LOÏS FREDERICK

Exposition Mars/Juin 2015

Un diamant brut dévoilé pour la première fois…

A magician of light…

by Diane de Polignac & Khalil de Chazournes

Magicienne de la lumière, Loïs Frederick capte son éclat avec sa palette inouïe où la virulence de ses nuances chromatiques associe insolemment les obscurs déviant jusqu’aux fluorescents.

La découverte de son atelier fut pour nous un choc esthétique total.

À l’instar de Joan Mitchell, Sam Francis et Paul Jenkins, elle s’inscrit dans la lignée des grands peintres américains travaillant en Europe : volontairement recluse dans son atelier, elle construit une œuvre extraordinaire restée secrète jusqu’à aujourd’hui pour la plus grande joie des connaisseurs.

Un diamant brut dévoilé pour la première fois…

Que j’aime la Couleur !

par Laurence Schneider

En prenant la plume, le souvenir de ma mère reste si puissant que j’ai composé ce texte en la faisant revivre et s’exprimer à la première personne.

Que j’aime la Couleur !

Secrète amie, fidèle alliée, elle est ma force, mon réconfort, ma passion, l’exutoire de mes émotions.

Dès ma naissance fin 1930 du fin fond du Nebraska, dans un petit village nommé Hay Springs, c’est-à-dire au milieu de nulle part, j’ouvre grand les yeux, j’observe en silence et j’absorbe…

J’absorbe dans l’immensité de ce paysage désolé, les ocres qui hurlent, le cruel soleil, les terres irradiées sous un ciel cobalt pur formant loin, loin, loin un horizon incertain vibrant de mauves et de pourpres.

Telle est la frontière de mon enfance, je rêve de son Au-delà…

Comme tout ce qui est interdit est forcément dangereux et forcément passionnant, je m’amuse à fixer obstinément la lumière dans son ardeur jusqu’à ce que me viennent les larmes; alors, paupières closes, je peux contempler mon feu d’artifice personnel : ce jeu mortifiant a sa récompense : des myriades de paillettes aux éclats fluorescents qui ne scintillent que pour moi.

Arrive le premier jour d’école et mon premier barbouillage. J’ai l’idée saugrenue d’ombrer une fleur orange d’un voile de lilas, et à la maîtresse de s’écrier extatique : « Toi, tu serasartiste quand tu seras grande ». De retour à la maison, j’annonce, toute fière, la grande nouvelle à mes parents consternés.

Opiniâtre et têtue, deux défauts grâce auxquels je tiens bon pour traverser une enfance ennuyeuse et médiocre, la tête perdue dans mes palettes imaginaires, je laisse se dérouler mon destin. J’obtiens ainsi des bourses d’étude m’ouvrant les portes de l’Université du Nebraska, puis du Kansas City Art Institute.

En 1953, un miracle : j’obtiens le Fulbright Award, reconduit en 1954, qui me propulse au-delà de l’Océan Atlantique jusqu’à Paris, la Mecque des Beaux-Arts de l’époque.

On ne peut concevoir l’impact de cette ville lumière sur la native du middle-west que j’étais; cette ambiance si particulière, les amitiés, toujours éclectiques sont simples et spontanées. J’évolue pour la première fois en pleine liberté sans crainte d’un certain puritanisme conventionnel qui m’aura pourtant jusqu’à présent bien empoisonné la vie.

Le soir de mon arrivée à Paris, mes camarades de la Cité Universitaire m’entrainent boire un verre dans le Paris des «montparnos ». Au « Select », fief d’Hemingway, nous y croisons et devisons le reste de la soirée avec Sam Francis et Paul Jenkins, comme si cela était la chose la plus naturelle du monde.

Influencée par ces façades parisiennes nimbées de noir de charbon, ou peut-être bien par ce temps pluvieux (je n’ai jamais pu me faire à ce satané climat parisien), ma palette s’assombrit: je redécouvre d’infinies nuances de gris, d’ombres, de réglisses, de sépia, couleurs spectrales qui serviront désormais d’écrins aux chatoyantes réminiscences chromatiques de mon enfance.

