Tout au long de sa carrière, Rougemont a multiplié les carnets de croquis, de dessins. L’aquarelle est une technique qu’il a régulièrement exploitée. Cette technique de peinture à l’eau qui sèche vite est sans repentir : elle donne alors à voir tout le génie spontané de l’artiste. Sur papier, Rougemont laisse libre cours à son imagination. Le papier est pour l’artiste son point de départ. C’est en effet à partir de la surface plane du papier que Rougemont anticipe le volume et se projette dans la troisième dimension pour créer sculptures et meubles.
Rougemont a toujours été préoccupé par la forme et son évolution dans l’espace. Les années 2000 sont avec lui celles de la ligne serpentine. Cette ligne souple et sinueuse permet à l’artiste d’explorer les effets de la couleur, de l’ombre et de la lumière.
En effet, on retrouve dans les aquarelles de Rougemont ces formes libres, majestueuses qui se découpent et se superposent. Plantées dans leurs décors, ces sculptures en puissance s’enracinent sur le papier, laissant leurs ombres prolonger leur image. On retrouve aussi ces formes libres dans le mobilier dessiné par Rougemont.
Dans cette aquarelle des années 2000, une forme verte sculpturale s’implante sur le papier. Le fond bicolore donne une profondeur à la surface plane ce qui permet à la figure de se détacher, telle une sculpture en ronde-bosse.
Texte : Astrid de Monteverde
© Astrid de Monteverde / Galerie Diane de Polignac