.
Cette approche personnelle de la calligraphie est bien sûr à mettre en parallèle avec l’engouement que suscite l’œuvre de Schneider au Japon dès cette époque et les nombreux échanges entretenus avec critiques d’art et calligraphes japonais (ill. 1).
Dans la pratique de Gérard Schneider, le travail sur papier n’est pas à proprement parler une anticipation de la toile : il lui est complémentaire et parallèle – il ne s’inscrit pas dans le même temps. L’œuvre sur papier précède et succède à la toile et n’est en aucun cas une « répétition» ; elle est plutôt un espace — un moment — de liberté qui va permettre puis faire écho à la confrontation avec la toile.
Le papier est une permanence dans le temps qui maintient à disposition et en perpétuelle évolution, un ensemble de formes, de signes et de confrontations colorées. L’espace de la feuille de papier est à envisager comme le lieu physique de ce laboratoire, de cette fabrique des éléments picturaux constitutifs de l’art de Gérard Schneider.
Ce dernier a toujours su combien ce support qu’est le papier devait avoir sa place dans la présentation de son œuvre au public. Gérard Schneider a tout au long de sa carrière choisi de concevoir des expositions incluant ou ne présentant que des œuvres sur papier. Si de grandes expositions ont présenté ses peintures de façon magistrale (à Bruxelles en 1953 et en 1962, à la Galerie Kootz à New York de 1956 à 1961, à Düsseldorf en 1962, à Turin en 1970), d’autres expositions mettent en avant spécifiquement ses œuvres sur papier : les expositions à la Galerie Louis Carré en 1951 (avec Hans Hartung et André Lanskoy) (ill. 2), à la Galerie de Beaune en 1951 et à la Galerie Im Erker à Saint-Gall en 1961 et 1963 en sont quelques exemples.
Il faut aussi évoquer la dernière décennie de sa vie — décennie durant laquelle le travail sur papier deviendra l’essentiel de son activité. Avec l’apport de la peinture acrylique à la fin des années soixante, la couleur acquiert une présence et une force rarement égalée auparavant. De plus la rapidité d’exécution que cela lui autorise permet au geste de se libérer totalement et c’est donc vers le milieu des années soixante-dix que la production sur papier prend une ampleur jamais connue auparavant. Le point d’orgue sera le début des années quatre-vingt où, conservant les spécificités du travail sur papier, il renoue avec les grands formats, réalisant ainsi des œuvres rares et intenses (ill. 3).
Des huiles sur papier des années trente (ill. 4) à ces grandes compositions colorées, le papier est pour Gérard Schneider un champ des «possibles » qu’il explore inlassablement, avec une fougue et un enthousiasme sans cesse renouvelés.
Christian Demare
Octobre 2020
Gérard Schneider dans son atelier rue Armand-Moisant, Paris, 1950 ca. – Photographie : Serge Vandercam © DR / Archives Gérard Schneider
ill. 1 – Revue Bokubi, n°37, septembre 1954 – Article d’Itsuji Yoshikawa présentant le travail de Gérard Schneider. En haut : l’œuvre reproduite page 28
ill. 2 – Carton d’invitation à l’exposition Hartung, Lanskoy, Schneider – gouaches, pastels, avril 1951, Galerie Louis Carré, Paris, France
ill. 3 – Sans titre, 1983
149 x 107 cm – 48.5 x 42.1 in.
Acrylique sur papier
Collection Frac Île-de-France, Paris, France
ill. 4 – Figures dans un jardin, 1934
27 x 35 cm – 10.6 x 13.7 in.
Huile sur papier marouflé sur toile
Collection particulière, Paris, France
Vue de l’exposition
1 – Sans titre, 1944
31 x 24 cm
Fusain et pastel sur papier gris
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 44»
Référencé au dos
2 – Sans titre, 1944
48 x 31,2 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 44»
Référencé au dos
3 – Sans titre, 1944 ca.
13,3 x 17,4 cm
Lavis d’encre brune sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
4 – Sans titre, 1944 ca.