Marcel Brion, mon maître de recherches, trouve que ma peinture ressemble à celle d’un certain Gérard Schneider. Une rencontre est organisée à l’atelier. Cupidon fera le reste… C’est ainsi que je devins l’épouse jeune et réservée du flamboyant Schneider. Discrète ombre fidèle et admirative presqu’invisible, je ne me lasse pas d’admirer mon grand homme.

Je continue de peindre, à l’image de mes toiles. La braise couve sous la cendre et tel un volcan en sommeil, je calfeutre l’intensité de mes émotions, peut-être par pudeur anglo saxonne, de peur qu’une pépite incandescente ne s’échappe du magma et me dévoile à tous.

Ce tumulte, je le réserve à ces moments volés à mon quotidien de mère et d’épouse, lorsqu’enfin je me reclus volontairement dans mon atelier. Grisée par les effluves de térébenthine, je suis dans mon monde.

Je peins très, très lentement, presqu’en méditation; mon inconscient guide ma main. Arrive subrepticement ce moment magique où l’imaginaire cède la place à l’inconscient qui me distille nuances et secrets provoquant une nouvelle éclosion. Les noirs scandalisés par mon insolence s’amalgament tels des émaux réticents, tentant vainement de reconquérir leur prépondérance.

Il y avait beaucoup de visites à l’atelier. Dans ces cas-là, et sur l’insistance de Gérard, il fallait que je dévoile mon travail aux yeux du monde. J’étais alors au supplice. Heureusement, les amateurs venus pour mon mari ne s’intéressaient guère à sa si jeune épouse : pour eux, je n’étais qu’une groupie.

Je parle là d’une étrange époque. À part quelques notables exceptions de femmes artistes comme Maria-Helena Viera da Silva, Joan Mitchell, Huguette Arthur-Bertrand, Charlotte Perriand, Niki de Saint-Phalle ou Louise Bourgeois, il ne serait venu à personne l’idée qu’une femme puisse être artiste peintre, architecte, compositeur ou chef d’orchestre ! Le simple fait d’évoquer à leur encontre les mots « talent » ou « créativité » semblait absolument incongru. C’était comme ça!… Juste un état de fait dont je ne concevais à l’époque aucune amertume.

Peu après que l’homme ait posé le premier pied sur la lune, une autre trouvaille moderne viendra révolutionner ma propre vie : grâce à je ne sais quel génial procédé chimique, les peintures vinyliques, puis acryliques offrent désormais aux artistes une formidable opportunité permettant aux peintures fluorescentes d’être capturées et merveilleusement restituées. Leurs pots luisent à présent dans mon atelier comme du radium.

Roses « shocking», verts sulfuriques, jaunes stridents dominent par leur incandescence. On peut les utiliser en masse ou aquarellés en glacis, s’amuser à les étouffer sous des strates de teintes ternes, les noyer sous d’hypothétiques orages crépusculaires. Les fluorescents irradient l’œuvre, quelque soit leur rôle sur la toile. La finalité de mon œuvres’élude sous mes yeux: le pouvoir de cristalliser, grâce à ces révélateurs de couleurs, cette étincelle absolue qu’est la Lumière !

Peu m’importe d’être une femme, si américaine, si mutique, si jeune, si discrète, si, si, si, et encore si! Avec cette découverte je me réalise pleinement dans mon œuvre, heureuse et comblée.

Et puis un jour, mon «Tigre-Lion» après avoir peint trois ultimes toiles, s’éteint âgé de quatre-vingt-dix ans. Veuve à cinquante-cinq ans, je délaisse ma peinture et consacre toute mon énergie à défendre et faire valoir la qualité et l’importance historique de l’œuvre de Gérard. De timide je deviens passionaria: expositions, rétrospectives, publications, je m’y emploie de toute mon âme.

Hélas je ne peux pas, je ne peux plus peindre. Le simple fait de rentrer dans l’atelier est trop douloureux, je ne brûle et tourbillonne que pour Lui et pour son œuvre. Cet état durera seize ans. Seize longues années que je n’ai même pas vu passer.

