L’ART VIENT À VOUS N°25

SERGIO DE CASTRO

Exposition à la galerie – Janvier 2022
Chapitre 4/4

À l’occasion de notre exposition, découvrez le peintre Sergio de Castro en 4 chapitres.

sergio de castro - luchadores 1951 newsletter l art vient a vous 25 chapitre 4

Luchadores – 1951
Encre sur papier – 26,5 x 30,5 cm
Galerie Diane de Polignac, Paris

LA FIGURATION

Arrivé à Paris en 1949, l’artiste peintre Sergio de Castro plonge au cœur d’une scène artistique divisée par les débats abstraction / figuration. Sergio de Castro choisit la voie de la figuration en explorant des thèmes divers avec une peinture colorée et poétique. Sa liberté d’esprit a sans doute été permise par Nicolas de Staël, qui par son retour à la figuration a proposé une alternative. La couleur est aussi très importante pour lui et ses thèmes sont légers : la musique, le sport… Denys Sutton confirme en 1957 : « Un jeune peintre peut maintenant utiliser un style figuratif sans sembler démodé, retardataire ou à l’écart des normes de l’idiome de son époque ; il ne fait que tenter de façonner un idiome nouveau, contemporain. Le principal responsable de cette cassure avec le dogmatisme de l’école abstraite autorisant les peintres à adopter cette nouvelle approche, c’est Nicolas de Staël : il joua un rôle de médiateur entre deux positions apparemment irréconciliables. Depuis la mort prématurée de de Staël, les innovations qu’il a introduites ont été reprises par plusieurs peintres aux talents divers. Le plus notable et le plus doué d’entre eux se nomme Sergio de Castro ; ce jeune peintre argentin, qui vit actuellement à Paris, a absorbé d’une façon saisissante certains des éléments forts de la contribution de de Staël sans rien y perdre de sa personnalité propre ; il a complété et maintenu le message de son oeuvre » [1]

[1] -Denys Sutton, Apollo, n° 394, Londres, 1957

Fondamentalement figuratif, le peintre Sergio de Castro est également portraitiste et utilise les visages comme prétexte à l’expression des couleurs et des lignes. Il rappelle en cela Matisse et Picasso. L’historien de l’art André Chastel écrit : « Chacun fixe à sa convenance les règles de son jeu, tient pour prodigieux ce qui l’obsède, et développe une nouvelle tentation. Le merveilleux, le fantastique et l’inédit foisonnent : la facilité et la crédulité aussi. Ce qui nous importe, c’est maintenant l’effort pour contenir et rassembler. Il était évident dans l’œuvre de Nicolas de Staël. Avec une méthode toute différente, une tenue toute ibérique, le même besoin se manifeste chez Castro. » Il ajoute : « Il ne s’est donc pas senti mis en cause par le grand débat d’actualité sur l’antinomie abstrait-figuratif, objet-image. Il prétend aller de l’avant sans prendre une décision inutile ; il n’en éprouve pas la nécessité. Il se permet d’autant plus volontiers de regarder aujourd’hui les organisations froides de Mondrian, comme hier les voies lactées de Kandinsky. Il entend ne se priver d’aucun secours. » [2]

[2] André Chastel, « Petit portrait de Sergio de Castro », catalogue de la Matthiesen Gallery, Londres, 9 mai-7 juin 1958

sergio de castro - portrait d yvette quenouille newsletter l art vient a vous 25 chapitre 4

Portrait d’Yvette Quenouille – 1952
Gouache sur papier – 23 x 16 cm.
Galerie Diane de Polignac, Paris

Nourrit par des influences multiples, picturales et poétiques, anciennes et modernes, l’artiste Sergio de Castro nous propose une œuvre toute personnelle. John Russel confirme : « Son art ne manque pas de souffle ; c’est un art classique, non pas classicisant ; dans lequel les passions n’en sont pas moins orageuses à cause de la sobriété accomplie de leur expression. C’est un art moderne, sans être un art moderniste ; original, sans jamais s’efforcer de le paraître ; sérieux, mais sans jamais un moment d’ennui ou d’emphase ; et complètement séduisant, sans jamais user de cette séduction pour des buts éphémères ou éventés. À tout prendre je ne connais aucun peintre de l’âge de Castro dont le travail donne au spectateur une idée si encourageante, non pas tant du ‘futur de l’art’, mais du futur de l’artiste en tant qu’être humain. » [3]

[3] John Russel, « Sergio de Castro », Goya, n° 46, Madrid, 1960

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Sans titre – 1953
Gouache sur papier marouflé sur toile – 44,5 x 36 cm.
Galerie Diane de Polignac, Paris

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