13,3 x 17,4 cm
Lavis d’encre brune sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
5 – Sans titre (œuvre double-face), 1945
19,5 x 13,2 cm
Encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider 45»
6 – Sans titre (œuvre double-face), 1946
26 x 16 cm
Encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 46»
Signé et daté «Schneider 46» au dos
7 – Sans titre, 1946
21,3 x 29,8 cm
Fusain, encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / -46»
Référencé au dos
Gérard Schneider conservait des reproductions photographiques de ses œuvres pour les annoter (ci contre). Cette œuvre sur papier a été réalisée à Gordes en 1947 comme indiqué au dos d’un autre tirage photographique.
Ces montages et annotations avaient pour but de mettre en avant des œuvres qui pour lui étaient importantes ou encore de confronter son travail avec d’autres artistes par le biais de juxtapositions d’analogies formelles.
Dans le cas présent, la mention «Abstrait autonome » fait écho à la réflexion que Schneider mène en permanence sur son propre travail. En effet à cette époque – comme il le mentionne dans nombre des ses écrits – sa préoccupation première est de conférer à l’abstraction une parfaite autonomie vis à vis de l’influence du réel dans sa création picturale.
Cette œuvre sur papier semble donc être à considérer comme l’une des première qui atteint cette «autonomie». C’est aussi à ce moment de son travail – vers le milieu de l’année 1947 – que le geste intègre pleinement le processus de création.
On ne manquera pas remarquer la concomitance de ces deux moments clés : autonomie de l’abstrait / affirmation du geste comme language pictural à part entière
Sans titre, 1947
Tirage photographique monté sur carton
Photographie : DR © Archives Gérard Schneider / Adagp, Paris
8 – Sans titre, 1947
24 x 31 cm
Fusain, encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 47»
Dédicacé «Pour Loïs / 13 mars 1956» et référencé au dos
9 – Sans titre (œuvre double-face), 1946
49,5 x 32,4 cm
Fusain sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider / 46»
10 – Sans titre (œuvre double-face), 1946
47,4 x 31,5 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 46»
11 – Sans titre, 1947
31 x 24 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 47»
Référencé au dos
12 – Sans titre, 1946 ca.
30 x 23 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé «Schneider» en bas à gauche
13 – Sans titre (œuvre double-face), 1947 ca.
35 x 27 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé en bas à droite : «Schneider». Référencé au dos
14 – Sans titre, 1947 ca.
33 x 25,5 cm
Fusain et pastel sur papier noir
Non signé et non daté
15 – Sans titre, 1948
48,5 x 63 cm
Fusain sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider-48»
Référencé au dos
16 – Sans titre, 1948
48,5 x 63 cm
Fusain sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider – 48»
Référencé au dos
17 – Sans titre, 1948
48 x 60,8 cm
Crayon et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 48»
Référencé au dos
18 – Sans titre, 1948
31 x 24 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider / – 48 -»
Référencé au dos
19 – Sans titre (œuvre double-face), 1948
48 x 62,6 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider – 48»
Référencé au dos
Opus 360, 1948
147 x 97 cm
Huile sur toile
Fondation Gandur pour l’Art, Genève, Suisse
SANS TITRE, 1949
100 x 81 cm
Huile sur toile
Musée de Grenoble, Grenoble, France
20 – Sans titre, 1948 ca.
13,4 x 10,5 cm
Encre de Chine sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
21 – Sans titre, 1948 ca.
13,4 x 10,5 cm
Encre de Chine sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
22 – Sans titre, 1947 ca.
31,5 x 23,5 cm
Fusain et pastel sur papier
23 – Sans titre, 1948 ca.
10,5 x 13,4 cm
Encre de Chine sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
24 – Sans titre, 1948 ca.
10,5 x 13,4 cm
Encre de Chine sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
25 – Sans titre, 1948 ca.