Un beau jour, de retour de New York, galvanisée par l’énergie de cette ville, mon ADN américain tout ragaillardi et totalement décomplexée, je me sens à nouveau envahie d’une envie d’émotions « coloristiques » comme une vague orgasmique : mon esprit est contaminé par cette boulimie chromatique. Sur la toile vierge, je me lance avec fougue.
Des enduits blancs de neige optiques et ténus se posent en fond et nourrissent mes toiles puis, malgré moi, la brosse pose ses fluo imbibés d’eau qui font «détrempe ».

Je contemple la couleur qui m’échappe et je l’observe qui s’épanche, obéissant à je ne sais quelles célestes injonctions, et maintenant sans écrin, elle éclate et luit.

La toile finie n’est plus que Lumière ! J’atteins mon absolu, mon essentiel, la quintessence de ma quête artistique : mon Œuvre est totalement aboutie.

Retrouver Loïs Frederick

par Patrick-Gilles Persin

La beauté du geste, pureté et authenticité sont autant de critères qui ont existé depuis toujours, tant en Asie ancestrale que dans la vieille Europe ou l’Amérique. La plupart des créateurs de notre art moderne ne les ont jamais oubliés.
Depuis près d’un siècle, la totale et nouvelle liberté de l’acte créatif, issue des travaux de Kandinsky, fait que plus que jamais on ne peindra comme on le fit des siècles durant. Les contraintes alors imposées ont disparu, sans pour autant effacer les traces conséquentes d’un passé (des passés) resté fondamental, vital même. Ce passé auquel chacun doit toujours pouvoir se référer. Il permet aux artistes qui ont reçu un enseignement classique de se ressourcer de temps à autre, afin de mieux poursuivre leur œuvre dans une création qui leur est fondamentale, viscérale.

C’est cela que Loïs Frederick aimait à évoquer lorsqu’elle parlait de peinture – plus rarement de sa propre peinture. La rigueur fut aussi pour elle une règle inaltérable, perpétuelle. Être peintre et femme de peintre ne fut pas aisé. Préférant, par amour et admiration, s’effacer continuellement, elle soutint toujours l’action et l’œuvre de Gérard Schneider. Lorsque nous nous voyions, des décennies durant, toujours elle me parlait de lui, se rappelant avec une acuité extrême du moindre des instants qu’ils vécurent ensemble.

Si j’évoque ici cette attitude constante de Loïs c’est pour mieux faire comprendre le grand silence qui a entouré, sa vie durant, son existence de peintre. À l’évidence elle a tout fait pour rester dans l’ombre de son grand homme. Pour elle, lui seul comptait. Et pourtant, il est intervenu souvent pour qu’elle expose ses œuvres qu’il estimait tant. Elle refusait presque toujours, montrant parfois une toile dans un Salon parisien.

Pour mieux concevoir cette attitude extraordinairement pudique, penchons-nous sur les origines de Loïs Frederick.
Elle naît en 1930, dans le Nebraska, à Hay Springs. Sa famille, issue d’anciens fermiers du Wyoming, est très austère et dénuée de tout sens esthétique. Elle aura un frère, Hamilton, qui deviendra un architecte fameux. Plus tard, peu soutenue, elle devra travailler pour financer ses études à l’Université du Nebraska, puis au Kansas City Art Institute.
Elle y étudie la peinture, l’histoire de l’art et les lettres. C’est alors qu’interviennent quelques acquisitions officielles, pour elle aussi inattendues qu’uniques, car elle refusera toute sa vie de vendre ses œuvres.

En 1953, son destin change en recevant le très convoité Fulbright Award. Cela lui permet d’aller étudier à Paris, comme elle le souhaitait. Ce prix prestigieux sera reconduit l’année suivante, à titre tout à fait exceptionnel. Elle arrive à Paris, sachant sa prise en charge totale. Si elle n’y connaît encore personne, elle est attendue à la Cité Universitaire.
Très vite son maître d’étude, l’historien de l’art et futur académicien Marcel Brion, détecte vite ses capacités et son talent. Il lui conseille alors de montrer son travail à un de ses amis peintres, Gérard Schneider, abstrait lyrique, qui est un des chefs de file de la nouvelle École de Paris, avec Pierre Soulages et Hans Hartung.

En arrivant en Europe, Loïs Frederick composait des toiles sombres et très en matière. Elle était déjà bien armée : connaissant certains peintres de l’École de New York, et tout particulièrement Rothko. Totalement séduit, Schneider l’épousera en 1956.

Les deux artistes partagent le même petit atelier, tout en restant indépendants esthétiquement. Toutefois, au contact de Schneider elle se libère. Sa technique évolue considérablement. Son geste s’amplifie et utilise des brosses plus larges. Dans les années 1960, le médium s’augmente : elle utilise l’huile de lin et travaille plus la matière, s’investissant dans la couleur. La structure verticale perdure.
En 1958, une maison à la campagne permet aux deux artistes d’avoir enfin chacun son atelier. Isolée, Loïs Frederick conçoit alors une œuvre plus développée encore dans la couleur jusqu’à ce qu’elle découvre dès 1970, une technique alors inconnue en France : l’acrylique ! Elle s’y plonge à corps perdu et en découvre avec délectation les innombrables possibilités. Puis, le fluorescent fait son apparition deux ans plus tard. C’est une autre révélation. Elle peint alors par touches, ses noirs sont d’une extraordinaire luminosité. La discrète influence de Schneider est désormais bien loin. Son écriture s’impose et se développe.

Que ce soit des toiles ou des œuvres sur papier, Loïs Frederick compose avec passion, mais toujours dans l’ombre, jusqu’à la mort de Schneider en 1986. Elle s’arrête alors de peindre jusqu’en 2002. Pendant ces longues années, elle s’occupe ardemment de l’œuvre de son mari et continue de refuser toutes les propositions personnelles. Je l’ai cent fois entendue répondre sur un ton définitif à nos pressantes demandes: « Vous ferez cela quand je ne serais plus là ».

À partir de 2002, la peinture de Loïs Frederick est plus épurée, les fonds blancs et les gris s’harmonisent. Le fluorescent est alors délayé comme l’est l’aquarelle. Les tons se fondent, la lumière ne vient plus seulement du fond de la toile, mais l’inonde toute entière. Elle conservera toujours cette emblématique construction qui la conduit à une verticalité permanente, éclatante. Celle-ci vient sans doute des paysages arides typiques qui l’ont marquée. Ce sont les «Canyons inversés », les Rock National Monuments Wagons, du Nebraska. Ces énormes rochers dans des étendues arides qu’elle a vus dans son enfance, et dont elle restera imprégnée, nostalgique sa vie durant.

Tant de pudeur indicible, de retenue constante font que tout cet œuvre, conçu dans le silence de l’atelier est resté, jusqu’à aujourd’hui ignoré de tous, ou presque. Cette découverte est une révélation pour les amateurs d’art. L’identité picturale de Loïs Frederick convainc par sa sensibilité et sa dualité culturelle américano-européenne.

“Well beyond morals…

par Michel Faucher

« Bien au-delà des mœurs à découvrir, c’est l’immoralitéde l’espace à parcourir qui compte… Les saisons n’ontplus de sens : le matin c’est le printemps, à midi c’estl’été, et les nuits du désert sont froides sans que ce soitjamais l’hiver. » Jean Baudrillard parle de l’Amérique (Jean Baudrillard, Amérique, éditions Grasset, 1986). Les œuvres de Loïs Frederick sont empreintes de cette Amérique-là, fondamentale et essentielle pour comprendre l’époque. Du Nebraska où elle est née, elle conserve les images de plaines immenses qui conduisent aux montagnes Rocheuses.
Latitude Rome. Altitude 900 mètres. Le soleil, la lumière, quelle que soit la saison, sont au rendez-vous. Climat de contrastes…

En 1950, Loïs Frederick rencontre Rotko, un tableau de 1948. « l’m not interested in color, it’s light l’m after » disait-il.
La leçon est retenue. L’inconsciente présence des espaces, la volonté de saisir la lumière, la capter, en transcrire aussi bien les nuances que les mécanismes sont la base autant que la finalité d’une œuvre forte et structurée.