31,5 x 24 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé en bas à droite : «Schneider». Référencé au dos
26 – Sans titre, 1949
24 x 31 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / –49»
Référencé au dos
Vue de l’exposition Gérard Schneider, Galerie Otto Stangl, Munich, Allemagne, 1952. L’œuvre (cat. n°27) reproduite sur la double-page suivante était présentée lors de cette exposition – Photographie : DR © Archives Gérard Schneider
27 – Sans titre, 1949
47,3 x 63,3 cm
Encre de Chine, huile et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / -49»
Tampon de la Galerie Otto Stangl et référencé au dos
28 – Sans titre, 1949
47,2 x 62,9 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider – 49 – 9»
Référencé au dos
29 – Sans titre (œuvre double-face), 1949
24 x 31,5 cm
Fusain, gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 49»
30 – Sans titre, 1949
31,5 x 23,7 cm
Gouache sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 49»
Référencé au dos
31 – Sans titre, 1949
31,5 x 23,7 cm
Gouache sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / -49»
32 – Sans titre, 1949
24 x 31 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / – 49»
Référencé au dos
33 – Sans titre, 1949
24 x 31 cm
Fusain, encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 49»
Référencé au dos
34 – Sans titre, 1949
24 x 31 cm
Encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 12/49»
Référencé au dos
35 – Sans titre, 1949
24 x 31 cm
Encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 49»
Référencé au dos
Gérard Schneider à Gordes, 1946 – Photographie : DR © Archives Gérard Schneider
36 – Sans titre, 1949
31 x 24 cm
Encre de Chine, fusain et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / –49»
Référencé au dos
37 – Sans titre (œuvre double-face), 1949 ca.
33 x 25 cm
Fusain et pastel sur papier
Non signé et non daté
38 – Sans titre, 1949 ca.
30,8 x 23,5 cm
Fusain et pastel sur papier
Signé «Schneider» en bas à droite
39 – Sans titre, 1949
24 x 31 cm
Encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 12-49»
Référencé au dos
40 – Sans titre (œuvre double-face), 1950
21,8 x 18 cm
Gouache et encre sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / -50»
Référencé au dos
41 – Sans titre, 1950
19,5 x 18,5 cm
Gouache et encre sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 50»
Référencé au dos
42 – Sans titre, 1950
37,5 x 52,5 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider / – 50»
43 – Sans titre, 1950
10,4 x 13,6 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en haut à gauche : «gS-50»
Signé et daté «G 12-50» au dos
44 – Sans titre (œuvre double-face), 1950 ca.
10,4 x 13,4 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
45 – Sans titre, 1951
19 x 18,5 cm
Gouache sur papier
Signé «Schneider» et daté «51» en bas à droite
46 – Sans titre, 1951
47,5 x 62,9 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider – 51». Référencé au dos
47 – Sans titre, 1951
22 x 18 cm
Gouache sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 51»
Référencé au dos
48 – Sans titre (œuvre double-face), 1951
22 x 18 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider – 51». Référencé
«P425» en bas à droite. Signé «Schneider» au dos
49 – Sans titre, 1951 ca.
10,4 x 9,9 cm
Encre de Chine et gouache sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
50 – Sans titre (œuvre double-face), 1951
17,8 x 21,8 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / – 51»
Référencé «P465» en bas à gauche
51 – Sans titre, 1951
22 x 18 cm
Gouache et encre sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider.51»
Référencé au dos
52 – Sans titre, 1951 ca.
9,8 x 12 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
53 – Sans titre (œuvre double-face), 1951
10 x 12 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «GS-51». Référencé au dos
54 – Sans titre, 1951
48 x 63 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider / -51»
Référencé au dos
opus 428, 1949
60 x 73 cm
Huile sur toile
Collection particuière, France
55 – Sans titre, 1951
45 x 62,7 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider / -51»
Référencé au dos
56 – Sans titre, 1951
48,1 x 62,3 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / 51»
Référencé au dos
57 – Sans titre, 1951 ca.
9,2 x 13 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
58 – Sans titre, 1951 ca.
9,5 x 13 cm
Encre de Chine, fusain et pastel sur papier
Non signé et non daté. R
éférencé au dos
59 – Sans titre, 1951 ca.
9,9 x 13 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
60 – Sans titre, 1951 ca.
9,5 x 13 cm
Encre de Chine et gouache sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
61 – Sans titre (œuvre double-face), 1952
37,5 x 52,5 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider 52»
62 – Sans titre, 1952
45,7 x 64 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Signé en bas à droite : «Schneider II/52». Référencé au dos
63 – Sans titre, 1952
25 x 32,6 cm
Encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / –52»
Référencé au dos
64 – Sans titre, 1952 ca.
11 x 16 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
65 – Sans titre, 1952 ca.
11 x 16 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
66 – Sans titre, 1954
49,7 x 64,7 cm
Gouache et encre de Chine sur papier
Signé et daté en bas à droite : «Schneider / – 5-54 -»
Référencé au dos
67 – Sans titre, 1954 ca.
10 x 12,5 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté
68 – Sans titre, 1954 ca.
12 x 17 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
69 – Sans titre, 1954 ca.
9,2 x 12,5 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
70 – Sans titre (œuvre double-face), 1954 ca.
12 x 17 cm
Gouache, encre de Chine et pastel sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
71 – Sans titre, 1955 ca.
13,5 x 20,8 cm
Encre de Chine sur papier
Non signé et non daté. Référencé au dos
72 – Sans titre, 1959
52,7 x 74,3 cm
Encre de Chine et pastel sur papier
Signé et daté en bas à gauche : «Schneider / 9-59»
Portrait de Gérard Schneider à la Galerie Otto Stangl, Munich, Allemagne, 1952 – Photographie : Georg Schödl © Droits réservés / Archives Gérard Schneider
LES ANNÉES D’APPRENTISSAGE (1916-1937)
Gérard Schneider est né à Sainte-Croix en Suisse en 1896. Il passe son enfance à Neuchâtel où son père exerce l’activité d’ébéniste et d’antiquaire.
À 20 ans, il se rend à Paris pour étudier à l’École nationale des arts décoratifs, puis entre en 1918 à l’École nationale des beaux-arts de Paris dans l’atelier de Fernand Cormon – qui fut professeur entre autres de Vincent van Gogh et Henri de Toulouse-Lautrec.
En 1922, Gérard Schneider se fixe définitivement à Paris. Les années 1920 et 1930 sont un long apprentissage des techniques et de l’histoire de la peinture.
En 1926, il expose pour la première fois au Salon d’Automne. Son envoi, L’Allée hippique, est remarqué. Il fréquente le milieu musical parisien. Il expose cinq toiles dont Figures dans un jardin au Salon des Surindépendants de 1936, œuvres appréciées par le critique de La Revue Moderne : « un style, des figures d’une telle agilité que l’expression du mouvement est comme incluse dans la touche rapide ».
C’est aussi le temps de la découverte des mouvements artistiques de ce siècle de bouleversements et de tragédies.
Au milieu des années 1930, Gérard Schneider a assimilé la révolution initiée par l’abstraction de Kandinsky, tout en explorant les nouveaux horizons apportés par le surréalisme. Il ne peint plus d’après nature. Sa palette s’assombrit, le noir y prend une place importante et y joue un rôle structurant. Il écrit des poèmes et fréquente le milieu surréaliste : Luis Fernandez, Oscar Dominguez, Paul Éluard et Georges Hugnet.
VERS L’ABSTRACTION (1938-1949)
À partir de 1938 les titres de ses œuvres ne font plus référence au réel : les trois envois au Salon des Surindépendants s’intitulent Composition. En 1939, il rencontre Picasso. Vers 1944, sa peinture abandonne définitivement toute référence au réel.
En 1945, le Musée national d’Art moderne lui achète une toile (Composition, 1944).