Aucune ambiguïté n’est possible. Loïs Frederick se déplace dans cette unique obsession avec des formes répétitives pour l’exprimer. Des masses assez régulières se superposent, se frôlent, se heurtent, emplissent plus ou moins la toile, absorbent et reflètent la lumière.

La peinture, les formes interviennent tel le verre du vitrail.
La lumière traverse la matière, bute sur le blanc de la toile qui la renvoie à nouveau. La texture de l’œuvre tient à ce complexe transit où la lumière réelle joue à travers la luminosité exprimée. Cette combinaison suscite les vibrations constantes et denses qui animent une recherche rigoureuse, dépouillée. « Un jour, c’était en janvier,tout étaitgris, il y avait du brouillard, un employé municipal portaitun de ces panneaux rouges fluorescents qui signalent destravaux. Ce fut magique. » La fluorescence devient alors une composante habituelle du travail de Loïs Frederick. Si l’on excepte une palette naturaliste vert, marron, gris, quand elle arrive à Paris en 1953 – climat de l’époque – ce sont les rouges, les jaunes, les ocres qui toujours caractérisent la toile. L’acrylique et le fluorescent permettent également des verts, bleus, roses et jaunes excessifs, voire agressifs. Le passage de l’huile à l’acrylique facilite les transparences, le jeu de la lumière en est amélioré, les ondulations accélérées.

L’équilibre des masses, leur organisation laissent peu de marge à l’improvisation. Loïs Frederick pratique le dessin, la gouache ; ils peuvent servir de réflexion pour un travail d’une plus grande ampleur qui s’exprime souvent dans de très grands formats. Réminiscence de l’espace. Chaque forme est une structure qui tient un rôle unique non interchangeable, dont l’enchaînement intervient au rythme des évolutions musicales… La gestuelle directe presque instinctive n’est pas totalement exclue. Elle reste maîtrisée.
Loïs Frederick utilise des brosses. Elles accroissent la fluidité, augmentent la présence des interstices, multiplient encore les errances de la lumière. Cette œuvre – ce n’est pas le moindre paradoxe – vibre d’une spiritualité froide, abstraite.
Rien ne racole, aucune aisance n’intervient. Ces rubans inégaux aux épaisseurs variables, mêlés avec fragilité et brutalité, génèrent du seul fait de la lumière irradiante et retenue, la trouble impression d’un vide habité. L’extrême légèreté des couleurs, leur violence aussi accroissent l’idée étrange d’une apesanteur palpable. Les plages immenses et colorées, peu nombreuses, qui occupent l’espace de la toile, sont significatives d’une réflexion sur des couleurs étrangères à la lumière. Le peintre américain Paul Jenkins n’intervient que sur les couleurs de diffraction.

Loïs Frederick, elle, complexe le phénomène en y ajoutant d’autres dérivés. L’ocre par exemple. Un rapport différent apparaît. L’artiste tente de manipuler les potentialités de la lumière, celles de la luminosité. Son imaginaire spécifique se manifeste là. L’adjonction d’éléments inhabituels par rapport à la décomposition naturelle de la lumière ajoute à l’apparente distanciation prise face au sujet.

Pudeur ou réserve, humour ou crainte… La lumière dit la vie autant que les interrogations de la vie. Loïs Frederick pose un regard lucide et fort sur ces questions. Son œuvre, avec une émotion contenue, la répétition de formes jamais neutres, nous livre ses propres doutes…

Les forces mises en œuvre sont celles habituelles de la création abstraite. La particularité du traitement, le rapport à l’instantanéité du geste « une toile peut mettre plusieursannées avantd’être terminée », la conception des formes, de la structure, éloignent Loïs Frederick de l’abstraction lyrique sans que, pour autant, elle ne bascule dans la froide écriture géométrique… Là se situe son originalité, son art est d’abord américain, ses compagnons de voyage – consciemment ou non – d’outre-Atlantique.

Loïs Frederick travaillant à la Cité Universitaire à Paris en 1953-1954.