Dans l’effervescence de l’immédiat après-guerre, l’art de Gérard Schneider joue un rôle pionnier dans la naissance d’une abstraction nouvelle. Celle-ci prend forme et s’impose dans une Europe en reconstruction. À Paris, Gérard Schneider et d’autres précurseurs proposent un retour à la radicalité de l’abstraction, une abstraction n’ayant plus aucun lien avec le monde réel et perceptible. Une abstraction qui fera date, en totale adéquation avec les impératifs esthétiques de cette époque charnière : on l’appelle l’Abstraction lyrique.
LES ANNÉES GLORIEUSES (1950-1961)
Aux côtés d’artistes comme Jean-Michel Atlan, André Lanskoy, Georges Mathieu et surtout Hans Hartung et Pierre Soulages – avec lesquels il entretient une amitié sincère, Gérard Schneider va très vite voir son œuvre acquérir une dimension internationale. Dès le milieu des années 1940, de grandes expositions regroupant les principaux membres de l’abstraction lyrique vont être organisées à Paris, notamment dans les galeries Lydia Conti et Denise René.
À l’étranger, lors d’importantes expositions itinérantes, le public découvre ce vital élan créatif: à travers l’Allemagne dès la fin des années 1940 : c’est l’exposition Wanderausstellung Französischer Abstrakter Malerei qui circule en RFA entre 1948 et 1949. Les œuvres de Schneider sont exposées immédiatement après aux États-Unis : à la Galerie Betty Parsons (en 1949 et 1951) et lors de l’importante exposition itinérante Advancing French Art qui voyage dans tout le pays, de Chicago à San Francisco.
De 1955 à 1961, la Samuel Kootz Gallery à New York devient son marchand exclusif aux États-Unis et son étendard outre atlantique. Gérard Schneider rejoint ainsi son ami Pierre Soulages au sein de cette prestigieuse galerie.
La Phillips Gallery de Washington achète l’Opus 445 de 1950 et le MoMA de New York acquiert l’Opus 95 B de 1955.
En 1956, il épouse en secondes noces Loïs Frederick, jeune américaine venue à Paris faire des études d’art grâce à la bourse Fulbright, qu’il rencontre par l’intermédiaire de Marcel Brion. À la même époque, Schneider fait la connaissance d’Eugène Ionesco.
Les expositions s’enchaînent à travers le monde.
Dès le début des années 1950, ses œuvres sont exposées en Europe : à Bruxelles par exemple où a lieu une première rétrospective en 1953, puis une seconde en 1962 en partenariat avec la Kunstverein de Düsseldorf. Il participe aussi aux deux premières éditions de la Documenta de Cassel en 1955 et 1959.
Il expose par trois fois à la Biennale de Venise : en 1948, 1954 et en 1966.
Le Prix Lissone lui est remis en 1957.
Son œuvre voyage aussi très régulièrement, au Japon, de 1950 jusqu’au début des années 1970, notamment lors de l’Exposition internationale d’Art. D’ailleurs, à l’occasion de l’Exposition internationale d’Art à Tokyo en 1959, il se voit remettre le prix du Gouverneur de Tokyo.
Il participe également à plusieurs reprises à la Biennale de São Paulo : en 1951, en 1953 et 1961. Lors de la Biennale de São Paulo en 1961 : à l’initiative de Jean Cassou, Conservateur en chef du Musée national d’art moderne de Paris, Schneider réalise quatre toiles de 2 x 3 m pour un ensemble de dix œuvres de grand format exposées.
LES ANNÉES LUMIÈRE (1962-1972)
Durant les années 1960, il entretient des liens étroits avec le marchand milanais Bruno Lorenzelli qui lui consacre de nombreuses expositions à travers l’Italie. Cette décennie de changements voit la peinture de Schneider prendre une direction plus colorée, plus libérée, dans laquelle le geste acquiert une dimension définitivement calligraphique.
Une fois de plus, l’œuvre de Schneider se renouvelle et se fait écho autant des aspirations esthétiques de son époque que d’un processus intérieur complexe, commencé bien des années auparavant. Une synthèse des notions de forme, de couleur et d’espace.
Lors de la Biennale de Venise de 1966, une salle entière du Pavillon français lui est réservée.
De même, une grande rétrospective lui est consacrée à Turin en 1970, où une centaine tableaux sont exposés à la Galleria civica d’Arte Moderna. C’est un franc succès, puis l’exposition se poursuit au Pavillon Terre des Hommes à Montréal.
LA MATURITÉ & LES GRANDS PAPIERS(1973-1986)
À plus de 70 ans, son art ne s’apaise en rien. La fougue est toujours aussi intense. L’éruption volcanique de la couleur est plus que jamais ardente, comme si son œuvre était destinée à ne jamais s’éteindre.
Les expositions sont toujours aussi nombreuses, comme celles présentées par la Galerie Beaubourg à Paris.
Cette fougue, cette énergie nécessitent une rapidité d’exécution que seul le papier semble lui autoriser. Au tournant des années 1980, c’est vers ce support qu’il se tourne presque exclusivement. C’est ainsi que naissent dans l’intimité de son atelier de grandes et lumineuses compositions colorées, gestuelles, enflammées, dont la beauté irréelle nous interroge encore.
Gérard Schneider quitte ce monde le 8 juillet 1986 – à l’âge de 90 ans – et nous lègue une œuvre à la fois presque insondable dans sa complexité esthétique et pourtant si proche, si humaine, si sensible.
GÉRARD SCHNEIDER AUJOURD’HUI
Aujourd’hui ses œuvres sont présentes dans les plus grands musées comme le MoMA à New York, la Phillips Collection à Washington, le Walker Art Center à Minneapolis, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée des beaux-arts de Séoul, le Musée d’Art moderne de Bruxelles, le GAM de Turin, le Musée d’Art moderne de Milan, la Kunsthaus de Zurich ou le Centre Pompidou à Paris.
En 1998, Michel Ragon lui consacre une importante monographie.
En 2021, la Galerie Diane de Polignac publiera le Catalogue Raisonné de l’œuvre peint de Gérard Schneider.
COLLECTIONS MAJEURES
Bruxelles, Musée Modern Museum
Buffalo, Albright-Knox Art Gallery
Cologne, Musée Ludwig
Colorado Springs, Co, Fine Art Center
Dunkerque, LAAC
Genève, Fondation Gandur pour l’Art
Jakarta, Museum
Kamakura (Japon), Museum of State
Los Angeles, Ca, University of California
Milan, Museo d’Arte moderna
Minneapolis, Mn, Walker Art Center
Nantes, Musée d’Arts
Neuchâtel (Suisse), Musée d’Art et d’Histoire
New Haven, Ct, Yale University
New York, NY, Museum of Modern Art (MoMA)
Oslo, Sonja Henie and Niels Onstad Foundation
Paris, Musée d’Art Moderne de Paris
Paris, Musée national d’Art Moderne – Centre Pompidou
Phoenix, Az, Phoenix Museum
Princeton, Ma, Princeton University
Rome, Galleria d’Arte Moderna
Rio de Janeiro, Museu de Arta Moderna do Rio de Janeiro
Saint-Louis, Mo, Washington University
Séoul, Fine Art museum
Turin, Galleria civica d’Arte Moderna
Washington D.C., The Phillips Collection
Worchester, Ma, Worchester Museum
Zurich, Kunsthaus
Documenta de Cassel, 1955, 1959
Kootz Gallery, New York, 1956-1961
Galerie Apollinaire, Milan, 1958
Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY, 1958, 1959, 1966, 1972
Galerie Lorenzelli, Milan, 1960, 1961, 1965, 1972, 1974, 1986, 1989, 2012
Galerie Minami, Tokyo, 1960
Galerie Nakanoshima, Osaka, 1960
Galerie Im Erker, Saint-Gall, 1961, 1963
Salon de Mai au Japon, Tokyo, Osaka, 1962
EXPOSITIONS MAJEURES
Galerie Denise René, Paris, 1946, 1947, 1948, 1953
Galerie Lydia Conti, Paris, 1947, 1948, 1950