Loïs Frederick dans son atelier des Audigers près de Paris.

Loïs Frederick & Zao Wou-Ki in 2006.

WORKS ON CANVAS

Untitled, 1964

Untitled, 1964

Signed and dated lower right
Oil on canvas
52 x 64.5 in. / 130 x 162 cm.

Untitled, 1955

Untitled, 1955

Signed and dated lower right
Oil on canvas
58.5 x 45.5 in. / 146 x 114 cm.

Exhibition
Peintres abstraits américains de Paris (American Abstract painters from Paris), Galerie Arnaud, Paris; travelling exhibi tion in Germany, 1956.

Untitled, 1955-56

Untitled, 1955-56

Signed and dated lower right
Oil on canvas
45.5 x 58.5 in. / 114 x 146 cm.

Exhibition
Les Années 1950 (The Fifties), Musée d’Art contemporain de Dunkerque, Dunkirk; travelling exhibition in France, 1986

 

Publications
Illustrated in black and white in the exhibition catalogue
Les Années 1950 (The Fifties), Musée d’Art contemporain de Dunkerque, Dunkirk, 1986.
Illustrated in colours in Cimaise N°186, special issue,
January-February 1987.

Untitled, 1958

Untitled, 1958

Signed and dated lower right
Oil on canvas
58.5 x 45.5 in. / 146 x 114 cm.

Exhibition
Salon des Réalités Nouvelles, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France, 1958.

Untitled, 1960’s

Untitled, 1960’s

Oil on canvas
46 x 35.5 in. / 116 x 89 cm.

Untitled, 1960

Untitled, 1960

Signed and dated lower left
Oil on canvas
64.5 x 52 in. / 162 x 130 cm.

Untitled, 1960's

Untitled, 1960's

Oil on canvas
52 x 64.5 in. / 130 x 162 cm.

UNTITLED, 1960

UNTITLED, 1960

Signed and dated lower left
Oil on canvas
39 x 52 in. / 97 x 130 cm.

Untitled, 1960's

Untitled, 1960's

Oil on canvas
52 x 39 in. / 130 x 97 cm.

Untitled, 1964

Untitled, 1964

Signed and dated lower left
Signed and dated on the reverse
Oil on canvas
52 x 64.5 in. / 130 x 162 cm.

Exhibition
9 peintres de Paris (9 painters from Paris), Galeria Dinastia, Lisbon, Oporto, Portugal.

Untitled, 1960's

Untitled, 1960's

Oil on canvas
29 x 24 in. / 73 x 60 cm.

Untitled, 1964

Untitled, 1964

Signed and dated lower right
Signed on the reverse
Oil on canvas
45.5 x 58.5 in. / 114 x 146 cm.

Untitled, 1966

Untitled, 1966

Signed and dated lower right
Signed on the reverse on the frame
Oil on canvas
64.5 x 52 in. / 162 x 130 cm..

Exhibition
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France, 1971.

Untitled, 1973

Untitled, 1973

Signed and dated lower left
Acrylic on canvas
52 x 64.5 in. / 130 x 162 cm.

Untitled, 1983

Untitled, 1983

Signed and dated lower left
Acrylic on canvas
21.5 x 26 in. / 54 x 65 cm.

Untitled, 1980’s

Untitled, 1980’s

Acrylic on canvas
32 x 39.5 in. / 81 x 100 cm.

Mediterranean summer , 1980’s

Mediterranean summer , 1980’s

Titled on the reverse
Acrylic on canvas
52 x 64.5 in. / 130 x 162 cm.

Untitled, 1990

Untitled, 1990

Signed and dated lower left
Signed on the reverse on the frame
Acrylic on canvas
39 x 52 in. / 97 x 130 cm.

Untitled, 1980’s

Untitled, 1980’s

Acrylic on canvas
35.5 x 46 in. / 89 x 116 cm.

Untitled, 1980’s

Untitled, 1980’s

Acrylic on canvas
79 x 59 in. / 200 x 150 cm.

Untitled, 1990’s

Untitled, 1990’s

Oil on canvas
79 x 114 in. / 200 x 290 cm.