Biennale de Venise, 1948, 1954, 1966
Wanderausstellung Französischer Abstrakter Malerei, exposition collective itinérante en République Fédérale d’Allemagne : Stuttgart,
Munich, Düsseldorf, Hanovre, Hambourg, Francfort-sur-le-Main, Fribourg-en-Brisgau, 1948-1949
Betty Parsons Gallery, New York, 1949, 1951
Les grands courants de la peinture contemporaine (de Manet a nos jours), exposition collective itinérante en Amérique du sud, 1949-1950
Advancing French Art, exposition collective itinérante aux États-Unis : Louisville, Bloomington, San Francisco, Chicago et Washington, 1951-1952
Biennale de São Paulo, 1951, 1954, 1961
Galerie Der Spiegel, Cologne, 1952, 1953, 1955, 1957, 1981
Galerie Otto Stangl, Munich, 1952
Exposition Internationale d’Art, exposition collective itinérante au Japon, 1953-1965
Rétrospective, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1953
Galerie Arnaud, Paris, 1954, 1959, 1965, 1967, 1968, 1970
Documenta de Cassel, 1955, 1959
Kootz Gallery, New York, 1956-1961
Galerie Apollinaire, Milan, 1958
Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY, 1958, 1959, 1966, 1972
Galerie Lorenzelli, Milan, 1960, 1961, 1965, 1972, 1974, 1986, 1989, 2012
Galerie Minami, Tokyo, 1960
Galerie Nakanoshima, Osaka, 1960
Galerie Im Erker, Saint-Gall, 1961, 1963
Salon de Mai au Japon, Tokyo, Osaka, 1962
Rétrospective, exposition itinérante : Kunstverein, Düsseldorf / Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1962
Paintings in France 1900-1967, exposition collective itinérante aux États-Unis : New York, Boston, Chicago, San Francisco et au Canada, 1968
Rétrospective, Galleria civica d’Arte moderna, Turin / Pavillon Terre des Hommes, Montréal, 1970
Panorama de l’Art contemporain, exposition collective itinérante en Iran, Égypte, Grèce, Turquie, Syrie, Maroc, Algérie, Tunisie, Liban, 1971-1972
Galerie Beaubourg, Paris, 1974, 1975, 1977, 1981, 1986
Rétrospective, Musée d’Art et d’Histoire, Neuchâtel / Musée d’Art Contemporain, Dunkerque, 1983
FIAC, Galerie Patrice Trigano, Paris, 1983 Kunstmesse, Bâle, 1985
L’Europe des grands maîtres, Musée Jacquemart-André, Paris / Musée des beaux-arts, Séoul, 1989
Schneider, rétrospective, Clermont-Ferrand, Carcassonne, Montbéliard, Le Mans, Metz, 1998-2001
L’Envolée lyrique, Paris 1945-1956, Musée du Luxembourg, Paris, 2006
Gérard Schneider, grands gestes pour un grand monde, Musée d’Art & d’Histoire, Neuchâtel, 2011
Montparnasse / Saint-Germain-des-Prés, Angers / Bordeaux, 2012
Les Sujets de l’abstraction, Peinture non-figurative de la Seconde École de Paris (1946-1962), exposition collective, Fondation Gandur pour l’Art,
Musée Rath, Genève / Musée Fabre, Montpellier, 2011
Gérard Schneider, rétrospective, Musée des Beaux-Arts d’Orléans, 2013
Le Geste et la Matière – Une abstraction « autre » – Paris, 1945-1965, Fondation Clément, Le François, Martinique, 2017
GÉRARD SCHNEIDER
La naissance du geste
Œuvres sur papier – 1944-1959
Exposition du 5 novembre au 18 décembre 2020
Galerie Diane de Polignac
2 bis, rue de Gribeauval – 75007 Paris
www.dianedepolignac.com
Traduction: Jane Mc Avock
Imprimé en France
© Œuvres de Gérard Schneider : ADAGP, Paris, 2020
Photographies des œuvres : Droits réservés
© Galerie Diane de Polignac, 2020