Untitled, 2002

Untitled, 2002

Signed and dated lower centre
Acrylic on canvas
57 x 57 in. / 144 x 144 cm.

WORKS ON PAPER

UNTITLED, 1960’s

UNTITLED, 1960’s

Gouache on paper
18.5 x 24.8 in. / 47 x 64 cm.

UNTITLED, 1950’s

UNTITLED, 1950’s

Gouache on paper
25.5 x 19.6 in. / 65 x 50 cm.

UNTITLED, 1950’s

UNTITLED, 1950’s

Gouache on paper
19.6 x 25.5 in. / 50 x 65 cm.

UNTITLED, 1960's

UNTITLED, 1960's

Gouache on paper
20.4 x 29.5 in. / 52 x 75 cm.

UNTITLED, 1968

UNTITLED, 1968

Gouache on paper
19.6 x 25.5 in. / 50 x 65 cm.

UNTITLED, 1971

UNTITLED, 1971

Signed and dated lower right
Gouache on paper
29.5 x 21 in. / 75 x 54 cm.

Untitled, 1978

Untitled, 1978

Signed and dated lower right
Gouache on paper
29.5 x 21.2 in. / 75 x 54 cm.

UNTITLED, 1979

UNTITLED, 1979

Signed and dated lower left
Gouache on paper
29.5 x 21.2 in. / 75 x 54 cm.

UNTITLED, 1979

UNTITLED, 1979

Signed and dated lower centre
Gouache on paper
19.6 x 25.5 in. / 50 x 65 cm.

UNTITLED, 1979

UNTITLED, 1979

Signed and dated lower left
Gouache on paper
19.7 x 25.6 in. / 50 x 65 cm.

Untitled, 1979

Untitled, 1979

Signed and dated lower left
Gouache on paper
21.2 x 29.1 in. / 54 x 74 cm.

UNTITLED, 1979

UNTITLED, 1979

Signed and dated lower centre
Gouache on paper
21 x 29.5 in. / 54 x 75 cm.

UNTITLED, 1983

UNTITLED, 1983

Signed and dated lower right
Gouache on paper
29.5 x 21 in. / 75 x 54 cm.

LOÏS FREDERICK

1930-2013

lois frederick - portrait 1950

1930
Born in Chadron, Nebraska State, U.S.A.

1948-53
Painting, History of Art and Literature studies at the University of Nebraska and at the Kansas City Art Institute.

1953-54
Fulbright Award to study painting in Paris.

1954-55
Fulbright Award renewed.

1956
Married Gérard Schneider, the pioneer of the European Lyrical abstraction.

2013
Died in Boutigny-sur-Essone, France.

PUBLIC COLLECTIONS

FRANCE
NANTES, Musée des Beaux-Arts.
PARIS, Centre national d’art contemporain.

SWITZERLAND
LA CHAUX-DU-MILIEU (Neuchâtel),
Fondation Ferme Grand-Cachot-de-Vent.
NEUCHATEL, Musée des Beaux-Arts.

UNITED STATES OF AMERICA
DENVER, Denver Art Museum.
KANSAS CITY, Nelson Museum.
LINCOLN, University of Nebraska.

MAIN EXHIBITIONS

1953
Artists West of the Mississipi, Denver Art Museum, Purchase Award, U.S.A.

1954
Mid-America exhibition, W.R. Nelson Museum, Kansas City, Purchase Award, U.S.A.
Salon de la Jeune Peinture, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France.

1955
Salon de la Jeune Peinture, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France.

1956
Peintres abstraits américains de Paris (American Abstract painters from Paris), Galerie Arnaud, Paris; travelling exhibition in Germany.

1957
Salon des Réalités Nouvelles, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France.
International exhibition in Yugoslavia.

1958
Salon des Réalités Nouvelles, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France.

1959
Salon des Réalités Nouvelles, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France.
Fardel Collection, Musée des Beaux-Arts de Nantes, France.

1962
Salon des Surindépendants

1963
L’École de Paris (School of Paris), Galerie Charpentier, Paris, France.

1966
Salon de l’Art sacré, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France.

1970
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France.

1971
Salon Grands et Jeunes d’aujourd’hui, Pavillon Baltard, Paris, France.
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France.

1972
Salon Grands et Jeunes d’aujourd’hui, Grand Palais, Paris, France.
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France.

1973
Salon Grands et Jeunes d’aujourd’hui, Grand Palais, Paris, France.
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France.

1974
Salon Grands et Jeunes d’aujourd’hui, Grand Palais, Paris, France.
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France.
Salon Comparaisons, Grand Palais, Paris, France.
Fardel Collection donation, Musée des Beaux-Arts de Nantes, France.
9 peintres de Paris (9 painters from Paris), Galeria Dinastia, Lisbon, Oporto, Portugal.

1975-1983
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, France.

1976-1978
Salon de Mai, Galerie de la Défense, Paris, France.

1977
Exhibition group, Galerie Beaubourg II, Paris, France.

1978
Le Geste Intérieur (The Inner Gestural), Maison des Jeunes et de la Culture «Les Hauts de Belleville», Paris, France.
Exhibition group, Galerie Cavalero, Cannes, France.
Harmonies Abstraites (Abstract harmonies), Foyer International d’Accueil de Paris (F.I.A.P.), Paris, France.

1979
Biennale d’Art contemporain, Palais des arts et de la culture, Brest, France.
L’abstraction, présence et permanence (Abstraction: presence and permanency), Abbaye de Lunan, Toulouse, France.

1982-83
Tendances de la Peinture abstraite en France (Tendencies of the Abstract painting in France), cultural centres of Saint-Quentin-en-Yvelines, Sarcelles, Saint-Nazaire, France.

1984
Solo show, Galerie suisse de Paris, France.
La part des Femmes dans l’Art contemporain (The part of women in Contemporary art), municipal gallery, Vitry-sur-Seine, France.
Un autre regard sur la peinture présente (Another view on the Current Painting), Contemporary Art centre, Château du Tremblay, Fontenoy; cultural centre, Abbaye de Saint-Germain, Auxerre, France.
Festival d’Art contemporain, Sisteron, France.
La Forêt, thematic group exhibition, Le Grand-Cachot de-Vent, Vallée de la Brévine (Neuchâtel), Switzerland.

1985
Loïs Frederick, peintures et gouaches (Loïs Frederick, paintings and gouaches), retrospective, Le Grand Cachot-de-Vent, Vallée de la Brévine (Neuchâtel), Switzerland.
Les Années 1950 (The Fifties), travelling exhibition: Musée d’Art contemporain de Dunkerque, Dunkirk; Musée des Beaux-Arts, Tours; Espace des Cordeliers, Châteauroux; Centre d’Art contemporain, Montbéliard, Centre culturel Pierre Bayle, Besançon; Espace Sonia Delaunay, Grand-Couronne, France.
Maîtres des Années 50 (Masters from the Fifties), Galerie Bellecourt, Lyon, France.
Apects de l’art en France de 1950 à 1980 (Aspects of the Art in France from 1950 to 1980), Cavalero Collection, Musée Ingres, Montauban, France.

1986
Arcrea 86, Contemporary Art exhibition, Château de la Napoule, Fondation Henry Clews, Mandelieu-la Napoule, France.

1988-1989
Aspect de l’Art abstrait des années 50 (Aspects of the Abstract Art from the Fifties), traveling exhibition in France: Foyer de l’Opéra, Lille; Vieille Église Saint Vincent, Bordeaux-Mérignac; Auditorium Maurice Ravel, Lyon; Chapelle Saint-Louis, Rouen; Hôtel-Dieu Saint Jacques, Toulouse; Marseille; Musée Hébert, Grenoble La Tronche; Palais de de la Bourse, Nantes; Casino municipal, Royat; Townhall, Nancy.

lois frederick - atelier audigiers france 1970 portrait

Loïs Fredrick dans son atelier des Audigers dans les années 1970.

© André Villers.

Galerie Diane de Polignac
16 rue de Lille – 75007 Paris – France
+33 (0)1 83 98 98 53
Monday to Saturday
11 am to 7 pm

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